Synopsis: Martha est une jeune femme épanouie et heureuse en amour. Lorsque son mari Paul disparait soudainement, elle découvre qu'elle ne connaissait rien de lui. Alors qu'elle tente de faire face, elle rencontre Alexander, qui tombe amoureux d'elle. Un geste suffit pour que Martha projette l'image de Paul sur ce nouvel homme...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Je sors de « The place beyond the pines » pour raconter à nouveau une histoire sans trop en dire. Sous peine de déflorer un sujet qui au fil des images prend une dimension assez inattendue.C’est peut-être une nouvelle école du cinéma allemand qui se révèle dans ce très beau portrait d’une femme confrontée de manière brutale à l’absence de l’époux. A sa mort, elle découvre un personnage qu’elle ne connaissait pas. Le vide qui s’installe est d’autant plus sidérant qu’il lui faut maintenant combler les zones d’ombres et les manques, retrouver une vérité enfouie sous des années de mensonges et de fuite.
On pense à l’affaire Jean-Claude Romand, mais le regard du cinéaste est à l’opposé du film de Nicole Garcia « L’adversaire » que jouait Daniel Auteuil. Ici les dés sont jetés, l’usurpateur dévoilé et à jamais absent.
La jeune femme le découvre alors dans l’ignorance d’un passé qu’elle croyait si présent. Un homme la trompait sur sa vie, sur son quotidien, il va falloir désormais vivre avec. Le poids de cette absence est plein d’interrogations, dont la première à l’évidence terrible : comment se faire passer pour quelqu’un qu’on n’est pas.
Sans deuil, ni chagrin apparent, l’héroïne s’emploie à transposer cette histoire dans un avenir auquel elle n’entend rien changer. Vivre avant tout et d’amour, aussi. C’est tout l’enjeu de sa nouvelle existence qui se dédouble dans le regard des autres, un transfert en urgence, un autre sens à sa vie.
Qu’elle protège pour ne rien révéler, quand trop de mystères éveille le doute et la suspicion. Dans son rôle de chrysalide ,Sandra Hüller possède toute la force fragile que requiert un tel personnage, en demi-teinte, un peu barré, mais pas trop.
Georg Friedrich et Felix Knopp l’entourent galamment dans une mise en scène qui n’a rien d’extraordinaire. Portée avant tout sur la direction d’acteurs, Jan Schomburg privilégie la ligne claire, le propos limpide. Le cinéma allemand dont on attend la renaissance a peut-être trouvé dans ce film des raisons d’espérer.
- Entretien avec Jan Schomburg et Sandra Hüller (5 mn). Une personne vous manque à tel point que vous la projetez sur une autre personne. C’est sur ce postulat que le réalisateur a imaginé son film. « L’amour ne concerne jamais la personne, mais l’image que l’on se fait d’elle. Cette ambivalence m’a paru intéressante, la sensation que la personne n’existe pas dans le concept de l’amour, et que vous essayez de manipuler cette personne, pour la faire entrer dans votre propre vision. ». C’est très court, mais explicite.
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Le film
Les bonus
Un très beau portrait de femme emportée par des situations irrationnelles, qu'elle tente malgré tout de contrôler , comme si la mort de son mari n'était qu'une date sur le calendrier. Elle va tenter de le retrouver chez un autre, entreprise de démystification totalement assumée par l'héroïne, que joue très bien Sandra Hüller.
Avis Bonus : Une courte entrevue avec le réalisateur et sa comédienne. Il se dit des choses intéressantes, mais c'est vraiment court...
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