Synopsis: Elise, grande danseuse classique, se blesse pendant un spectacle. Elle ne pourra plus danser. Dès lors sa vie va être bouleversée. Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, Elise se rapproche d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser lui permet un nouvel élan, une nouvelle façon de vivre.
La fiche du film
Le film
- DVD : 03 Août 202
- Et pour la course aux César, c’est par là
On a beau l’avoir vu en bande-annonce, la chute d’Elise au cours d’un spectacle de danse nous surprend. A peine commencer, le film requiert déjà toute notre attention, et nous happe au passage pour cet accident du travail qui bouleverse le futur proche de l’héroïne.
La perspective d’une opération à la cheville met fin à tous ses rêves.
Elise ne dansera plus. Le drame, le noir profond du désespoir, pathos et compassion… Co-scénariste avec Santiago Amigorena, Cédric Klapisch évite le genre. Et lui donne un autre genre où la vie reprend le dessus, et guette les moments propices au retour du bonheur. Rien d’évident …
Sa caméra est paternelle, mais pas trop, amoureuse aussi, avec détachement. Un tempo idéal pour la belle Elise qui de la coulisse à la chambre solitaire attend vainement le regard de son père, puis son appel.
Depuis la mort de sa femme, Henri est aux abonnés absents. Ses trois filles le couvent comme elles peuvent, mais l’homme voyage dans sa tête. Celle de Denis Podalydès qui assume le transfert est parfaite pour le rôle. Comme tous les hommes et les femmes qui accompagnent Elise, dans sa rééducation ( François Civil en kiné ), son retour à la vie ( Muriel Robin, plus qu’extra ), et à la danse.
Le chorégraphe est sympathique, attentionné (Hofesh Shechter dans son propre rôle) pour un ensemble contemporain en répétition sur une pièce sensorielle, exaltante.
Elise les suit de l’autre côté de la vitre en épluchant les carottes dans la résidence d’artistes où un couple de copains fait la cuisine (Souheila Yacoub-Pio Marmaï, claquants ! ). Elle les quitte un moment pour rejoindre la troupe …
Nouveau coup d’œil du réalisateur, nouvel épisode dans la vie d’Elise . Du classique à la danse moderne, son pas de deux est salvateur. La fluidité des corps, la liberté, l’expression, elle revit et livre son trop-plein des mois de résistance.
Cédric Klapisch ne filme pas la danse, mais son état, sa raison d’être. Danseuse professionnelle, Marion Barbeau joue pour la première fois au cinéma. Elle tient le film sur ses épaules, elle le sublime.
On peut n’y rien connaître, mais le filtre a sauté et la séduction opère. En prime, quelques scènes drolatiques dont le coup des Tontons Flingueurs à la sauce Klapisch. Elle a le bon goût de ne pas en rajouter .
- « Pas de deux avec Cédric Klapisch » : coulisses du film (44’)
Le film
Comme un dernier film, une révérence distinguée de la part d’un réalisateur qui me parait signer son œuvre la plus aboutie. C’est une histoire autour de la danse, mais c’est avant tout l’histoire d’une jeune femme en quête d’elle-même. Un accident professionnel conduit cette jeune danseuse à l’avenir très prometteur à réorienter sa carrière , voire probablement l’abandonner. Dans son temps de réflexion où tout autour d’elle on se remue ( ses sœurs, ses copines, ses soupirants, mais pas son père ) Alice rencontre une autre forme de danse, plus moderne, plus libre aussi. Un peu à l’image qu'elle recherche . Cédric Klapisch ne filme pas la danse, mais son état, sa raison d’être. Danseuse professionnelle, Marion Barbeau joue pour la première fois au cinéma. Elle tient le film sur ses épaules, elle le sublime. Tout le casting mériterait d’être cité, tant les comédiens et comédiennes posent avec grandeur et naturel dans le cadre joliment fixé par Klapisch. Autour de nombreux thèmes ( paternité, sororité, dignité ... ) sur plusieurs séquences mémorables, dont celle des Tontons Flingueurs qu'il revisite à sa propre sauce. Elle a le bon goût de ne pas en rajouter .
Quel bonheur ce film ! Optimiste, romantique, qui sublime l’amour et l’humour.
Des scènes de danses époustouflantes qui donnent véritablement la chair de poule et dans tous les genres : contemporaine, classique, break-danse.
Denis Podalydès, Muriel Robin, Pio Marmaï, François Civil et bien sûr Marion Barbeau sont formidables chacun dans leur rôle.
Un très bon moment avec 4,5 étoiles pour moi.
4.5 , pourquoi pas, tu as toujours été généreux.
Quelle belle peinture d’une jeunesse créative, confiante, solidaire et respectueuse de l’autre!
Il y a de la légèreté dans cette façon d’aborder la diversité de la culture, la beauté de Paris et de la presqu’ile de Quiberon ,la force du groupe, l’attention des un(e)s aux autres, les petites gourmandises culinaires et le tendre regard des ainés sur ces forces si vives.
La mise en scène souligne si bien la fluidité du mouvement tant travaillé, nous place si évidemment au cœur de la danse, que nous en sommes merveilleusement bouleversés.
Un plaisir de cinéma !