Synopsis: Montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien : la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales que traversent nos pays ? Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays auprès des pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout leurs initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…
La fiche du film
Le film
César Meilleur Film Documentaire
Après la projection, j’ai attendu le Tram. Le haut-parleur m’a rappelé que je devais avoir un titre de transport et qu’il était interdit de monter avec son vélo. Flash rétrospectif du film : à Copenhague,dans les transports en commun, le deux-roues est autorisé, de jour comme de nuit.
Dans la capitale du Danemark 67 % de la population circule à pied, à bicyclette ou dans les bus, bateaux et tramways. L’interaction entre tous ces moyens de locomotion permet à un habitant de se déplacer à 80 km. La banane ! Un sourire grand comme ça en découvrant que la positivité, ça marchait. Qu’il était possible de remettre sur le droit chemin un système qui part à vau l’eau.
Il nous reste encore vingt ans pour redresser la barre assure un spécialiste, sinon une partie de l’humanité pourrait disparaître d’ici 2100.
Je compare ma petite cité tourangelle avec la grande ville danoise. J’évoque une vision cauchemardesque de notre futur si proche. Deux points sur lesquels Cyril Dion et Mélanie Laurent font l’impasse : dans leur approche écologique, il n’est pas question de catastrophisme ou de confrontations hasardeuses entre différentes politiques.
Il est question d’aller voir là où l’herbe pousse mieux, sans engrais ni alchimie, là où des solutions alternatives profitent des énergies renouvelables.La comédienne-réalisatrice ne fait pas sa mariolle. On l’aperçoit de temps à autre avec le reste de l’équipe, animant une mise en scène qui s’efface toujours très vite devant la finalité du propos.
Ce qui donne à ce documentaire son ton si particulier, dynamique et enjoué, tant l’espoir est au bout de chaque rencontre.
Les jardins urbains de Détroit où la moitié de la population a fui dans les années soixante-dix, une usine du nord de la France qui ne compte que sur ses propres ressources ( énergétiques, économiques… ) pour fabriquer des enveloppes, des inconnus qui se parlent dans une rue anglaise où poussent le long des trottoirs des laitues et des courgettes, les monnaies locales ( extraordinaire ! ) … les exemples affluent et le bonheur avec.
Pas de pétrole (tracteur…), pas d’arrosage, pas d’engrais, cet agriculteur fait tout à la main « sur une surface dix fois moins importante qu’un collègue traditionnel, pour un rendement identique ». Personne pour le contredire, le sujet n’étant pas d’alimenter une polémique sur l’environnement à une contestation endémique. Il faut positiver comme le dit ce partisan d’Hélios « une fois le panneau solaire payé, le soleil est gratuit, il n’envoie pas de facture ». Le bon sens prêt de chez vous !
Le film
C’est un documentaire qui sent la terre sur laquelle il a tourné. Les gens sont des vrais gens, qui mettent la main dans cette terre, où le tracteur et l’engrais n’ont pas droit de cité. L’équipe de tournage est elle aussi bien présente, elle s’implique et procure de très belles rencontres. Je suis ressorti de cette projection heureux, plein d’espoir et un brin dubitatif. Je dois pouvoir faire quelque chose sur mon petit lopin de terre, pour la rendre meilleure, mais quoi ? Il faut déjà positiver dans sa tête comme le montre tous les exemples de ce film, de la monnaie locale, extraordinairement monnayée, à la manière de repenser l’éducation. En Finlande, les professeurs disent consacrer leur temps à enseigner, pas à évaluer… Ca peut paraître idyllique tout ça, mais Cyril Dion et Mélanie Laurent ne se voilent pas la face. Ils ne font que rapporter des solutions possibles à différentes échelles. Du genre, à prendre ou à laisser. A entendre d’éminents spécialistes, il nous reste encore vingt ans pour redresser la barre, sinon une partie de l’humanité pourrait disparaître d’ici 2100. A prendre ou à laisser, effectivement.
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