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« The savage eye ( L’oeil sauvage) » de Ben Maddow, Sidney Meyers, Joseph Strick. Critique dvd

Synopsis: Judith dans les rues de Los Angeles. Divorcée, elle tente de refaire sa vie. Au cours de ses pérégrinations, elle fait d'étranges rencontres dans le milieu des fanatiques religieux, des laissés-pour-compte, de toutes sortes de gens qui, bien qu'à l'image de son propre échec personnel, lui donneront la volonté de refaire sa vie.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "The Savage Eye"
De : Ben Maddow, Sidney Meyers, Joseph Strick
Avec : Barbara Baxley, Gary Merril
Sortie le : 21 avril 2010
Distribution : Carlotta Films
Durée : 67 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Du reportage au documentaire, le fil conducteur est une pure fiction . L’histoire d’une femme Judith qui délaisse New-York pour Los Angeles après un douloureux divorce. Dans ses déambulations, une voix intérieure, une voix d’homme, sa conscience peut-être, engage un dialogue , qui marque à la fois les très belles images au grisé expressif , et le rythme de l’écriture.

Je pense aux nouvelles de Chandler, le dépouillement , l’éparpillement , le quotidien immédiat que filme à contre-temps Joseph Strick, l’un des trois réalisateurs ,avec Ben Maddow, et Sidney Meyers. Dans un bar, un salon de coiffure , une salle de gym les mots précédent les images, les décryptent à travers le regard de l’héroïne , plus qu’ils ne les accompagnent.

les fameux prédicateurs

La scène de l’opération esthétique , par exemple se passe  de tout commentaire, sur «  les vils trésors de ce monde. » Judith , joliment interprété par Barbara Baxley en rêve pourtant , comme de gagner à la loterie «  un lot de dentrifice , c’est si vulgaire » . Et quand petit à petit la folie qui l’a conduite jusque sur cette terre abandonnée l’envahit ( dixit le réalisateur )  , la rébellion n’est pas à la hauteur de sa désespérance.

«  Je hais ce que tu me montres » dit-elle à la voix, avant de poursuivre son périple au cœur de LA, où les animaux «  portent un énorme fardeau humain » .L’une des rares adéquations entre l’image et le commentaire , avec ses chères mémères et leur cher toutou et autre singe de compagnie.

Les portraits sont toujours singuliers ( une vieille et sa clope sur un banc public, une autre marmonnant derrière une vitrine ) , pris sur le vif , jamais en défaut, jamais à leur insu .On peut parler de  cinéma-vérité, surtout que la caméra n’est jamais cachée , Joseph Strick refuse le procédé. «  Il suffit de filmer sans maniérisme pour que les gens vous acceptent » . La séquence sur les prédicateurs est à ce titre éloquente .

On peut aussi évoquer un superbe poème imagé sur l’Amérique des années cinquante , et ses premières difficultés à reconnaître l’échec d’un certain modèle. Ici comme partout ailleurs, tout le monde n’est pas beau, tout le monde n’est pas gentil, mais Judith trouvera assez de force pour affronter son dilemme et reprendre la vie dans le sens qu’elle avait abandonné en descendant de l’avion .

LES SUPPLEMENTS

Judith, l’héroïne
  • Entretien avec Joseph Strick ( 16 mn ). Il explique pourquoi et comment le projet s’est construit , sous l’influence de Hogart et Dante Alighieri , et revient sur la vision du monde moderne que le trio désirait exprimer.
  • Le massacre de My Lai ( 1970- 22 mn ). Joseph Strick a décroché l’oscar du meilleur documentaire en 1971 , avec ce court métrage au cours duquel il interview cinq soldats impliqués dans cette terrible tuerie. Le massacre de My Lai, survenu pendant le guerre du Vietnam le 16 mars 1968 , a été perpétré  par des soldats américains contre des civils vietnamiens dont de nombreuses femmes et des enfants.

Leurs témoignages sont incroyables . «  Il y avait une femme qui prenait la fuite, et on ne comprenait pas pourquoi . Alors on l’a abattue » dit-il très froidement non  sans rappeler qu’elle avait peut-être été mise au courant des précédents faits commis dans un village voisin .«  On en avait violé quelques unes et tué un vieillard ».On dit que la violence des récits rapportés par ces hommes déclencha une indignation internationale qui favorisa la montée du pacifisme aux USA.

Du reportage au documentaire, le fil conducteur est une pure fiction . L’histoire d’une femme Judith qui délaisse New-York pour Los Angeles après un douloureux divorce. Dans ses déambulations, une voix intérieure, une voix d’homme, sa conscience peut-être, engage un dialogue , qui marque à la fois les très belles images au grisé expressif , et le rythme de l’écriture. Je pense aux nouvelles de Chandler, le dépouillement , l’éparpillement , le quotidien immédiat que filme à contre-temps Joseph Strick, l’un des trois réalisateurs ,avec Ben Maddow, et Sidney Meyers. Dans un bar, un salon de coiffure , une salle…

Review Overview

Le film

Ca tient du reportage et du documentaire, mais son fil conducteur est une pure fiction . L’histoire d’une femme Judith qui délaisse New-York pour Los Angeles après un douloureux divorce.Du cinéma-vérité, que l'on ne sait plus faire aujourd'hui. A découvrir!

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