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« Flo » de Géraldine Danon. Critique dvd

  • Dvd ‏ : ‎3 mai 2024
  • Durée ‏ : ‎2 heures et 11 minutes
  • Cinéma 01er Novembre 2023
  • Acteurs ‏ : ‎Stéphane Caillard, Alison Wheeler, Alexis Michalik, Pierre Deladonchamps, Charles Berling
  • Studio  ‏ : ‎Metropolitan Film & Video

L’histoire : Le destin d’une femme farouchement libre qui – après un accident de la route ayant failli lui coûter la vie – rejette son milieu bourgeois pour vivre pleinement ses rêves. Grande navigatrice avec un palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, elle connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990.

  • Le Film et les bonus :

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • D’après « La Mer et au-delà »  (2020), de Yann Queffelec

Pierre Bachelet en a fait une jolie bluette. Géraldine Danon une revue de presse détaillée. Du glamour aux scandales, Florence Artaud est passée par la une de nombreux journaux pour rapporter ses exploits, ses écarts, et l’amour de sa vie, Jean Claude Parisis avec lequel le tangage était permanent. Et la rupture, d’une traitrise absolue …

« Gala » aurait pu saluer cette union sans fin que la belle jeune fille orchestre à sa façon, intrépide et déterminée même si encore à l’époque les femmes ne sont pas autorisées à naviguer au grand large.

Ce que lui serine à longueur de plages,  son amour de marin qui devra pourtant bien céder. 

« Marie Claire » la voit effectivement à la barre. La cause des femmes a le vent en poupe. Mais elle doit se battre aussi contre elle-même, réfréner ses humeurs et quitter bien malgré elle le foyer bourgeois qui tentait de la ramener sur terre (Charles Berling, Marilyne Canto )

« Causette » la rejoint alors sur ses îles en quête de son marin tout aussi vagabond. Elle  chaparde pour manger, cherche où dormir, boit plus que de raison. L’âme en peine, au bar d’un bouiboui macho, c’est un autre albatros qui l’alpague. Bourru, grossier, franc du collier, il dit s’appeler Kersauson . Olivier de Kersauson (Alexis Michalik) . La rencontre est électrique ( photo) .

Géraldine Danon saisit bien ces instants privilégiés, comme ces vagues en furie qui frappent  la coque de son premier bateau photographié par « L’équipe ».  Elle sublime cette sportive impressionnante au cœur de séquences tout aussi magnifiques, et peut-être interminables pour qui n’aime pas la mer et l’ivresse qu’elle procure .

Tout au long de sa course qui allait être victorieuse, on ne la lâche pas, aux prises avec des éléments qui risquent souvent de la faire passer par-dessus-bord. Ou pour «  des problèmes de femme » comme elle explique à Kersauson venu l’accueillir au large pour lui annoncer sa première place.

Une arrivée triomphale , couronnant le beau portrait d’une femme au sourire joliment filmé entre soleil et embrun,  larmes, de joies et mélancolie.

La ressemblance avec Florence Arthaud ne gâche pas la performance de Stéphane Caillard, qui endosse le personnage avec force et conviction. Et oui, maintenant elle lui ressemble …

« Libération » nous raconte la suite moins flatteuse au cours de la fête qui lui est consacrée. Florence défonce méchamment le compagnon de son amie, qui la battait.

L’image écornée ne plait pas au promoteur immobilier qui avait financé la construction du trimaran victorieux. Christian Garrel ( Grégoire Colin ) le revend. Flo retrouve ses démons, la course aux sponsors, à la dèche, au rêve …

  • Et toujours sur la mer : « All Is Lost »-de J.C. Chandor-Avec : Robert Redford-« En Solitaire »-de Christophe Offenstein-Avec : François Cluzet, Samy Seghir

LES SUPPLEMENTS

  • Entretiens avec Géraldine Danon et Stéphane Caillard   ( 7.30 mn ). « Je voulais offrir le portrait intime d’une femme dans sa quête de vérité. (…) Le prix de la liberté, combien ça coûte d’être libre ? (…)  Les personnages gravitent autour d’elle, elle les prend, les fait disparaître ».

« On enregistrait en fonction de la météo, des mouvements marins autour de nous, il fallait être très réactif , plus d’énergie que sur la terre ».

Bien que la ressemblance avec Florence Arthaud est frappante, Stéphane Caillard rejette cette idée d’appropriation. « C’était une femme pressée de se retrouver avec elle-même, pour la jouer pas de pédagogie, ni d’hagiographie… ».

  • Scènes supplémentaires  ( 30 mn ). Dans leur grande majorité , elles sont très bien dans les archives. Mais il est bon de savoir que l’arrivée chez le voyant , est ici une scène combinée avec une autre . Le plan séquence inaugural a été supprimé

La scène du mariage tournée en plan séquence, la voici dans sa continuité, c’est intéressant.

Préparation au départ route du rhum 1990. Il y a des indications déjà données par le sponsor qui regarde beaucoup la presse, dont celle à scandales.

La séance de dédicaces au cours de laquelle débarque Kersauson méritait un autre sort…

Dvd ‏ : ‎3 mai 2024 Durée ‏ : ‎2 heures et 11 minutes Cinéma 01er Novembre 2023 Acteurs ‏ : ‎Stéphane Caillard, Alison Wheeler, Alexis Michalik, Pierre Deladonchamps, Charles Berling Studio  ‏ : ‎Metropolitan Film & Video L'histoire : Le destin d’une femme farouchement libre qui - après un accident de la route ayant failli lui coûter la vie - rejette son milieu bourgeois pour vivre pleinement ses rêves. Grande navigatrice avec un palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, elle connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990. Le Film et les…
Le Film
Les bonus

Pour moi Florence Arthaud ce n’était qu’une navigatrice célèbre, courageuse, l’une des premières femmes au milieu des hommes à braver les tempêtes . Stéphane Caillard qui je crois lui ressemble beaucoup l’interprète avec conviction et sincérité, si bien qu’on ne peut douter de la fiction rapportée ici dans des séquences tout à fait vécues. Géraldine Danon respecte la chronologie d’une jeune fille gaillarde et déterminée dans tout ce qu’elle fait. Aussi fuit-elle son milieu bourgeois pour pleinement vivre sa vie de fille du vent , de la mer et de l’amour. La réalisatrice sublime cette sportive impressionnante au cœur de séquences tout aussi magnifiques, et de cette course qui allait être victorieuse. On ne la lâche jamais , à la différence de ses sponsors apeurés par l’image rebelle et sans loi qu’elle affiche parfois . Ca lui vaudra bien des déboires, des désillusions… L’autre visage d’une femme en guerre quasi permanente.

AVIS BONUS Les commentaires de la réalisatrice, des scènes coupées …

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