Synopsis: "Mitraillette" 12 ans. vit à la Cité Rose, qu'il ne quitterait pour rien au monde. Sa famille : Isma, son cousin de 16 ans, qui admire Narcisse, le caïd du quartier et prend un mauvais chemin. Son grand frère, Djibril, 22 ans, étudiant à La Sorbonne rêve de devenir avocat. Mitraillette, lui, aimerait juste sortir avec Océane, la plus belle fille du collège...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Août 2013 (5 ème)
Mitraillette, est un gamin porté par l’espoir et le rêve, et le désir de s’en sortir.
Mais il n’a que 12 ans, et les exemples qu’il côtoie n’engagent guère à l’optimisme. Un jour il sera même la victime, totalement innocente, de ce monde adulte, que Julien Abraham privilégie, sans peut-être y prendre garde.
Il dit dans les bonus vouloir montrer la cité dans tout ce qu’elle a de réel. Mais au fil du récit, il retombe dans le schéma malheureusement classique de l’opposition des gangs, et du trafic de drogue, face à l’émergence de cette bande de gamins, faire-valoir d’un scénario hyper-codé.
Les vingt premières minutes sont insupportables : il est difficile de pénétrer à l’intérieur de cette cité, où les jeunes acteurs jouent beaucoup entre eux. Un débit incroyable, un vocabulaire référencé… A l’image de certains films québécois, le sous-titrage aurait pu aider…
L’interprétation est assez inégale et la direction d’acteurs un brin hésitante. Pas de quoi s’enflammer alors pour cette aventure qui porte en elle tous les thèmes récurrents de son décor : le racisme latent, le mal-être des banlieues, la violence des gangs, la répression policière.
C’est pourtant sur ce terrain que le réalisateur réussit le mieux à imposer son style, délivrant à rebours le message qu’il entendait porter dans le regard candide de Mitraillette.
Il est joué par Azize Diabate Abdoulaye, un petit bonhomme plein de malice et de talent, qui nous donne envie de le suivre, même dans ses bêtises les plus craignos. C’est la bonne idée du casting, et le point d’ancrage de l’aventure. Il faut aussi le voir dans les bonus, en grande discussion avec sa mère. Avec ou sans caméra, c’est un bon petit diable.
LES SUPPLEMENTS
-
Making of (35 mn) . Le réalisateur ne cache rien de ses intentions et de sa manière de travailler. C’est un plaisir que de le suivre sur le plateau, et même bien avant dans sa volonté d’impliquer les gens de la cité au maximum. « Que chacun ait sa part du gâteau » dit l’un des producteurs.
Casting, répétitions, tournages, rien n’échappe à ce documentaire vivant :les jeunes acteurs sont toujours en représentation, et la coach doit leur demander de garder l’énergie pour le travail. Ils vont même à côté du film, visiter les familles. La discussion entre le jeune Azize (Mitraillette) et sa mère est une étonnante séquence.
Il y a cinq ans, Julien Abraham découvrait une série brésilienne « La cité des hommes » . Elle raconte le parcours de deux jeunes qui grandissent dans les favelas de Rio et qui font tout pour éviter de tomber dans le trafic de drogue et la délinquance.
Son souhait était alors de parler de la « minorité invisible », qui veut que ses enfants échappent au trafic de drogue et vivent normalement en famille, mais qui n’arrive pas à se faire entendre. Pendant les cinq années de gestation du projet, le moteur était de faire un film qui parle de la banlieue sans en occulter les violences, mais qui soit rassembleur et surtout pas source de divisions entre communautés.
« Du coup, avec Diouc Koma (alias Zackarya DK) et Jimmy Laporal Trésor mes 2 coscénaristes, on s’est dit qu’on n’allait pas mentir sur ce qui se passe en banlieue, sans pour autant fermer les yeux sur la richesse culturelle de la mixité et de l’immigration. «
-
Clips
« La cité rose » de Soprano (3.30 mn)
« Le chemin le plus court » de Youssoupha (4.04 mn).
Deux créations originales dont certaines images sont extraites du film…
Review Overview
Le film
Les bonus
Voilà le genre de film où toutes les intentions s’affichent les unes après les autres, sans jamais concrétiser un réel projet. Le réalisateur qui raconte dans les bonus vouloir présenter la cité dans toutes ses composantes, tombe peu à peu dans le schéma classique des banlieues gangrenées par les gangs et le trafic de drogue. Le héros, formidable petit bonhomme de 12 ans, se retrouvera confronté à ce mal-être et au dilemme de beaucoup d’entre eux : comment s’en sortir, tout en y restant ?
Avis Bonus : Un excellent making of
4 Commentaires
Pingback: « Divines » de Houda Benyamina. Critique cinéma
Pingback: "Swagger" d'Olivier Babinet. Critique cinéma
Pingback: « Les Misérables » de Ladj Ly. Critique cinéma
Pingback: « Les Misérables » de Ladj Ly. Critique cinéma-Bluray- VOD