L’histoire : Début du XXe siècle, dans le nord de l’Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto. Elle rêve de tout recommencer à l’étranger. Luigi Ughetto traverse alors les Alpes et entame une nouvelle vie en France, changeant à jamais le destin de sa famille tant aimée. Son petit-fils retrace ici leur histoire.
- Prix du meilleur long métrage d’animation européen 2022
- Prix du jury du festival d’Annecy,
- Prix Jean Renoir des lycéens 2023.
La France n’a jamais été le pays d’accueil que l’on encense chaque matin aux informations . Kyan Khojandi le rappelait récemment en évoquant un père iranien qui dut repartir à zéro et ne trouva jamais sa place dans l’hexagone. Ce que prolonge aujourd’hui l’aventure de cette famille italienne façonnée « animation-volume » par Alain Ughetto . Retourné au cœur de ses origines le cinéaste fait revivre son grand-père et la grande famille qu’il engendra, tout au long d’un périple éprouvant
Le fascisme et la misère conjugués, Luigi quitte son Piémont natal. Il s’installe sur la frontière française et rejoint la petite communauté italienne qui dans la montagne construit routes et tunnels. L’histoire est coriace, mais joliment écrite et racontée par Alain Ughetto (Luigi ) et Ariane Ascaride la voix de Cesira rencontrée en France.
Alain Ughetto a composé des décors surprenants où les arbres sont brocolis et le sucre un mur de briques. La résonnance de ces années de plomb, quand Cesira cuit inlassablement de la polenta avec beaucoup de lait. C’est déjà le sens de la famille qui prend ici toute sa valeur autour de la table où les gamins assistent éberlués à la venue du prêtre réclamer un don pour la paroisse.
Horreur et contradiction que le réalisateur illustre de manière légère ( le curé dans les nuages, son pactole sous le bras ) sur un ton général très proche de celui de « La vie est belle » de Roberto Benigni, . Cette élégance qui masque la profondeur , cette vérité au-delà ou l’humour façon E. Scola. ( Affreux sales et méchants ).
C’est bien l’histoire de sa famille que rapporte Ughetto, celle des nombreux immigrés italiens qui ont largement contribué à l’Histoire de France de l’après-guerre, en plantant dans le sol rocailleux et la terre aride, des racines qui aujourd’hui encore prospèrent.
La technique employée emprunte au réalisme du scénario très documenté une vivacité supplémentaire , une bizarrerie dans l’ordre des choses qui sur des figurines en argile , très simples, mais joliment sculptées, révèlent la complexité de notre monde. A voir absolument, dès le plus jeune âge !
LES SUPPLEMENTS
- Making of ( 19 mn )- Alain Ughetto découvre un village en Italie qui porte son nom et où plusieurs tombes font de même. Le film est parti de cette quête des origines, via l’histoire de l’immigration italienne dans les années quarante.
Avec les commentaires idoines, le making of vise le story board, et la construction des décors à partir d’éléments très naturels « les brocolis deviennent les arbres , le charbon de bois, des montagnes … »
On passe ensuite par toutes les étapes de la construction, de l’évolution des personnages, explications du réalisateur à l’appui, c’est très bien , très intéressant …
- Entretien avec le réalisateur ( 5 mn ) – « Laisser un témoignage à mes enfants de leurs origines » , une histoire universelle , des témoignages recueillis par un psychologue, la mémoire
Il justifie l’utilisation de l’animation en volume, du bricolage nécessaire … « Il était important de passer par les mains, comme autrefois nos ancêtres les utilisaient ».
Le Film
les bonus
C’est sur la technique de l’animation-volume que Alain Ughetto s’appuie pour relater l’arrivée des Italiens en France, chassés par le fascisme et la misère. C’est l’histoire de son grand père et de sa future épouse française, qui malgré les conditions d’accueil peu favorables vont faire leur petit bout de chemin en aidant grandement le pays à émerger .
Le témoignage de plusieurs générations de migrants italiens qui courageusement ont affronté le travail pénible, la misère et la faim
Mais le réalisateur à choisi un versant bien souvent très léger proche de celui de « La vie est belle », . Cette élégance qui masque la profondeur , cette vérité au-delà où l’humour façon E. Scola. ( Affreux sales et méchants ).
La technique employée emprunte au réalisme du scénario très documenté une vivacité supplémentaire , une bizarrerie dans l’ordre des choses qui sur des figurines en argile , très simples, mais joliment sculptées, révèlent la complexité de notre monde. A voir absolument, dès le plus jeune âge !
AVIS BONUS
Toutes les étapes de la construction du film, impeccable ! Et les explications évidentes du réalisateur