Synopsis: Septembre 1993, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin annonce les accords d'Oslo, pour une paix durable entre les Israéliens et les Palestiniens après des décennies de conflit. Dans cette perspective Yigal Amir, étudiant en droit et militant politique est tenté par le terrorisme. Convaincu qu'il doit arrêter le processus, il envisage d’assassiner Yitzhak Rabin
La fiche du film
Le film
- Acteurs : Yehuda Nahari Halevi, Amitay Yaish Ben Ousilio, Anat Ravnitzki, Yoav Levi, Daniella Kertesz
- Dvd : 20 mai 2021
- Langue : Hébreu, Français
- Sous-titres : Français
Le calendrier des sorties DVD et celui de l’actualité se télescopent lourdement alors que les bombardements avaient repris sur Gaza.
La filmographie guerrière sur ce conflit ne manque pas. Elle évoque cependant très peu le sujet de « Incitement » qui depuis trente ans bientôt ranime les tensions.
Les accords d’Oslo prévus entre Yasser Arafat, président de l’O.L.P ( organisation de libération de la Palestine ) et Yitzhak Rabin premier ministre israélien. Les deux hommes se dont déjà rencontrés sous l’égide des Etats-Unis, le processus est en bonne voie.
Ce qui divise radicalement l’état hébreux entre la gauche, favorable à la paix quand la droite accuse les dirigeants de pactiser avec l’ennemi et de leur fournir ainsi des armes. Les manifestations se multiplient, les attentats meurtriers aussi.
Yigal Amir (Yehuda Nahari Halevi) étudiant en droit, radicalement opposé à la signature, tente de comprendre ce qu’il représente au sein de sa communauté, elle-même divisée . Son père veut croire à la paix, sa mère fustige les porteurs de « keffiehs ».
Il écoute, s’exprime, organise des retraites sabbatiques et tente de trouver auprès des chefs religieux, de nombreux rabbins, la voie à suivre. Le geste du Dr Baruch Goldstein auteur du massacre de 29 Palestiniens dans le caveau des patriarches à Hébron cristallise les tensions.
Est-il un héros ou un terroriste ? La question ne se pose pas très longtemps pour Yigal convaincu que ce genre d’action sauvera l’Etat religieux des laïcs pacifiques.
Un point de vue très partisan conforté par la mise en scène d’un réalisateur jusqu’alors soucieux d’un temps de paroles et d’images équitable. L’engagement du jeune homme dans la préparation de l’attentat ultime relève de toute cette dialectique accumulée au fil des événements.
« La vengeance est une réaction naturelle » a dit un rabbin . « Il est permis de tuer un traitre » a-t-il aussi entendu à plusieurs reprises. « Nous ferons ce que l’armée n’ose pas faire ».
Le dénouement scénographique reprend fidèlement la progression de l’attentat, en écho aux vidéos TV et reportages de terrain, repris dans ce film.
Qui de la fiction ou du terrain politique mène l’Histoire ainsi racontée interroge le cinéaste confronté aux mêmes doutes, à la même incertitude. Et si demain on reprenait le même chemin ?
-
Le conflit Israélo-Palestinien dans ce blog :
« Mon fils » de Eran Riklis- « Bethléem » de Yuval Adler- « Room 514 » de Sharon Bar-Ziv-« Les voisins de Dieu » de Meny Yaesh-« L’attentat » de Ziad Doueiri-« Alata » de Michael Mayer-« Le policier » de Nadav Lapid-« Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti« Le cochon de Gaza » de Sylvain Estibal
Le film
Au cœur d’une actualité dangereuse, le conflit Israélo-Arabe revient sur nos écrans à travers un sujet peu évoqué jusqu’alors : la tentative de rapprochement en 1993 entre Gaza et Jérusalem. Les accords d’Oslo prévus entre Yasser Arafat, président de l’O.L.P ( organisation de libération de la Palestine ) et Yitzhak Rabin premier ministre israélien n’ont jamais été signés. Ce film nous explique très bien pourquoi, et surtout comment. Si la confrontation entre colombes et religieux bénéficie d’un temps d’images équitable, avec une forte dialectique de part et d’autre, on devine dans l’attitude du héros et sa détermination , l’adhésion du réalisateur à ce geste ultime. Même si trente ans plus tard, l’Histoire et « Incitement » nous font comprendre qu’il n’a rien réglé.