Synopsis: Chronique de la vie de deux amis, Gabriel et Adrien, depuis la fin août jusqu'au début septembre de l'année suivante. Adrien, malade, se trouve confronté au terme précoce de son existence. Quant à Gabriel, il est déchiré par deux amours et devra progressivement se détacher de l'influence d'Adrien.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Avril 2019 : le meilleur DVD
- DVD : 24 avril 2019
- Acteurs : Mathieu Amalric, Virginie Ledoyen, François Cluzet, Jeanne Balibar, Alex Descas
- Sous-titres : Anglais
- Studio : Pathé
Peut-être un film comme on n’en fait plus.
Du genre de l’évanescent, une tranche de vie, d’amour et d’amitié, et comment s’en défaire.
Olivier Assayas, un naturaliste, réunit des copains et leur propose une histoire qui lui ressemble, qui leur ressemble. Pour raconter le monde. Entre le quotidien d’une activité sans illusion et le bonheur de retrouver le compagnon, ou la compagne.
Gabriel ( Mathieu Amalric en pleine effervescence )ne sait plus à laquelle se vouer. Il éloigne sa nouvelle amie trop possessive, dit-il, et revoit encore Jenny, pour des raisons bassement matérielles. La vente d’un appartement.
Assayas se crispe sur ce genre de détails pour faire éclater la bulle.
Des scènes interrompues, un montage saccadé, c’est déjà une autre écriture que le réalisateur d’alors (1998) expérimente avec ce film magnifique. Dans sa relation aux autres, conflictuelle ou amoureuse, professionnelle aussi, et cette manière de les aborder. Caméra à l’épaule et des plans qui n’en finissent pas. Et dont on ne se lasse pas. Qui s’attardent et fixent le temps qui passent.
Quatre romans plus loin, Adrien ( François Cluzet, déjà grand ) peine à trouver ses lecteurs, faussement fataliste, vraiment amoureux. De Vera (Mia Hansen-Løve) une lycéenne qui l’est tout autant, mais trop jeune, trop vivante quand son amant ne l’est plus vraiment. Une maladie en demi-teinte qu’il tait « parce que ça ne sert à rien d’emmerder le monde avec ça ! ».
Dans la légèreté du ton il y aussi celle de la caméra qui semble improviser comme les comédiens se libèrent du poids des mots. Ils sont comme eux-mêmes livrés à la constance journalière et ne se privent pas d’y voir une expression là encore nouvelle.C’est peut-être pourquoi la musique de Ali Farka Toure s’accorde si bien à l’harmonie de ses gammes de cinéma.
C’est un film grisant avec des séquences d’une belle distinction quand la pluie se mêle à la déambulation le long d’un torrent de montagne.
Olivier Assayas filme autant avec les yeux qu’avec le cœur et les sentiments, une sorte de « voyez tout ce que je ressens » , entre Rohmer et Sautet, et surtout Chéreau, peut-être pour l’évidence des cimetières, mais encore plus que ça. Une distinction, une évidence et le bonheur conjugué d’un casting aujourd’hui mille fois confirmé : Mathieu Amalric, François Cluzet, Virginie Ledoyen, Jeanne Balibar, Alex Descas, Eric Elmosnino, Arsinée Khanjian, Nathalie Richard et Mia Hansen-Løve alors toute jeunette. Son premier rôle au cinéma . Elle était à bonne école.
LES SUPPLEMENTS
- « 20 ans après : retrouvailles entre Olivier Assayas et Mathieu Amalric » (41 min). Un joli moment de cinéma, pas de ping pong entre les deux, mais une complémentarité et un point de vue sur le cinéma qui vaut des master-class
- « 20 ans après : entretien avec Olivier Assayas » (18 min). « Je voulais faire un film d’acteurs, mais je ne voyais pas avec qui » reconnait le cinéaste qui évoque Jean-Pierre Léaud, mais déjà trop vieux. « Et j’ai vu Mathieu Amalric dans – Comment je me suis disputé…-. Il m’a permis de faire le film tel que je l’avais imaginé ». Il parle alors pour la mise en scène « d’un dénuement franciscain »…
- « Afterthought » : interview d’Olivier Assayas réalisée par Sundance Channel (3 min). « Je partais pour faire un film sur la mort, et au final j’ai fait un film sur la vie, quelque chose d’introspectif, de personnel , mais j’ai surtout découvert ce film en écoutant les acteurs ».
Il le répète lors de chaque interview sur le sujet, au moment de livrer l’écriture du film, ce n’est pas le scénario qu’il donnait mais la façon dont les comédiens avaient dialogué le film . Il y a semble-t-il beaucoup d’improvisations…
Le film
Les bonus
Il y a des films qui vingt ans après fatiguent sous le poids des ans et la marque des rides. « Fin août, début septembre », tournée en 1998, est encore tout jeune, vif et d’une intense beauté.
Sur une trame assez convenue ( quatre amis/amants se croisent et se heurtent dans le tourbillon de la vie ) Olivier Assayas offre une bouleversante sincérité à ses personnages qui aujourd’hui ont largement confirmé leur stature cinématographique.
Entre Rohmer et Sautet, et surtout Chéreau, peut-être pour l’évidence des cimetières, mais encore plus que ça. Une distinction, une évidence et le bonheur conjugué d’un beau casting : Mathieu Amalric, François Cluzet, Virginie Ledoyen, Jeanne Balibar, Alex Descas, Eric Elmosnino, Arsinée Khanjian, Nathalie Richard et Mia Hansen-Løve alors toute jeunette.
AVIS BONUS
Assayas qui retrouve Amalric, et puis solitaire retrouve son film et ce plaisir de parler du cinéma pour dire des choses vraies, des paroles de cinéma
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