- DVD : 05 Novembre 2021
- Avec Sandy Ratcliff, Grace Cave, Billy Dean
- Version française
- Version Originale sous-titrée en français
- Sortie cinéma : 02 Décembre 1971
L’histoire : La vie est devenue insupportable pour Janice, brimée par des parents qui l’étouffent et la forcent à avorter. Seule l’amitié de Tim et la thérapie novatrice du docteur Donaldson laissent entrevoir l’espoir d’une guérison. Pourtant, l’incompréhension du milieu familial et les pratiques de la psychiatrie traditionnelle prennent le dessus.
Janice sombre peu à peu dans la schizophrénie.
Meilleur DVD Novembre 2021 ( 2 ème )
La pratique psychiatrique, et ses courants novateurs, font l’objet d’attentions particulières de la part du milieu médical, c’est une évidence, mais aussi du monde culturel.
De l’écrit à la scène, via le grand écran, les artistes reprennent souvent à leur compte, les bienfaits et les travers de l’institution.
Ainsi Ken Loach, au début des années soixante-dix, retrace l’itinéraire bringuebalé d’une jeune femme de dix-neuf ans à la fragilité mentale certaine. Mais sans l’excès que provoque son retour à la demeure familiale en compagnie de la police.
Janice errait dans le métro londonien …
Inquiets, irrités, Vera (Grace Cave ) et son mari (Bill Dean) tentent de comprendre l’attitude de leur fille « que l’on a si bien élevée ». Janice esquive à peine leurs sarcasmes et leurs allusions déplacées, pour mieux entendre le Dr Donaldson (Michael Riddal) – photo vidéo – dont la pratique expérimentale rebute un brin la maman.
Elle en prend d’ailleurs pour son grade lors de ses rencontres avec un thérapeute décidément peu commun.
Dans son service, l’écoute et la parole priment sur la prise de médicaments. Dans la même pièce, ses patients vont et viennent, et conversent librement. Ce dont Ken Loach rapporte avec détails et précisions, au cours de séances psychothérapiques bénéfiques.
Mentalement, Janice reprend le dessus, le retour au foyer parait possible. Mais pour de nouvelles incartades et des propos dissonants aux oreilles de ses parents de plus en plus détestables et violents, la voici de retour à l’hôpital, où le service du Dr Donaldson a été supprimé.
Les tenants de l’orthodoxie lui préfèrent les électrochocs et les psychotropes. Déjà peu loquace, Janice se referme sur elle-même, de plus en plus inerte face à ce monde qui la montre du doigt et l’accuse d’être mauvaise. C’est ce qu’elle entend, ce qu’elle voit, ce qu’elle croit…
On vient de lui ouvrir la porte pour descendre en enfer, sa pelure de schizophrène endossée violemment. Sa sœur (Hilary Martin) échappée à temps du « cocon familial » lui a tendu la main, mais il était déjà trop tard. La scène du repas familial est terrible.
Tim (Malcolm Tierney) son compagnon ne l’a jamais lâchée. Il lui a même ouvert les yeux sur ce monde petit et terre à terre, qui l’étouffait.
Trop seul lui aussi dans ce labyrinthe sans issue, sinon celle d’une spirale infernale, d’un broyeur sociétal pour lequel Ken Loach accuse une pratique médicale dévoyée dans un acharnement thérapeutique irréversible. Entouré d’une palette d’excellents acteurs : Sandy Ratcliff, Grace Cave, Bill Dean … une famille terrifiante.
LES SUPPLEMENTS
- « Visiblement je vous aime », de Jean-Michel Carré avec Denis Lavant, Claude Sigala, Dominique Frot- 1 h 40- Denis est un délinquant récidiviste. A la suite d’une agression, il se voit proposer par un juge la prison ou un stage de reinsertion au Coral, institution pour jeunes psychotiques.
- « Beaucoup, passionnément, à la folie », documentaire de Jean-Michel Carré
- Entretien avec Claude Sigala, directeur du Coral
En vente : https://www.capuseen.com/films/7853-family-life
Le Film
Les bonus
Au sein d’une famille intraitable sur l’éducation et l’autocratie parentale, Janice 19 ans, mentalement fragile, doit trouver sa voie que lui trace depuis toujours … son père et sa mère. A force d’incompréhension et d’autoritarisme, ils la conduisent à l’Hôpital qui l’accueille un temps dans un service expérimental avant de la confier à un courant beaucoup plus traditionnel où l’électrochoc et les psychotropes font office de remèdes absolus. Déjà peu loquace, Janice se referme sur elle-même, de plus en plus inerte face à ce monde qui la montre du doigt et l’accuse d’être mauvaise. On vient de lui ouvrir la porte pour descendre en enfer, sa pelure de schizophrène endossée violemment. A travers une société rigide et rétrograde dans les années soixante-dix en Angleterre, Ken Loach pointe les faillites de l’institution psychiatrique traditionnelle au regard de l’évolution de la science et des thérapies novatrices, rapidement étouffées par les gardiens du temple.