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« Dogman » de Matteo Garrone. Critique cinéma

Synopsis: Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant d’imaginer une vengeance féroce...

La fiche du film

Le film : "Dogman"
De : Matteo Garrone
Avec : Marcello Fonte, Edoardo Pesce
Sortie le : 11/07/2018
Distribution : Le Pacte
Durée : 102 Minutes
Genre : Policier, Drame
Type : Long-métrage
le film

Dans une cité balnéaire, comme abandonnée, une petite communauté de commerçants tente de résister à l’inéluctable déclin du quartier. Simoncino (Edoardo Pesce) brute épaisse et irraisonnée personnifie cet affaissement social. Une armoire à glace, avec pas grand-chose dans la tête. Tout le monde en a peur.

Sauf peut-être Marcello qui se raccroche imbécilement à cet énergumène. Béat d’admiration devant la violence toujours prête à bondir, ce toiletteur pour chiens accompagne son copain dans tous ses mauvais coups.

Plus ou moins contraint, bien souvent forcé…

Simoncino ne sait pas parler, il frappe !

Seule entorse à sa dévotion, sa petite fille dont il est séparé et qui lui rend fréquemment visite. Il l’emmène parfois faire de la plongée sous-marine dans les environs. Ils rêvent de partir très loin en voyage. Quitter ce lieu sans âme, cette vie à plier l’échine .

S’éloigner du mal.

« Quelqu’un le tuera, c’est son destin » disent les commerçants de Simoncino qui les rackette. Mais ils ne lui refusent rien. On ne se met pas en travers de son chemin, on ose à peine le contrarier.

La police n’est pas dupe, mais devant son mutisme, Marcello va payer pour le casse survenu près de sa boutique. Un an de prison et un retour mouvementé dans le quartier. Le toiletteur a trahi sa communauté. On le rejette, on l’humilie à nouveau mais cette fois ce sont les copains qui se chargent de l’affront .

Peut-être le trop plein pour ce petit bonhomme acculé à l’abandon et à une solitude désormais sans fin. Le prix de son silence n’est pas celui convenu à l’origine avec Simoncino qui se moque une fois encore de ses vaines menaces. Marcello son petit caniche a toujours fait le beau, il ne va pas s’arrêter…

Pourtant son regard vient de changer. Quitte à chavirer dans un monde qui ne lui ressemble pas. Une révolte patiente et dévastatrice que le réalisateur prend à son compte dans une mise en scène au plus juste de l’environnement délabré

Une réalisation âpre et viscérale sujette à tous les débordements possibles pour des interprètes qui semblent jouer leur propre vie .

Marcello avec sa fille et ses chiens, presque tout pour être heureux…

Marcello Fonte a reçu cette année le prix d’interprétation à Cannes. Effectivement, grand interprète que ce monsieur qui n’avait jusqu’alors jamais fait de comédie. Le dernier plan, long et magnifique le révèle dans toute sa fragile splendeur.

Il y a très peu de lumière, très peu d’espoir dans cet ultime adieu que Matteo Garrone pose sur son pays chahuté. Le cinéma transalpinrevient au premier plan et nous donne malgré tout des raisons de l’aimer.

La version DVD avec un excellent making of …

 Marcello Fonte,Prix d’interprétation masculine, Cannes 2018 .- Dans une cité balnéaire, comme abandonnée, une petite communauté de commerçants tente de résister à l’inéluctable déclin du quartier. Simoncino (Edoardo Pesce) brute épaisse et irraisonnée personnifie cet affaissement social. Une armoire à glace, avec pas grand-chose dans la tête. Tout le monde en a peur. Sauf peut-être Marcello qui se raccroche imbécilement à cet énergumène. Béat d’admiration devant la violence toujours prête à bondir, ce toiletteur pour chiens accompagne son copain dans tous ses mauvais coups. Plus ou moins contraint, bien souvent forcé… Seule entorse à sa dévotion, sa petite fille dont il…
le film

C’est l’histoire d’un petit bonhomme, dans tous les sens du terme, en admiration béate devant une brute épaisse qui terrorise tout un quartier. Marcello pense pouvoir ainsi vivre entre l’espoir d’une vie meilleure et l’humiliation quasi quotidienne de son existence. Jusqu’au jour où lassé de trop d’avanies, d’abandon et de trahison, Marcello cultive une vengeance qui marquera les esprits. C’est du moins ce qu’il espère quand une fois son forfait accompli il comprend que le monde peut encore tourner sans lui. Malgré cette révolte patiente et dévastatrice que le réalisateur prend à son compte dans une mise en scène au plus juste de l’environnement délabré d’une cité balnéaire oubliée. La réalisation âpre et viscérale est sujette à tous les débordements possibles pour des interprètes qui semblent jouer leur propre vie .Marcello Fonte a reçu cette année le prix d’interprétation à Cannes. Il le mérite amplement et son film tout autant.

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