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« Entre deux rives » de Kim Ki-duk. Critique dvd

Synopsis: Sur les eaux d'un lac marquant la frontière entre les deux Corées, l'hélice du bateau d’un modeste pêcheur nord-coréen se retrouve coincée dans un filet. Il n’a pas d’autre choix que de se laisser dériver vers les eaux sud-coréennes, où la police aux frontières l’arrête pour espionnage. Il va devoir lutter pour retrouver sa famille...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Entre 2 rives"
De : Kim Ki-duk
Avec : Ryoo Seung-bum, Lee Won-geun, Kim Young-min, Choi Gwi-hwa, Ahn Ji-hye
Sortie le : 1er decem 2017
Distribution : Blaq Out
Durée : 114 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Le bonus

 Meilleur DVD décembre 2017 (9 ème)

« Les espions, il faut les attraper, pas les fabriquer » dit le chef de la Sécurité Militaire…

C’est à ma connaissance l’un des premiers films politiques sur la situation coréenne. Mais le problème soulevé par une panne de moteur n’est semble-t-il pas nouveau. Bien souvent, des pêcheurs nord-coréens dérivent vers le pays du frère-ennemi.

Comme le fait remarquer un commissaire politique, pourquoi n’a-t-il pas plongé dans les eaux du lac pour éviter sa défection ? «Ma barque est mon seul bien » répond l’intéressé qui pointe ainsi la misère environnante. Des maisons de bois construites sur des terrains instables, des intérieurs sommaires, des contrôles militaires au moindre déplacement, la Corée du Nord n’est pas une destination de rêve

Nam tient pourtant à y retourner, coûte que coûte, ce qui intrigue la Sécurité Militaire. Derrière les frusques du modeste pêcheur, elle pense débusquer un espion. Quitte à le fabriquer, malgré son « ange gardien », un jeune homme investi par la modernité de son pays et les lois qui le régissent. Oh Jin-woo prend fait et cause pour le prisonnier, et va le protéger de la violence programmée.

                                            En le lâchant dans Séoul, les autorités espèrent le faire flancher…

Situation bizarre au cœur d’un système que Kim Ki-duk nous révèle de manière naïve et manichéenne. Séoul brille de ses mille feux et de ses plaisirs nocturnes que le pauvre homme découvre par accident. Lâché au cœur de la capitale, il tente de n’en rien saisir. Il ferme constamment les yeux. Il ne veut ni voir, ni entendre ce monde dont on lui parlera quand il repassera la frontière.

Un fait dont il est certain. Les promesses d’un exil assuré et bienheureux n’y font rien, les menaces et les tortures non plus. L’insistance du réalisateur à vouloir nous convaincre du bien-fondé de sa mise en scène est tout aussi louable que la volonté affichée du héros de ne pas en devenir un. Ryu Seung-Bum  tient bien ses marques. On se l’arrache par télévision interposée, les communiqués sont vengeurs.

Nam est maintenant un puching ball. Face au processus psychologique destructeur, ses valeurs morales résistent, sa condition physique flanche.

Il va donc devenir l’espion qu’on attend de lui, l’engagement de ses tortionnaires est à ce prix. Et sa liberté aussi.  Une liberté qui ne garantit pas le bonheur nous dit Kim Ki-duk qui renvoie dos à dos les frères ennemis belligérants. A le voir et à l’entendre, la réconciliation n’est pas pour demain.

LE SUPPLEMENT

  • Rencontre avec le réalisateur (5.23 mn, traduction simultanée). Kim Ki-duk évoque la genèse de son film autour d’une idée simple comme quoi « le méchant c’est l’autre (…) et j’ai montré le regard porté de l’un vers l’autre ».

S’il reconnait ne pas avoir envie de voyager au Nord, il dit avoir « une affection pour ce peuple, de la compassion humaine, avant de parler de fantasmagorie ».

 Meilleur DVD décembre 2017 (9 ème) « Les espions, il faut les attraper, pas les fabriquer » dit le chef de la Sécurité Militaire… C’est à ma connaissance l’un des premiers films politiques sur la situation coréenne. Mais le problème soulevé par une panne de moteur n’est semble-t-il pas nouveau. Bien souvent, des pêcheurs nord-coréens dérivent vers le pays du frère-ennemi. Comme le fait remarquer un commissaire politique, pourquoi n’a-t-il pas plongé dans les eaux du lac pour éviter sa défection ? «Ma barque est mon seul bien » répond l’intéressé qui pointe ainsi la misère environnante. Des maisons de bois construites sur…
le film
Le bonus

Kim Ki-dûk évoque de manière très réaliste la relation complexe entre les deux Corées. Dans le rôle du pauvre pêcheur soupçonné d’être un espion, Ryu Seung-Bum tient parfaitement sa barque malgré une entreprise prisonnière d’une mise en scène assez manichéenne et de situations bien souvent naïves. C’est le portrait d’un homme détruit que le réalisateur nous laisse à l’issue d’un épilogue politico-policier assez convenu. Résistant jusqu’au bout aux pressions psychologiques puis physiques, il va devenir sur le papier l’espion qu’on attend de lui. Sa liberté est à ce prix. Une liberté qui ne garantit pas le bonheur nous dit Kim Ki-duk qui renvoie dos à dos les frères ennemis belligérants. A le voir et à l’entendre, la réconciliation entre les deux Corée n’est pas pour demain.

AVIS BONUS Un entretien avec le réalisateur. La traduction simultanée ne facilite pas la compréhension

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