Accueil » A la une » « En route pour la gloire » de Hal Ashby. Critique dvd

« En route pour la gloire » de Hal Ashby. Critique dvd

Synopsis: Comme des millions d’américains, jetés sur les routes par une crise économique sans précédent, Woody Guthrie quitte sa famille au Texas pour la Californie, la Terre promise. Un voyage éprouvant, dangereux , entre une police répressive et les violentes milices agricoles. La guitare en bandoulière, le jeune homme entre en résistance …

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "En route pour la gloire ( Bound for Glory) 1976 "
De : Hal Ashby
Avec : David Carradine, Ronny Cox, Melinda Dillon, Gail Strickland, Randy Quaid
Sortie le : 07 août 2018
Distribution : ESC Editions
Durée : 142 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Le bonus

Je ne sais dans quelle mesure je serais objectif avec ce film dont l’histoire et le thème représentent une bonne part de mon éducation musicale à l’époque où on écoutait plus volontiers Claude François que le folk-song américain et Graeme Allwright.

C’est lui qui m’a fait découvert que de l’autre côté de l’Océan Atlantique, très très loin de notre hexagone alors insouciant, des gens chantaient la vie au jour le jour, rapportaient les peines des ouvriers dans les champs de coton et les bastons des milices agricoles.

Pour l’avoir vécu pendant des années, Woody Guthrie chante sur une guitare de fortune ces protest songs où la résistance au patron et la révolte syndicale portent le fruit d’une population rurale abandonnée. L’homme pourrait vivre de ses talents de peintre ( les enseignes fleurissent au Texas ) mais comme pour tout le reste il ne cherche jamais à s’installer.

Ce qui désespère Mme Guthrie acculée dans un quotidien précaire que son homme alimente comme il peut. Des petits jobs ici et là , de menus services, le plus souvent gratuitement, et gratter la guitare, ce qui ne fait pas vraiment d’argent.

Guthrie rêve lui aussi de la Californie vers laquelle de nombreux texans ont déjà migré. Il y part un jour sans prévenir, solitaire et résolu d’y ramener toute sa petite famille. Mais l’état paradisiaque est loin de l’Eden enchanteur.

Le travail ne court pas les rues où la voix du chanteur est souvent bâillonnée. Même à la radio locale, son succès grandissant s’accompagne d’exigences publicitaires incompatibles avec l’humeur du monsieur.. Woody repart à nouveau sur les routes, et plus exactement sur le toit des wagons du chemin de fer où les gardiens tentent d’abattre ce genre de resquilleurs.

Ce combat quotidien, Guthrie le partage désormais avec un chanteur vedette à la radio. Mais très vite l’élève dépasse le maître qui ne peut suivre ce trublion sans peur ni reproche qui abandonne à nouveau sa famille pour vivre dit-il au plus près du peuple.

Profession de foi d’un chanteur non violent auquel le film rend tout à fait hommage. Un film qui flâne au gré de l’humeur tranquille de son héros, rien de traînant ni de nonchalant, mais une solitude égarée dans la foule, un homme qui cherche son chemin.

Woody Guthrie, le vrai

Une quête perpétuelle soigneusement portée par David Carradine respectueux au profil près d’un personnage désormais entrée dans la légende. Et pourtant Woody a bien existé , aujourd’hui encore Dylan et Springsteen peuvent en témoigner !

LE SUPPLEMENT

  • Entretien avec Jacques Vassal (journaliste musique) : « Woody Guthrie, chanteur de mots » (33mn). L’homme connait bien son sujet. Il est l’auteur de « Folksong » qui fut longtemps mon livre de chevet. Il traduira aussi le livre de Woody Guthrie « Bound for glory » dont le film s’inspire. Le choix du réalisateur surprend un peu Vassal , mais à la vue du film, il s’accorde avec le point de vue du cinéaste.

Ce qui ne l’empêche pas de rappeler certains épisodes de la vie du chanteur qui n’apparaissent pas dans le film. Autour de sa jeunesse, et de la maladie de Huntington que sa mère lui a transmise .

Première utilisation du Steadycam sur ce film par son inventeur : Garrett Brown, aux côtés de Hal Ashby…

Il est intéressant de l’entendre raconter la façon dont le livre de Guthrie lui est tombé dans les mains, et le projet d’une traduction  qui se réalisera cinq ans plus tard.

« A travers les générations successives, son œuvre a perduré » raconte encore le journaliste qui cite l’anecdote de l’intronisation d’Obama au cours de laquelle Pete Seeger et Bruce Springsteen chantèrent «  This land is your land », une chanson célèbre de Guthrie « qui exalte le génie américain, (…) quand l’intérêt collectif prône sur l’intérêt particulier ».

Et Vassal d’entonner un p’tit couplet…

D'après le livre éponyme de Woody Guthrie ("Bound for glory") .- Oscars : Meilleure Photographie (Hastell Wexler) et Meilleure Musique  (Leonard Rosenman) .- Meilleur dvd Août 2018 (5ème) Je ne sais dans quelle mesure je serais objectif avec ce film dont l’histoire et le thème représentent une bonne part de mon éducation musicale à l’époque où on écoutait plus volontiers Claude François que le folk-song américain et Graeme Allwright. C’est lui qui m’a fait découvert que de l’autre côté de l’Océan Atlantique, très très loin de notre hexagone alors insouciant, des gens chantaient la vie au jour le jour, rapportaient les peines des…
le film
Le bonus

L’histoire de Woody Guthrie, chanteur et compositeur qui inspira de nombreux artistes dont  Bob Dylan, Joan Baez, Pete Seeger, Bruce Springsteen… Hal Ashby nous rapporte dans une mise en scène sobre et parlante tout ce que le héros a dû endurer pour faire admettre le droit des hommes et celui d’une liberté bafouée dès l’enfance. On voit Guthrie aller de ville en ville, d’exploitation agricole en ferme industrielle pour chanter la solidarité, la résistance, et la valeur des syndicats. Il deviendra le chef de file du protest song à travers l’ interprétation tranquille et réaliste de David Carradine. Un film qui demeure d’une grande pertinence, et toujours très actuel. Avis Bonus Une rencontre avec Jacques Vassal qui connait très bien son sujet

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire