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« Dragon inn » de King Hu . Critique cinéma-bluray

Synopsis: Le puissant eunuque Cao Shaoqin sème la terreur parmi son peuple. La police secrète vient d’exécuter le loyal Yu Qian, précepteur du prince et ministre de la Défense, accusé à tort d’avoir aidé des étrangers. Ses trois enfants sont, eux, condamnés à l’exil hors du pays. Mais Cao Shaoqin prévoit en réalité de les exterminer en chemin : il ordonne à ses deux fidèles commandants de préparer une embuscade à l’Auberge du dragon, située près de la frontière. Cet endroit, habituellement désert en la saison, est bientôt envahi par les membres de la police secrète et par de mystérieux combattants, venus protéger les jeunes Yu…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Dragon Inn "
De : King Hu
Avec : Lingfeng Shangguan, Chun Shih, Pai Ying, Feng Hsu, Chien Tsao
Sortie le : 21 septemb 2016
Distribution : Carlotta Films
Durée : 111 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

L’esthétique de l’estocade

King Hu a posé les bases des arts martiaux il y a cinquante ans. «  A touch of zen » (1969) qui en atteste, est légèrement postérieur aux péripéties kung fu qui se déroulent dans cette auberge du dragon (1967). Le cinéaste y cherche encore la définition d’un style ébauchée dans l’esprit du film d’action.

Au sein de cette taverne, plusieurs personnages vont se rencontrer, s’affronter, élaborant une géographie en réduction de la Chine de l’époque Ming. Certains spécialistes vous diront qu’il faut aussi y voir une lecture plus contemporaine au moment où la révolution culturelle est à son apogée. C’est possible mais ma méconnaissance du terrain ne me permet pas de m’engager sur un tel parcours.

Je m’en tiens à la confrontation répétée du bien et du mal quand les fils d’un condamné à mort tentent à leur tour d’échapper à leur bourreau. Les protagonistes avancent masqués, comme souvent chez King Hu, avant de jeter le loup pour mieux se préserver de l’ennemi. Les affrontements peuvent alors s’engager sur un mode qui n’a rien de révolutionnaire.

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Les grandes chorégraphies ne sont pas encore au programme, mais plutôt des effets de manches singuliers autour des poignards volants et autres flèches bien acérés. Le tout se déroule comme par enchantement, escarmouches et duels déjà significatifs de l’esthétique de l’estocade. Une scène rappelle ainsi celle de la taverne dans «  Le bossu » avec Jean Marais et l’attaque de l’auberge, retrouve l’ambiance des 7 Samouraïs.

Stratège des lieux ( mise en scène au cordeau ) , King Hu en rajoute un peu et étire les combats qui n’en demandent pas forcément autant. La fin est mortelle, dans tous les sens.

LES SUPPLEMENTS

  • Préface de Pierre Rissient. Le spécialiste du cinéma asiatique rappelle qu’à l’époque de la sortie du film à Taipei, ce genre de films n’était pas connu sur notre continent «  alors que de grands réalisateurs comme Shin-Sang-ok, Corée du sud, ou Li-Han-hsiang à Hong-Kong opéraient déjà ».

Il a rencontré plusieurs fois King-hu qui toujours en évoquant « Dragon Inn » faisait référence à … James Bond «  Je n’ai pas compris pourquoi et je ne vois toujours pas comment » dit-il en parlant de ce film à travers des similitudes, des comparaisons avec d’autres productions du même genre, dont «  L’hirondelle d’or » du même cinéaste. «  Des combats extrêmement clairs et nets, rien du fourre-tout des autres films ».

Quant à «  Tigre et Dragon » d’Ang Lee, Pierre Rissient y voit plus la postérité qu’une influence «  un très bel hommage plus qu’un remake ».

  • Actualités. Retour sur l’engouement du film à Taipei lors de sa sortie en salles en 1967 au gré d’images d’actualités inédites. Elles ne sont pas toujours de bonne qualité, mais le document est indéniable pour suivre la frénésie que provoqua la sortie de ce film «  qui va dynamiter la nuit de Taipei ». Des milliers de lettres parviendront au distributeur …
  • Hostel forces (15 mn). Un essai réalisé par David Cairns, critique. Il est encore plus parlant, plus évident, plus imagé que celui signé par le même auteur sur « A touch of zen ». A partir d’extraits du film en continu (l’auteur n’apparait jamais) Cairns décortique tout, de l’importance de la couleur des costumes, à l’utilisation du cadre. «  Raymond Chandler disait si l’action d’un roman de gare ralentit, faites surgir un type armé à la porte. Ici, un homme avec une épée rôde toujours dans les parages ».

« Parfois, le mouvement crée un effet 3D. […] La caméra subjective intensifie le suspense, rappelant Le Train sifflera trois fois et les films de Sergio Leone » dit-il encore sur des images qui confirment tout à fait son analyse.

 

 

L’esthétique de l’estocade King Hu a posé les bases des arts martiaux il y a cinquante ans. «  A touch of zen » (1969) qui en atteste, est légèrement postérieur aux péripéties kung fu qui se déroulent dans cette auberge du dragon (1967). Le cinéaste y cherche encore la définition d’un style ébauchée dans l’esprit du film d’action. Au sein de cette taverne, plusieurs personnages vont se rencontrer, s’affronter, élaborant une géographie en réduction de la Chine de l’époque Ming. Certains spécialistes vous diront qu’il faut aussi y voir une lecture plus contemporaine au moment où la révolution culturelle est à…

Review Overview

Le film
Les bonus

Pour qui pense King Hu, maître des arts martiaux, ce film n’est qu’un essai. Le cinéaste cherche encore la définition d’un style ébauché dans l’esprit du film d’action dont il force ici  les contours. Ce n’est pas désagréable du tout, bien au contraire, les séquences de combat n’ayant rien à envier à ce que faisait Hunebelle dans ses films de cape et d’épée. Les grandes chorégraphies ne sont pas encore au programme, mais plutôt des effets de manches singuliers autour des poignards volants et autres flèches bien acérés. Le tout se déroule comme par enchantement, escarmouches et duels déjà significatifs de l’esthétique de l’estocade. Le prétexte est tout aussi commun, mais intéressant : les fils d’un condamné à mort tentent à leur tour d’échapper à leur bourreau. L’époque est Ming, et les sabres tournoient déjà un peu…

Avis bonus Un excellent essai de David Cairns vaut toutes les analyses du monde . En images , formidable !

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