Synopsis: 1805. Alors que Napoléon 1er mène sa Grande Armée toujours plus loin en Russie, la vie continue à Moscou. Défilés militaires, mondanités, petits scandales et bals à la cour se succèdent. Ou l’histoire de deux familles de l’aristocratie russe bouleversées par cette campagne de Russie . Une étourdissante épopée.
Oscar® du meilleur film étranger en 1968
Golden Globe® du meilleur film en langue étrangère en 1969
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Des scènes de bataille de 45 minutes, 120 000 figurants affrétés par l’armée russe, 300 rôles, des costumes réalisés en musées… et presque 7 heures de film ! Fidèle adaptation de la gigantesque fresque de Léon Tolstoï, Guerre et Paix est un film démesuré, grandiose. Avec un souci du détail extrême ( la longueur facilite l’exercice ), Serguei Bondatchouk l’un des interprètes majeurs de ce film, enchaîne les scènes de batailles hallucinantes et les fresques de la vie quotidienne de la Russie du XIXe siècle.
Sentiments nobles, amours, gloire, patriotisme, désillusions, rêves de grandeur, passion, alternent avec un sens de la mesure et du rythme qui font aussi la grandeur de ce film.
Des moments flamboyants pour les scènes de bal au tragique parfaitement rendu entre l’ombre et la lumière qui se jouent d’une mort (celle du comte Bézoukhov ), le réalisateur a souvent tutoyé la grande Histoire , au point de rendre l’œuvre de Tolstoï encore plus accessible.
Dans le clinquant des salons de Saint-Pétersbourg que l’on quitte sans transition, pour les champs de batailles, gigantesque reconstitution dans son désordre indescriptible. Serguei Bondartchouk a ainsi pris toute la mesure des paysages gigantesques qui s’offraient à sa caméra , pour filmer des chasses à courre pittoresques, proches de l’œuvre picturale , que l’on retrouve aussi dans la magnifique scène de la mort du prince Nicolas.
Les histoires de cœur (« l’attrait poétique du désir » selon Tolstoï) ne manquent bien évidemment pas au tableau, avec ses intrigues amoureuses et ses attentes déçues ou malmenées par les nombreuses batailles de la campagne napoléonienne.
Car le fond du récit cinématographique demeure cette incroyable aventure militaire qui conduira à la perte de l’armée française et à son retrait calamiteux dans la neige, le froid et le vent.
Le réalisme est de tous les instants, des villages en feu, détruits par ses habitants (Smolensk) ou Moscou laissé à l’abandon et pillé par les soldats français. Ce sont des images très fortes qui s’impriment dans votre regard, mais aussi dans votre esprit.
Quelques séquences plus légères, plus reposantes aussi, détendent l’atmosphère. Ne manquez pas l’arrivée du commandant Koutouzov ( quasiment aveugle) dans un village perdu, et accueilli tel un vainqueur alors que son armée, rabibochée avec les autrichiens n’arrête pas de reculer. C’est fabuleux .
- Une autre version …
« Guerre et Paix » de Tom Harper.
Le film de Serguei Bondartchuk en DVD ( des bonus à la hauteur de l’événement )