Synopsis: 1978,New York, l'agent spécial Joe Pistone doit infiltrer le clan Bonanno, une des familles les plus puissantes de la côte Est. Il contacte un modeste porte-flingue de l'organisation, Lefty Ruggiero, auprès duquel il se fait passer pour un spécialiste en joaillerie. Coupé de son milieu,il va peu a peu s'identifier à ceux qu'il doit détruire.
La fiche du DVD
Le film
Un des meilleurs films sur la mafia. Johnny Depp– Al Pacino, un duo de rêve, deux vedettes à part. Mais les acoquiner pendant deux heures en tête à tête… « A l’origine Tom Cruise devait jouer le rôle de la taupe » se souvient le scénariste Paul Attanasio, « et Stephen Frears était le réalisateur ».
En acceptant le projet au vol, Mike Newell ne se fait pas trop d’illusions. « Je sortais de “ Quatre mariages et un enterrement ” qui a rapporté beaucoup d’argent. Ca les intéressait donc, et moi aussi puisque c’était un excellent tremplin pour Hollywoood ».
Modeste, le garçon, car au final « Donnie Brasco » figure parmi les meilleurs films sur la mafia, au même titre que « Casino» ou « Les Affranchis » qui un temps ont freiné les ardeurs des producteurs. « Quand on a présenté le scénario » se souvient encore Attanasio « ils avaient peur que les gens se fatiguent de ce genre d’histoire ».
Mais non. Raconté de cette façon , à la manière d’une caméra-vérité, avec un regard aussi direct et des acteurs à la Depp-Pacino, on en redemande.
Une fois le contrat signé Mike Newell débarque à New York et s’immerge dans le milieu. Joseph D. Pistone , le vrai, celui qui a inspiré cette histoire de policier infiltré dans la mafia ( d’après le roman de Richard Woodley ) n’en revient toujours pas. « Il allait dans les bars, les clubs fréquentés par les affranchis, je lui ai dit qu’il fallait se méfier, qu’il allait leur être redevable, ils vont te demander un service ».
Le réalisateur n’entend rien et s’en félicite encore car dit-il « j’ai vu comment fonctionnait le pouvoir qui est omniprésent. J’ai bien étudié leurs relations, ils ne se font pas confiance ». Et de citer l’exemple des téléphones publics de leurs boîtes avec cet écriteau « Ne pas utiliser, il y a un micro ».
Sur le casting, Mike Newell n’hésitera pas très longtemps. « Brad Pitt ou Matt Damon, ce sont des bons, mais beaucoup trop nordiques pour le rôle. il nous fallait un type italien ».
Johnny Depp qui vient de sortir du très poétique « Dead Man » de Jim Jarmusch (1996 ) et s’apprête à déjanter avec «Las Vegas parano» de Terry Gilliam (1998) , endosse le costume avec aisance .
Regardez-le bien, regardez ce visage où rien ne bouge , pas la moindre expression pour dire son bonheur de mener cette mission hyper dangereuse . Ou la peur qui le tenaille quand son nouveau copain Al Pacino le teste pour débusquer un traître possible .
Et le Pacino en question ? Merveilleux. « De toute façon ça ne pouvait être que lui, incontournable » assure le réalisateur. « Quand on a joué Michael Corleone, la référence en matière de parrain dans le cinéma, on tient son homme ». Mais un homme vieillissant, plus dans le coup, un tocard en puissance. « Même un chien à un coin de trottoir au soleil » pleure-t-il à Pistone-Depp , son protégé devenu son copain, puis son ami . Et l’amitié est maintenant réciproque .Le policier qui se cache et le truand qui pleure. L’un se sacrifiera pour l’autre. C’est un très beau film.
Bonus 23 minutes
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