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« Et il y eut un matin » de Eran Kolirin. Critique dvd

Synopsis: Sami vit à Jérusalem avec sa femme Mira et leur fils Adam. Ses parents rêvent de le voir revenir, dans leur village arabe. Le mariage de son frère l’oblige à y retourner le temps d’une soirée.... Mais pendant la nuit, l'armée israélienne l’encercle. Sami ne peut plus repartir. Pris au piège il voit tous ses repères vaciller : son couple, sa famille et sa vision du monde.

La fiche du film

Le film : "Et il y eut un matin"
De : Eran Kolirin
Avec : Alex Bachri, Juna Suleiman
Sortie le : 13/04/2022
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 101 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le Film
Le bonus
  • D’après le roman éponyme de Sayed Kashua, -2006.

Le cinéma ajoute une nouvelle pièce au conflit israélo-palestinien, un regard assez différent des précédents essais, au cœur d’un village palestinien, soudainement bloqué par l’armée israélienne qui ne donne aucune raison à ses manœuvres.

Sami , un Palestinien d’Israël (*) (Alex Bachri) qui vit et travaille à Jérusalem se retrouve ainsi prisonnier dans sa propre famille avec qui il n’entretient pas de très bons rapports. Son père atrabilaire et directif (Salim Daw) souhaite le voir revenir habiter avec eux, là où son beau frère membre du conseil local tient un discours anti-palestinien, virulent.

Une première ligne de fracture dans le village où la milice improvisée, interdit tout déplacement, renforçant le sentiment d’insécurité désormais permanent.

Les téléphones ne passent pas, la nourriture vient à manquer. Sami perd pied, et ne peut rejoindre Jérusalem , sa ville d’adoption, qui déjà l’ignore. Comme une identité usurpée qui le renvoie à ses origines, cette terre sur laquelle il piétine, et qu’il pensait oublier à tout jamais.

Où doit-il vivre quand ses frères sans papiers , les dafaouis comme on les appelle vulgairement, sont chassés de leur territoire …

Il les côtoie, impuissant, face à l’intransigeance de la milice, à  l’indifférence de l’armée . Les gardes au barrage sont des enfants de la paix, débarqués sur le terrain au hasard de leur conscription. L’image est surprenante, paradoxale, mais tellement prégnante au regard de ce paysage de vallons et collines devenu un no man’s land.

C’est pour le mariage de son frère que Sami est revenu au village. Il devait repartir le soir-même

Sami doit y refaire sa vie, retrouver ses amis, Abed, le taxi devenu la tête de turc des miliciens  (Eihab Salame). Le pauvre homme lui voue une admiration sans borne… Ensemble, ils vont reprendre le chemin abandonné pour affronter leur histoire. Il commence par un barrage militaire …

(*) Ils sont minoritaires, et possèdent un passeport Israélien

LE SUPPLEMENT

  • -Le film vu par Sabine Salhab.-Spécialiste du cinéma israélien, elle éclaire très bien les zones d’ombre qui peuvent apparaître pour un spectateur peu coutumier de cette région. Avec cette particularité que dans le film «  l’’espace n’est pas déterminé, le lieu incertain. Il renvoie à la perte de repères de tous les personnages (…) dans un pays fragmenté, avec des trajectoires discontinus ».
D’après le roman éponyme de Sayed Kashua, -2006. Le cinéma ajoute une nouvelle pièce au conflit israélo-palestinien, un regard assez différent des précédents essais, au cœur d’un village palestinien, soudainement bloqué par l’armée israélienne qui ne donne aucune raison à ses manœuvres. Sami , un Palestinien d’Israël (*) (Alex Bachri) qui vit et travaille à Jérusalem se retrouve ainsi prisonnier dans sa propre famille avec qui il n’entretient pas de très bons rapports. Son père atrabilaire et directif (Salim Daw) souhaite le voir revenir habiter avec eux, là où son beau frère membre du conseil local tient un discours anti-palestinien,…
Le Film
Le bonus

Pour parler autrement du conflit israélo-palestinien Eran Kolirin s’inspire du roman éponyme de Sayed Kashua qui raconte l’histoire d’un arabe de Jérusalem qui pour rien au monde ne souhaite revivre un jour dans son milieu d’origine. Les faits vont le contredire et bloqué dans son village natal pendant plusieurs jours Sami renoue bien malgré lui avec son passé et s’interroge alors sur ce qu’est réellement sa vie. Ses amours clandestines, sa vie de famille, et l’histoire de son pays morcelé comme son village natal où la population est plus que divisée. Au main de la milice, il est  encerclé par l’armée israélienne qui assure un blocus sans raison. Devant le constat d’un échec personnel le héros va retrouver un peu de dignité, et des amis qu’il avait fui, pour aller au-devant de sa destinée et enfin bravache, affronter la réalité. Sans en avoir l’air, avec une distance égale à celle que maintien son héros, Kolirin filme le monde sans esbrouffe. L’autre forme du cinéma vérité

AVIS BONUS Le point de vue d’une spécialiste du cinéma israélien, utile pour mieux comprendre la situation géo-politique du film

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