Synopsis: Philippe Mars, ingénieur informaticien divorcé, essaie tant bien que mal de mener une vie tranquille, entre un fils collégien devenu subitement végétarien, une fille lycéenne obsédée par la réussite, une sœur artiste peintre aux œuvres terriblement impudiques et une ex-femme qui bosse à la télé... L'irruption accidentelle de Jérôme, un collègue légèrement perturbé, achève de transformer son existence en chaos. Mais dans un monde qui a perdu la raison, la folie est-elle vraiment si mauvaise conseillère ?
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Malgré les apparences, c’est un film bien convenable. Décalé, fou dingue, mais bien convenable. A l’image de Philippe qui élève ses enfants dans le droit chemin. Du moins c’est son souhait quand l’indépendance responsable de la plus grande (Jeanne Guittet) accompagne la désinvolture intéressée de son frère cadet (Tom Rivoire). Comme s’ils s’étaient ligués pour le rendre fou. Mais pour l’heure, Mr. Mars tient le coup, entre le four et le moulin, et jamais ne s’énerve. Il est énervant. Alors, quand Jérôme, un collègue à peine entrevu au boulot débarque chez lui en pleine nuit, il ne dit pas non.
Je ne vous raconte même pas ce qui a pu se passer entre eux, c’est déprimant. Jérôme l’est, effectivement, avec ses embrouilles à rallonge contre lesquelles le plus normal des hommes mettrait le holà ! Mais pas Philippe. Alors on rit un peu, beaucoup (un fameux coup de fil au proviseur) et puis de plus en plus jaune : la situation ne peut qu’empirer. Ce qui sera…
Comme avec son Harry qui nous voulait du bien, Dominique Moll a une propension à dérégler ce qui va plutôt bien. C’est la vie qui défile par le mauvais bout, et qui nous apprend que les petits poussins non reproducteurs meurent gazés. Le fiston végétarien ne supporte pas, de nouvelles difficultés sont à craindre.
Il vient déjà de rapatrier dans la cuisine familiale les grenouilles du laboratoire du lycée. On se demande comment Mr Mars ne les voit pas venir, les ennuis, surtout de la part de François Damiens plutôt familier de ce genre de situtations. Mais non, sans parler de contre-emploi, c’est un talent qui se révèle tout autre, ailleurs et sur une planète bien sympathique.
Même quand on y croise des hurluberlus de la trempe de Vincent Macaigne qui lui aussi quitte un terrain connu pour délirer tranquillement dans sa tête. Un comportement assez déréglé, plutôt mou, à l’image d’une mise en scène qui se languit de tant de désespérances accumulées. Ca devient un peu n’importe quoi et l’ancien chauffeur de Giscard D’Estaing (Philippe Laudenbach )réchauffe de la même manière un passé éculé.
Des nouvelles de la planète Mars ? Oui, mais pas trop souvent…
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec Dominik Moll (26 mn). Plutôt hésitant, l’interviewer semble aller à l’aveuglette face à un interlocuteur qui parait avoir lui aussi du mal à se lancer dans le débat. Ils parlent bien évidemment du film, le raconte un peu à travers le caractère des personnages.
L’anecdote autour de Carole Gaessler. « On a préféré lui demander son accord en lui faisant lire le passage qui la concernait. Elle a aussitôt répondu favorablement en disant que si son mari pouvait encore parler d’elle de cette façon-là, ce serait merveilleux ».
Mais au final l’ensemble de cette rencontre n’est pas très passionnant…
- Tourner en studio, entretien avec le réalisateur, Emmanuelle Duplay (chef décoratrice) et Jessica Labet (ensemblière) (20 mn). Ils nous expliquent les nécessités d’un tournage en studio, ses contraintes, et ses options. Après avoir envisagé de tourner dans un vrai appartement, le choix du studio s’est imposé, avec la construction de l’appartement dans des proportions réelles, contrairement à ce que l’on fait parfois en permettant de démonter tous les panneaux.
Quelques scènes de préparation technique en prime, mais pas assez à mon goût, surtout le final où l’on assiste à la construction de l’ensemble des décors, et à quelques tournages, mais à une vitesse supersonique…
Le film
Les bonus
Un peu à l’image de « Saint-Amour », c’est à nouveau un duo de comédiens qui mène fermement la barque d’un récit bien alléchant et puis qui s’étire sans véritablement puiser aux racines d’un projet original.
François Damiens en papa plein de bonne volonté et Vincent Macaigne informaticien légèrement dérangé font la paire pour mener à bien cette histoire de la vie où tout pourrait aller pour le mieux, mais où tout se dérègle au fur et à mesure d’intrusions plus ou moins prévisibles. Il suffirait de dire non, ce que ne sait pas faire le papa de Sarah et Grégoire qui en profitent alors chacun à leur façon.
La mise en scène se languit et devient un peu n’importe quoi. Des nouvelles de la planète Mars ? Oui, mais pas trop souvent…
Avis bonus
Une rencontre avec le réalisateur sans véritable passion, et la nécessité de tourner en studio, sujet beaucoup plus intéressant.
5 Commentaires
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