L’histoire : Pablo, 12 ans, calme et apparemment sans histoires est attaché à son talisman, une bille d’acier. Mais quels terribles secrets le poussent à éviter la compagnie de ses camarades de classe sauf pour partager avec eux des jeux dangereux ? L’arrivée d’un nouvel élève va bousculer son quotidien sombre. Va-t-il, grâce à lui, échapper aux lourds fardeaux qui pèsent sur ses jeunes épaules ?
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
- Goyas 2001 (Espagne) : Meilleurs Film -Premier film -Scénario original-Espoir masculin (Juan José Ballesta)
- Festival du film d’Avignon : Prix Tournage 2001
- Festival du film de Bogota : Prix « Golden Precolumbian Circle » -Meilleur Film 2001
- European Film Awards 2001: Prix Découverte Européenne de l’Année
Il y a vingt-trois ans ce film recevait de nombreuses récompenses dont plusieurs Goya . Juan José Ballesta y décroche le prix du meilleur espoir masculin.
Toutes ces distinctions possèdent aujourd’hui encore leur raison d’être sur un récit âpre et sensible, écrit de manière intelligente par Achero Mañas, réalisateur et scénariste, à l’écoute première des affres de l’enfance.
Celle de Pablo, à priori ne pose guère de problèmes. Garçon tranquille il évite les autres écoliers , sauf sur la voie ferrée pour jouer avec le feu. Ce comportement dangereux, Alfredo, un nouveau venu à l’école, ne le partage pas du tout. Mais l’entente avec Pablo est immédiate.
Loin de son foyer triste, il prend maintenant le large et un semblant d’indépendance face à son père, Mariano, autoritaire et brutal. Ce regard sombre, renfermé qu’Alfredo illumine d’une ballade au jardin public, ou mieux encore dans l’atelier de tatouage de son père.
Tout un univers s’ouvre à lui, comme une autre famille qui l’accueille naturellement et lui fait partager ses loisirs. Mais Pablo réfrène tout autant son bonheur, devant les remontrances paternelles, les interdictions de sortir.
C’est au retour d’une escapade exceptionnelle que l’évidence apparait aux yeux d’Alfredo, terrifié par sa découverte . Dès lors, Pablo retrouve son instinct rétractile, et évite son meilleur ami.
Achero Mañas qui déjà, posait joliment sa mise en scène, ( il raconte bien les histoires ) redouble de vigilance à l’égard de ces deux adolescents . Il les accompagne plus qu’il ne les dirige, laissant aux adultes le soin d’affiner les contours.
Face à des responsabilités inattendues, la famille d’Alfredo doit alors composer entre son civisme naturel et une législation familiale qui lui ôte bien des interventions possibles. Si la parole se libère, encore faut-il qu’elle soit entendue.
C’est l’ambiguïté de ce final où seul , face à la caméra ( un policier ? ) Pablo déverse toute sa bile, sa haine envers son père , son rejet de l’humanité.
Achero Mañas a trouvé ses deux jeunes comédiens alors qu’ils jouaient dans la rue. En jouant pour le cinéma, ils semblent ne pas faire la différence ! Sidérant !
Le film
Un enfant de 12 ans déjà confronté aux vicissitudes de la vie . Il ne laisse rien paraître, bien que souvent à l’écart des autres. Pablo va rencontrer Alfredo, et à ce moment il comprend qu’une porte de sortie vient de s’ouvrir pour s’éloigner de sa vie de famille triste et douloureuse. Il y a vingt-trois ans ce film recevait de nombreuses récompenses dont plusieurs Goya. Il évoquait les années sida, autour de deux familles qui allaient se rencontrer presque accidentellement. L’une refermée sur elle-même, l’autre en phase totale avec l’extérieur. Quand Pablo avoue bien involontairement son secret, Alfredo et les siens désemparés, ignorent encore la marche à suivre. Le processus administratif ( alerter la police ? ) va très vite s’effacer devant le sens civique des parents d’Alfredo, face à la détresse physique , mais surtout morale de Pablo. Il est joué par Juan José Ballesta qui reçut le Goya du meilleur espoir masculin. Logique , mais toute l’équipe est à féliciter.