Synopsis: Phillip (Casey Affleck), psychiatre, voit sa vie bouleversée par le suicide soudain d’une de ses patientes. Lorsque le frère de celle-ci (Sam Claflin) s’invite chez lui et rencontre sa femme (Michelle Monaghan) et sa fille, la vie de famille et la carrière de Philip semblent voler en éclats…
La fiche du film
Le film
Sur ce genre de film , je suis bon client. Les situations s’embrouillent, elles sont sans équivoques. Elles s’accumulent et l’évidence crie prudence. Mais rien n’y fait la tension est maximum, le danger, certain, et le dénouement aussi…
Je ne sais jamais à quoi m’attendre. Comment cela peut-il se terminer ? Malgré quelques détails à peine évoqués par un réalisateur malin, sinon rusé.
Vaughn Stein s’acoquine avec un scénariste du même acabit, David Murray, dans cette descente aux enfers d’une famille fragilisée après la mort de leur enfant. Depuis trois ans, elle tente de recoller les morceaux.
Phillip est expert en la matière, mais pour les autres. Psychiatre réputé, enseignant, il ne prête pas beaucoup attention à sa fille Lucy ni à sa femme, Grace, agent immobilier. Peut-être trop préoccupé par le cas d’une de ses patientes, Daphné ( Emily Alyn Lind) , dont la thérapie est en dehors des convenances déontologiques.
Ce que lui reproche très gentiment sa supérieure et amie Vanessa ( Veronica Ferres), beaucoup plus sèche le jour où le suicide de la jeune femme remet tout en question.
Sur l’éthique de sa profession, sa conduite et son éventuelle responsabilité …
Sans nouvelle de son petit ami ( il n’aimait pas ces rencontres avec le psychiatre ), Philippe peut-il s’appuyer sur James, le frère de Daphné, très compréhensif à l’égard de la situation ?
Au point de se rapprocher un peu plus chaque jour de la famille, prévenant à l’égard des deux femmes, ( il confie la vente de la maison de sa sœur à Grace ) et de plus en plus présent auprès de l’une comme de l’autre.
Vaughn Stein ne fait pas très longtemps mystère de l’inconfortable assiduité du jeune homme. A chaque déplacement c’est un malaise, tout sourire confondu, la tension à son incandescence. Des espaces flottants, des instants de doutes , furtifs, incertains…
Là où il va, ce qu’il fait, n’est jamais conforme à son esprit résolument dérangé. Calculateur, manipulateur, James tire les fils des marionnettes avec discrétion et maestria.
Grace lui confie ses peines les plus intimes, Lucy se jette dans ses bras. Il sait tout de leur vie, et même celle d’autrefois… Il devient leur cauchemar, psychopathe dormant et imprévisible. Sam Claflin est assez bluffant dans son rôle de toxique de première confronté à la froideur tout aussi maladive de Casey Affleck en psychiatre léthargique.
Les femmes sombrent pareillement et Michelle Monaghan et India Eisley tirent bien leur épingle du jeu. Si c’est un jeu !
Le film
Un psychiatre – aussi mal chaussé que le cordonnier – ne comprend pas le suicide d’une jeune patiente qu’il suivait en enfreignant aussi quelque peu la déontologie de sa profession. Le frère de la victime tente de lui venir en aide pour expliquer le cheminement de sa sœur quand le mécanisme de la logique et du rationnel se bloque chez le psychiatre Et aussi dans sa famille, sa femme, sa fille, traumatisées depuis la mort accidentelle d’un enfant. Tout s’embrouille dans leur parcours rétrospectivement balisé, jusqu’à ce que chaque épisode de la vie du psychiatre lui revienne, comme un boomerang destructeur. Et il a un nom ! Vaughn Stein le réalisateur, bien épaulé par un scénariste affuté (David Murray ) n’en fait pas longtemps mystère . Calculateur, manipulateur, un homme tire les fils de chaque marionnette familiale avec discrétion et maestria. Une descente aux enfers, un cauchemar. Les situations qui s’embrouillent sont sans équivoques. Plus elles s’accumulent et plus l’évidence crie prudence. Un classique du thriller psychologique ,peut-être, mais bien filmé et bien joué, je me laisse prendre.