Synopsis: " Mais qui m’a mis cette tête de con ? " Pour mener sa mission parlementaire sur les auxiliaires de vie, François Ruffin se voit attribuer Bruno Bonnel. L’insoumis et le marcheur…main dans la main à la rencontre des femmes qui s’occupent de nos enfants, nos malades, nos personnes âgées. Ils vont se bagarrer derechef pour faire reconnaître le travail de ces petites mains qui font de grandes journées. Et de grandes choses.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Meilleur dvd Mars 2022 ( 4 ème )
- DVD : 15 Mars 2022
L’association Ruffin-Bonnel porte à sourire. L’insoumis et le marcheur unis dans le cadre d’une mission parlementaire, l’Assemblée Nationale a le sens du quiproquos. Du paradoxe peut-être ou plutôt de l’assimilation bien ordonnée. Car au bout du compte, nos deux hommes deviennent très vite, copains et complices pour mener à bien leurs investigations.
En direction des auxiliaires de vie sociale, oubliées pendant le Covid. Elles ne comptent pas leurs heures, oublient leurs familles, sacrifient leurs dimanches, pour venir en aide aux enfants handicapés, aux malades à domicile, aux personnes âgées.
Pour un salaire moyen qui ne dépasse jamais les …. 800 € !
François Ruffin entreprend alors ce road-movie parlementaire pour recueillir leurs témoignages, détecter les failles et les possibilités afin de présenter un projet de lois . Pour « Les métiers du lien » comme il les nomme.
Le constat est déplorable : pas de sécurité, de prime Covid, de salaires décents, de matériels de première nécessité dans les Hôpitaux … La formation continue, diplômante, passe par une reconnaissance d’un état de fait.
En opposant le discours d’Emmanuel Macron à la réalité du terrain ( montage dichotomique astucieux) l’évidence s’affiche sur les notes de Ruffin. Confirmées par les patients qu’il rencontre en compagnie de ces petites mains qui font de grandes journées.
Courageuses, solidaires, elles aiment leur métier clament-elles quand la petite musique de Bourvil les ramène à leur cœur de combat.
« On peut vivre sans richesse-Presque sans le sou (…) Mais vivre sans tendresse-On ne le pourrait pas… »
Le leitmotiv des pérégrinations parlementaires de deux députés soumis à la désapprobation de leurs pairs. Après des échecs en commission des affaires sociales, c’est l’assemblée elle-même qui rejette le projet de loi.
François Ruffin est dépité, Bruno Bonnel plutôt désolé. Unis dans l’échec qu’ils partagent autour d’un bon repas maison concocté par le député marcheur Certains d’avoir fait malgré tout un bon bout de chemin.
Celui qui mènera un jour toutes ses femmes à prendre le pouvoir comme elles l’imaginent. Un final grandiose et majestueux, où la femme de ménage de l’Assemblée met le feu aux travées qu’elle balaie chaque matin, très tôt, pour ne pas déranger ses pensionnaires. Qui viennent de lui refuser le droit d’être digne.
Les Suppléments
- Rencontre avec les réalisateurs. « Nous voulions poser une question sociale, bien évidemment mais aussi une question démocratique : comment est-on si mal représentés, que l’on n’arrive pas à faire bouger les choses ? ».
Les atouts de ce film : le duo au cinéma ça marche toujours. Le petit, le gros…-Une période un peu particulière de notre Histoire , le Covid. Et la lutte des femmes.
« Le cinéma doit pouvoir lutter contre l’amnésie qui est la force du pouvoir. Il ne faut pas que le pays oublie qu’il s’est reposé sur ces hommes et ces femmes. »
« Je veux que ce soit l’histoire qui porte le film et pas les économistes, les sociologues, les historiens, c’est bien qu’ils viennent débattre après , mais je ne veux pas de pédagogie dans mes films ».
- Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe, directrice de recherche au CNRS ( 20 mn )-Elle reprend l’historique de ces femmes qui « de bonne à tout faire sont passées domestique puis employée de maison, main d’œuvre à domicile qui a disparu ».
Un monde où l’on peux être payé ou non payé pour faire la même chose…
« On perd son temps à essayer de vouloir faire des bons sentiments, il faut entrer dans l’espace politique et c’est possible » dit Ruffin « car le Covid a montré qu’elles étaient indispensables ».
« On est dans un moment de transformation » relève Geneviève Fraisse « il ne s’agit pas de revaloriser les métiers, mais de les repenser. »
« En ce moment c’est l’abolition des privilèges » dit elle se référant aux affaires de harcèlement sexuel, particulièrement dans l’audiovisuel ( elle cite PPDA, Nicolas Hulot … ) « Et alors il faut tout repenser mais c’est de la politique pas de la morale ».
- Scènes coupées- 1 Blanquer se félicite d’une rentrée scolaire exemplaire. Cette séquence oppose le témoignage d’enseignantes dans des situations précaires qui sans salaire parfois continuent à travailler,
2 Détour dans un petit village où les cimetières de la première guerre mondiale s’alignent autour d’un monument aux morts « digne de l’Arc de Triomphe » remarque François Ruffin qui développe sa réflexion sur le sort des infirmières , des aides-soignantes, des auxiliaires de vie, après le discours d’Emmanuel Macron martelant vis-à-vis du Covid « Nous sommes en guerre ».
- Clip de la tournée-Témoignages à la sortie des salles dont celui d’un humoriste
Le film
Les bonus
Sur plusieurs mois pendant la période du Covid, le personnel cantonné dans un registre de petites mains et services à domicile, a poursuivi sans relâche son travail auprès des plus démunis.
La prime Covid à ce moment là lui échappe, et depuis la reconnaissance a du mal à s’imposer. C’est pourquoi la mission parlementaire initiée par François Ruffin, et rejoint pour les besoins de la procédure par son « frère ennemi », Bruno Bonnel , prend tout son intérêt dans ce documentaire qui s’en tient aux faits, et aux attentes.
Les témoignages des auxiliaires de vie et de leurs patients élaborent l’esquisse d’un statut pour tout le personnel soignant, encadrant de ces unités d’interventions qui bien souvent travaille plus de dix heures par jour, tous les jours quasiment, pour moins de 800 € par mois.
Courageuses, solidaires, elles aiment leur métier clament-elles dans le vide parlementaire qui vient de rejeter la proposition de loi élaborée par les deux députés.
A la fin du film, quelques panneaux nous annoncent que malgré tout, certaines avancées ont pu être obtenues. La Prime Covid, 200 millions débloqués par le gouvernement , un treizième mois pour les femmes de ménage de l’Assemblée Nationale,
AVIS BONUS
Les réalisateurs s'expliquent et une philosophe du mouvement féministe donne son point de vue. Deux scènes coupées qui le méritent, mais très intéressantes à découvrir