Oscar 2008 du meilleur court-métrage d’animation.
Grand prix et prix du public du Festival du film d’animation d’Annecy en 2007.
Très belle réussite sur le plan formel et graphique (3 D), la réalisation de Suzie Templeton renvoie Disney à ses chères études. Il y a un tel soin apporté aux personnages que certains paraissent réels, dans des décors joliment surannés.
L’histoire l’impose et là encore la réalisatrice fait preuve d’audace en délaissant la démarche originelle (un conte musical visant à familiariser les jeunes avec les principaux instruments de l’orchestre symphonique) pour reprendre l’histoire de Pierre et son grand-père en l’accompagnant simplement de la partition.
Pourquoi pas, mais les voix de Gérard Philipe, de Jacques Brel ou plus récemment Valérie Lemercier, commentant sur le vinyle les frasques du gamin avec son canard face au loup menaçant, me manquent. L’imagination était alors à son comble qui nous donnait de la clarinette pour le gros matou, une flûte traversière pour l’oiseau farceur ou du hautbois pour le canard. Pierre avait le droit au quatuor à cordes et à une orchestration solidement dirigée.
Ce que je ne retrouve pas ici, The Philarmonia Orchestra sous la baguette de Mark Stephenson n’arrive jamais à insuffler l’esprit de l’époque de Prokofiev.
C’est une autre façon de lire le mouvement, mais au final la réalisation et la bande-son font bande à part. Un parti pris comme un autre. Je n’y adhère pas.
LES SUPPLEMENTS
- Jeu « instruments et personnages » , retrouvez qui va avec quoi …
- Jeu « table de montage » : à partir d’éléments disparates d’une même scène, la recomposer dans le bon ordre. C’est marrant
La production du film , ou comment l’aventure a pu se dérouler. Intéressant de voir l’élaboration des marionnettes et l’esprit qu’on leur insuffle. La réalisatrice s’explique aussi longuement sur son projet, qu’elle reconnaît à mille lieues de la source, mais en espérant avoir été fidèle « à la musique de Serguei Prokofiev et à l’histoire tout en permettant au film de trouver sa propre voie. »
Un projet éducatif : des enfants sont invités à travailler autour du conte, et à provoquer à partir d’instruments très basiques leur propre musique . Ca c’est de la pédagogie .