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« De son vivant » d’Emmanuelle Bercot. Critique cinéma

Synopsis: Un homme condamné trop jeune par la maladie. La souffrance d’une mère. Le dévouement du docteur Sara (dans son propre rôle) et d’une infirmière pour les accompagner sur l’impossible chemin. Une année, quatre saisons, pour « danser » avec la maladie, l’apprivoiser, et comprendre ce que ça signifie : mourir de son vivant.

La fiche du film

Le film : "De son vivant"
De : Emmanuelle Bercot
Avec : Catherine Deneuve, Benoît Magimel
Sortie le : 24/11/2021
Distribution : StudioCanal
Durée : 122 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Notre cinéma hexagonal de plus en plus médicalisé présente une nouvelle pièce au dossier, pièce maîtresse si l’on relègue au second plan un final pathétique, qui n’en finit pas de larmoyer.

Emportée par sa passion, ce besoin de mettre à nu, amour et sentiments, colère et rédemption, Emmanuelle Bercot a déjà beaucoup dit sur la douleur d’une mère face à la mort programmée de son fils.

Et parfaitement conduit cette histoire au-delà des faits et de leurs conséquences. C’est le bilan d’une vie au milieu de son gué qu’elle nous rapporte, avec force et intelligence, dans l’assentiment d’une réalité difficile à assumer.

 

Benoît Magimel, extraordinaire, donne à ce personnage, l’humanité nécessaire pour comprendre qu’il n’en fut pas toujours le réceptacle idéal. A bientôt quarante ans, il se dit acteur raté, auprès d’une mère, Crystal qui ne l’a jamais quitté, ou si peu, pour une histoire d’amour sur laquelle Benjamin fait désormais l’impasse.

Au point de la renier et renier ce qui demeure aujourd’hui sa force vive.

Une vérité au cœur de sa souffrance, dans l’impasse de cet univers médical qui le protège sans effets notoires. « Le plus effrayant c’est de sentir que l’on vous ment » explique le docteur Sara à sa collaboratrice Eugénie très attentionnée pour ce professeur aux méthodes thérapeutiques particulières.

Autant l’écoute que la pratique, le chant, la musique. Un univers proche de Benjamin, professeur de théâtre assidu auprès de la relève qui le vénère. Et particulièrement Lola (Lou Lampros), fougueuse et amoureuse de cet homme à qui elle donne la réplique sur son lit d’hôpital.

Une scène magnifique sous le regard discret d’Eugénie …

Cécile de France est très juste dans sa blouse d’infirmière, tout comme l’est Catherine Deneuve dans celle d’une mère excessive. Le docteur Sara joue son propre rôle, en abandonnant un temps les Etats-Unis (*) pour dévoiler ici un peu de sa thérapie.

Une pédagogie de la survie, une philosophie de la vie, accompagnée par les notes de Desireless, joliment reprises par Sophie Morin. . Ça remue plus qu’un instant et Emmanuelle Bercot l’a très bien saisi. 

  • (*) Le Docteur Gabriel Sara, est un oncologue-hématologue libanais réputé, vivant à New York. Son programme de soutien psychologique aux malades est une thérapie par l’art, la musique, le tango…
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Le film

Dans la série des films « médicaux » qui se succèdent en ce moment (« La Fracture », « Médecin de nuit », « Les Intranquilles » « Tout s’est bien passé » « The Father » « Le Bal des folles » …) Emmanuelle Bercot apporte une pierre de taille à un édifice conséquent. Si elle ne nous épargne rien de la pathologie cancéreuse, elle l’aborde en définissant les limites du médical face à l’absolu besoin d’humanité que requiert un tel domaine. La présence du docteur Sara dans son propre rôle (*) est un facteur déterminant dans la démarche. Tous les comédiens s'y associent, portés par Benoit Magimel extraordinaire dans le rôle principal. Cécile de France est tout aussi juste dans sa blouse d’infirmière à l’image de Catherine Deneuve dans celle d’une mère excessive. Ça remue plus qu’un instant et Emmanuelle Bercot l’a très bien saisi. Au-delà des faits et de ses conséquences, c’est le bilan d’une vie au milieu de son gué qu’elle nous rapporte, avec force et intelligence,

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