Ce film est un joli faux, un trompe l’œil magnifique. Son thème, l’homosexualité nous dit-on, où l’on parle autant de la famille, de la paternité, et de concorde sociale. Le tout lié à l’amour de deux hommes mariés, l’un veuf, l’autre séparé.
Tony et Carlo, la cinquantaine confirmée projettent de passer devant monsieur le maire . Pour leur faire part, Tony invite son amant –marin pêcheur– avec sa famille – dans sa très belle propriété nichée dans la baie de Naples.
Tout ce petit monde déboule avec le bateau banane et la banane aux lèvres .
Le cadre est enchanteur, la vue est magnifique, mais le lieu manque sérieusement de confort.
Logique, il sont relégués dans les dépendances de la demeure où Tony doit faire face à la bronca de ses filles. Il dit avoir loué la bicoque, elles ne comprennent pas pourquoi . Quiproquo réglé à l’italienne, le hasard découvrant Tony et Carlo tendrement enlacés dans le vestibule des toilettes.
Indignation chez les uns, amusement chez les autres. Un mélange des genres propice à la comédie que le réalisateur prend à bras le corps dans une histoire qui ne tient pas debout et qu’il rétablit sans mal.
Alors que tout pourrait être lourd, caricatural ou bouffon, c’est joliment tourné en fantaisie et distinction.
Avec des entourloupes pour faire échouer le projet (Pénélope, la fille de Tony – Jasmine Trinca– s’acoquine avec le fils de Carlo –Filippo Scicchitano– ) et réussir à opposer les deux amants . .
Pour se rabibocher rien de tel qu’une bonne danse improvisée devant un barbecue, l’une des scènes les plus colorées de ce film qui de la gaudriole ne s’en laisse pourtant pas compter.
De l’identité sexuelle à la culture des différences, de la paternité à l’échelonnement social, Simone Godano surfe avec agilité.
L’écriture est fine, le scénario intelligent, la mise en scène calquée pour sa dynamique sur celle d’un théâtre de boulevard. Ca ne sonne jamais faux .
Le film
Quelle belle fantaisie ce film dans lequel les principaux protagonistes, deux hommes mûrs en attente du mariage sont joués par Alessandro Gassman et Fabrizio Bentivoglio. On ne les attend pas forcément dans cette confusion des cœurs et des sentiments où leurs deux familles se perdent un moment, avant de tenter une réconciliation propice à bien des chamboulements. Autour du thème de l’homosexualité ce film nous parle autant de la famille, de la paternité, et de concorde sociale. L’écriture est fine, le scénario intelligent, la mise en scène calquée pour sa dynamique sur celle d’un théâtre de boulevard. L’air bourru , profondément humain de Alessandro Gassman en revers de celui léger et précieux de Fabrizio Bentivoglio concourt à la sensibilité du récit qui n’a rien de bouffon ou de caricatural. Il y a beaucoup de vie dans ce film, la vraie vie comme on dit !