- Prix Lumière de la meilleure musique
- Format : Couleur, Cinémascope
- Durée : 97 minutes
- Dvd : 3 janvier 2023
- Langue : Français
- Studio : L’Atelier d’Images
L’histoire : Depuis son enfance, le co-réalisateur de « C’est arrivé près de chez vous » collectionne des bobines de films. Grâce à ces instants de vie de cinéastes anonymes et ces traces d’émotions préservées, il reconstitue l’aventure de sa famille. Une histoire qui pourrait être la nôtre…
André Bonzel est l’un des auteurs de « C’est arrivé près de chez vous ». Une heure de gloire à laquelle « Et j’aime à la fureur » ajoute un supplément d’âme à l’amour qu’il porte au cinéma.
En parcourant cette autobiographie filmée, l’histoire de sa famille, de son arrière grand père à l’homme qu’il est devenu, André Bonzel raconte le septième art de manière très particulière …
Des pellicules oubliées au fond d’une malle, du Super 8 en somnolence qu’il va réveiller, et s’approprier . Des séquences étrangères au rayon de ses souvenirs, il les commente en voix off et laisse son imagination gambader dans la vie des autres, de ces familles inconnues qui lui lèguent une part de leur mémoire.
« On idéalise ses souvenirs » dit-il « mais la meilleure chose dans les souvenirs, c’est de pouvoir se réinventer ». Ce qu’il pratique ici avec émerveillement dans « un bonheur familial étranger, inaccessible ».
Pour nous en convaincre il entame alors la saga familiale qui ne manque pas de personnages singuliers, beaucoup préoccupés par le sexe et auxquels se rajoutent la valeur des images montées pour l’occasion. Elles appartiennent parfois à leur auteur comme cet arrière-arrière-grand-père ingénieur, Raymond pour qui « Le tréfilage de l’acier aux USA » n’a plus de secret.
Son film est intact, et c’est peut-être le premier dans la famille qui côtoiera plus tard les frères Lumière. Il s’agit cette fois de l’arrière-grand-père « un homme qui vivait pour le plaisir , il avait beaucoup de maîtresses et beaucoup d’enfants, et filmait beaucoup. C’était un sacré queutard ».
Défilent alors les enfants illégitimes ou pas, les mariages filmés par l’oncle Jean Paul ( un bâtard en vérité ) , la tante Lucette , une danseuse de cabaret, mal vue dans la famille mais dont le carnet sera précieux pour André Bonzel.
Sa parenté la plus proche n’échappe pas à la revue , dont un père avec lequel la tendresse n’était pas au rendez-vous. Il en fait un portrait peu aimable. La seule marque d’affection sera peut-être ces deux lignes d’encouragement écrites à l’occasion du festival de Cannes où « C’est arrivé près de chez vous » est projeté.
« Parce qu’il avait vu son nom écrit dans un journal » ironise encore le réalisateur qui de la croisette garde malgré tout de très belles images. Ces rapports à la vie ainsi montés nous renvoient un quotidien bien présent. L’identification et la reconnaissance interpellent le spectateur ébahi par le charme sépia d’une époque et le romantisme qui en émane.
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec l’auteur ( 25 mn ) – « Je voulais faire partager ma passion pour les films amateurs, du cinéma brut, celui des origines ».« J’avais envie de faire mon autobiographie avec les images des autres, pour voir ce qui’il pouvait y avoir de commun ».
Comment faire un film de montage ? Il suffit de l’écouter , c’est encore passionnant , notamment autour du travail sonore puisque à l’origine toutes les images sont muettes … La part de vérité ? « Tout ce que je raconte sur moi est vrai , et je voyais la magie du cinéma qui me permettait de me projeter différemment de ce qui se passait chez moi ».
- La bande originale ( 8 mn )-La manière dont elle s’est construite avec Benjamin Biolay que l’on retrouve ensuite en studio …
Le Film
Les bonus
André Bonzel, co-réalisateur de « C’est arrivé près de chez vous » collectionne depuis l’enfance des pellicules personnelles mais aussi des bobines de films récupérées ici et là .
Il en a fait un montage très habile et pertinent pour raconter à sa façon l’histoire de sa famille, mais aussi et surtout celle du cinéma qui lui est indissociable.
Ca nous ressemble un peu, ça s’apparente aux histoires de voisinage, c’est la vie qui défile dans cette appropriation universelle du monde qui n’en finit pas de se répéter.
L’agencement habile entre souvenirs et fantasmes nous renvoie un quotidien bien présent. L’identification et la reconnaissance jouent ici sur la perception d’un spectateur ébahi par le charme sépia d’une époque et du romantisme qui en émane.
AVIS BONUS
Les commentaires du réalisateur doublés de la perception sonore de Benjamin Biolay en studio