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« Farinelli » de Gérard Corbiau.Critique dvd

Synopsis: Naples, 1728. Carlo Broschi, qui va devenir Farinelli, le plus grand castrat de tous les temps, s'oppose avec son frère Riccardo au compositeur de la Cour d'Angleterre Haendel. Les années passent, le succès est phénoménal. Les deux hommes s'opposeront à nouveau...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Farinelli : il castrato"
De : G�rard Corbiau
Avec : Stefano Dionisi, Verso Enrico Lo
Sortie le : 12/03/2020
Distribution : TF1 Studio
Durée : 106 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Il n’est pas nécessaire d’être mélomane, assidu de la Salle Pleyel pour goûter au bonheur de «  Farinelli » , film remarquable et bouleversant .

Gérard Corbiau nous emmène dans l’univers incroyable des castrats, ces enfants qui à partir du XVII è se voyaient castrés , afin de conserver la pureté de leur voix. Le supplément «  Nostalgie d’une voix perdue » débute sur l’opération chirurgicale pratiquée dans cette intention .

Inutile de dire qu’à l’époque on ne prenait guère de précautions pour mener à bien le bistouri, et que les conséquences d’un tel geste, importaient peu.

C’est  l’un des  sujets du film. A dix ans  Carlo Broschi , dit Farinelli , est castré . Très vite il comprend qu’il est devenu «  un monstre chantant » et qu’il ne sera plus comme les autres enfants

 . C’est à son frère qu’il fait alors appel pour vivre par substitution une existence interdite . Riccardo fait l’amour aux femmes que Carlo a séduites pendant que les scènes européennes acclament Farinelli . Jusqu’à ce qu’une terrible révélation bouleverse ce «  bel » ordonnancement.

« Farinelli » est  un film musical .On y voit Haendel intraitable avec son petit protégé , et Porpora pour qui Derek Lee Ragin  le contre ténor de la bande originale avoue une admiration sans borne ( «  avec lui j’ai été poussé au bout de moi-même » ) .

C’est aussi un film sur l’amour filial et les rapports ténus existants entre frères ou sœurs . Ici la dualité est exemplaire , mais aussi dangereuse comme le rapporte bien la caméra quand elle surprend les regards de l’un et de l’autre .

Dans le rôle-titre , Stefano Dionisi est particulièrement saisissant de justesse et de précision , réussissant à occulter le play-back, pour donner à sa voix et à l’histoire qu’elle recouvre , une force émotionnelle inouïe .

 LES  SUPPLEMENTS

  •  » Nostalgie d’une voix perdue » ( 50 mn ) . Ce making of détaille très largement la technique employée pour reconstituer au plus près les trois octaves et demi que couvrait Farinelli . Les voix de la soprano Ewa Goldlewska et de Derek Lee Ragin ont tout bonnement été mêlées.

 

Je le dis très légèrement alors qu’il a fallu des mois et des mois de travail pour les artistes et les techniciens avant d’arriver à un résultat presque parfait . Les aigues de la bande originale sont ceux de Goldlewska , les graves étant assurés par la voix de Lee Ragin .
Une prouesse fabuleuse qui s’ajoute à un ensemble esthétique tout aussi remarquable . Vera Belmont , la productrice dit que c’est un film qui a coûté cher «  et je pense que ça se voit » .
Le drapé des costumes, le décorum apprêté au théâtre de Bayreuth ,  cadrent parfaitement  l’époque et l’esprit de ce XVIII è siècle , dans un jeu de lumière que Cornaud intègre intelligemment à sa  mise en scène .

J’avais quitté le réalisateur sur une mauvaise impression ( «  L’année de l’éveil » ) et le voici flamboyant , inventif et passionné . Viva Farinelli .

  • Interview de l’équipe du film ( 20 mn ) . «  Il ne s’agit pas d’une biographie mais d’évoquer la relation entre un compositeur et son instrument de musique, sa voix ».

Le choix de ses comédiens. Plusieurs essais dans des castings en Italie. Stefano Dionisi tient la corde « malgré la panique folle quand il a entendu la voix enregistrée, il a pris conscience de son rôle. (…) Ses voix n’existent plus . » Gérard Corbiau revient sur la technique ( fondre les deux voix, voir chapitre précédent ) et le moyen de les retrouver. Il évoque un mauvais enregistrement, le seul existant..

Les experts n’y croyaient pas. L’un d’eux : «  on est donc parti d’une texture vocale pour aller chercher son complément dans les aigus. » Le réalisateur est formel :«  on n’a pas touché à la qualité artistique du travail des deux chanteurs , avec ce travail et leur talent, on a extrait une voix médiane ».

Golden Globe, meilleur film étranger 1995 César du Meilleur son et Meilleur costume Il n’est pas nécessaire d’être mélomane, assidu de la Salle Pleyel pour goûter au bonheur de «  Farinelli » , film remarquable et bouleversant . Gérard Corbiau nous emmène dans l’univers incroyable des castrats, ces enfants qui à partir du XVII è se voyaient castrés , afin de conserver la pureté de leur voix. Le supplément «  Nostalgie d’une voix perdue » débute sur l’opération chirurgicale pratiquée dans cette intention . Inutile de dire qu’à l’époque on ne prenait guère de précautions pour mener à bien le…

Review Overview

Le film
Le bonus

Il n’est pas nécessaire d’être mélomane pour goûter au bonheur de ce film remarquable et bouleversant Il nous emmène dans l’univers incroyable des castrats, ces enfants qui à partir du XVII è se voyaient castrés , afin de conserver la pureté de leur voix. Ce que Carlo Broschi , dit Farinelli subit à dix ans. Il est devenu « un monstre chantant », il ne sera plus comme les autres enfants Dans le rôle-titre , Stefano Dionisi est particulièrement saisissant de justesse et de précision , réussissant à occulter le play-back, pour donner à sa voix et à l’histoire qu’elle recouvre , une force émotionnelle inouïe .

AVIS BONUS Un making of dans le détail, notamment la façon de retrouver les voix ( passionnant ) , avec des scènes de tournage, de maquillage et de répétition et une interview du réalisateur tout aussi intéressante. Grand dvd !

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