Synopsis: Paris, 1913, Coco Chanel est toute dévouée à son travail et vit une grande histoire d'amour avec le fortuné Boy Capel. Au Théâtre des Champs-Élysées, Igor Stravinsky présente le Sacre du Printemps. Coco est subjuguée...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Novembre 2010 ( 2 ème )
La même année, le film d’Anne Fontaine (« Coco avant Chanel » -2009) évite le biopic. Mais la mise en scène ressemble à un beau livre d’images que l’on feuillette tout en pensant à autre chose.
« Coco Chanel & Igor Stravinsky» est d’un autre acabit : le refus du biopic est formellement revendiqué. Seule la rencontre avec le compositeur russe, et la passion qui unira les deux amants, tient lieu d’intrigue.
C’est banal comme une histoire de quai de gare, mais la personnalité des protagonistes, l’époque qui les unit ( le début du XX è ) et la caméra qui les réunit posent le récit au-delà du cœur. L’âme et sa raison qui chamboulent.
Jan Kounent réussit à nous faire admettre ce couple contre-nature (riche/pauvre, célibataire/marié) avec un naturel obsédant qui s’installe de la même manière que la famille d’Igor Stravinski investit la belle demeure de Coco Chanel.
Elle admire l’artiste, et l’artiste va l’aimer. Deux créateurs hors normes, en marge de leur époque, en avance sur leur temps, des post-modernistes que le cinéaste épie dans la confidence, le silence et l’ombre portée par des secrets que tout un chacun conserve comme pour mieux préserver l’amour et ses déviances.
Il y a beaucoup de regards, de non-dits et de frôlements d’épaules. Dans le rôle-titre, Anna Mouglalis se love avec une délectation feinte, conférant à son personnage tout le poids de ce siècle qui ne pardonne ni la folie, ni la passion.
Encore plus percutant quand il retient l’ombre de Stravinsky, avec Mads Mikkelsen reclus dans ses déchirements, préservé par l’interdit, mais libéré par des impulsions autant créatrices que destructrices.
Sa mise en scène ne pourrait être qu’une série de portraits magnifiquement dessinés, s’il n’y avait cette ouverture qui dure et qui dure, grandiose et sublime : Stravinsky présente pour la première fois au Théâtre des Champs Elysées « Le Sacre du printemps ».
Dans les coulisses on craint le pire, car la création est à des kilomètres du style de ce début de XX ème siècle.
Du parterre à la scène, Kounen va et vient, virevolte et marie les saccades pianistiques aux pas résonnants des danseurs. La salle s’échauffe, la caméra brûle de tous ses objectifs et c’est d’une flamboyance extraordinaire. Les scènes de repas, plus paisibles, sont tout autant admirables. Kounen connaît la portée d’une image, sa puissance et son implication dans la mise en abîme d’un récit . C’est un très grand film .
LES BONUS
- Making of. Il est lui aussi assez particulier. Avec les répétitions, et les scènes de tournage, il s’attarde surtout sur les discussions préliminaires entre le réalisateur et ses comédiens. On y voit beaucoup d’échanges sur la façon d’aborder tel personnage, telle scène. Clara Guelblum qui joue la fille de Stravinsky est assez drôle quand elle parle de la façon dont elle voit le film « et il y a des trucs que je n’ose pas dire, comme quand ils font l’amour derrière un arbre ».
Justement l’amour, le thème central de ce film est le sujet de discussion des différents protagonistes. « Selon moi, ce n’est pas faire l’amour, mais baiser dans un bois » remarque Mads Mikkelsen..Jan Kounen s’interroge : « les scènes doivent-elles êtres érotiques, torrides, où est le bon équilibre, car ici tout est sensualité. Mais ce sera peut-être un film très chaste, je n’ai pas toutes les cartes en main ». Ce que confirme Anna Mouglalis : « pour moi il est plus important de ressentir ce désir que de montrer des scènes d’amour. Deux corps qui font “ bang, bang ” ça ne sert pas l’histoire, ça n’exprime pas grand-chose ».
Autant de réflexions qui se poursuivent pendant les répétitions, et aussi le tournage. Avec la cerise sur le gâteau : la façon dont Mads Mikkelsen joue du piano. Une manière bien à lui. C’est à découvrir dans cet excellent making of
Review Overview
Le film
Les bonus
Voilà le cinéma que j'apprécie, qui dans l'intime et sans esbroufe raconte des tas de choses sur les gens et leur époque . La caméra de Kounen s'efface devant l'évidence et la sublimation . Le talent d'un réalisateur , et de deux comédiens ad-hoc.
Avis Bonus : Il est rare d'entrendre à ce point dans un making of , les réflexions d'avant tournage, entre comédiens et réalisateurs. On assiste à la préparation des scènes , mais aussi à la manière dont les personnages doivent être abordés, leur psychologie ... C'est un des bonheurs de ce supplément, et il y en a quelques autres .
Pour une fois d’accord avec vous. Un très bon film décrié à l’époque. A noter la mise en scène de kounen totalement à l’opposé de ces films précédents.
la marque des grands qui passent d’un sujet à un autre, totalement différent et avec un regard cinématographique tout aussi
pertinent.