- Durée : 83 minutes.-
- Dvd : 18 avril 2023 . –
- Acteurs : Warren Oates, Richard B. Shull, Harry Dean Stanton, Ed Begley Jr., Laurie Bird . –
- Doublé : Anglais . –
- Sous-titres : Français
- Studio : Carlotta Films
L’histoire : Après avoir perdu son meilleur coq de combat lors d’un défi, Frank Mansfield fait vœu de silence jusqu’à sa victoire prochaine au championnat national. Mais lors d’un autre pari déraisonnable, Frank est contraint de se séparer de sa caravane, de sa voiture… et bientôt de sa petite amie. Le voilà désormais au bas de la pente, déterminé à se refaire pour revenir au sommet…
D’après le roman de Charles Willeford (1972 .Chez Rivages en 1995 « Combats de coqs ».)
Les défenseurs des petits poussins vont crier au scandale, mais le fait est avéré, culturel, profondément ancré dans l’esprit yankee . Le mâle américain du Sud affirme sa virilité à travers son coq , préparé à cette intention : mettre à terre le coq voisin.
La métaphore échappe à peine à la conduite des opérations que l’on suit d’abord avec circonspection, tant le processus parait étrange. La préparation de la bête, son entraînement, et le conditionnement avant l’épreuve.
Je ne sais pas comment Monte Hellman s’y est pris pour capter de telles chevauchées , la hargne des gallinacées, et leur mise à mort. Néstor Almendros : le directeur de la photo !
Ca peut rebuter, mais la captation cinématographique, avec de beaux ralentis parfois, tient souvent d’une prise sportive que le réalisateur renvoie dans les yeux des propriétaires.
Leur plaisir est rapace, le regard insistant et sans la personnalité très particulière du héros , on se lasserait vite . Muet après plusieurs échecs, Frank ne retrouvera la parole dit-il que lorsqu’il sera sacré champion national.
On suit alors son parcours chaotique, son amour épisodique et sa remontée vers la gloire. Rien d’excessif dans le récit qui retrouve l’Amérique rurale dans ses plus grands travers, et met en exergue le désœuvrement d’une population plutôt sage
Tant que la bête les excite. Quand la SPA locale met le holà, c’est dans un hôtel qu’ils se réfugient pour le sacrifice suprême. Un hold up y est commis sur les parieurs, mais aucune incidence sur le déroulement des faits.
Sauf qu’après six mois de silence auprès de sa belle, notre héros se décide enfin à lui écrire. Ce n’est pas une déclaration d’amour mais ça lui ressemble quand on connait un peu mieux le bonhomme. La rencontre est explosive, sa conclusion savoureuse. C’est du moins mon point de vue et j’en souris encore …
Le film
Les mésaventures d’un éleveur de coqs de combat aux USA. Devenu muet après un pari relatif à une série d’échecs, il va remonter la pente pour décrocher si possible la médaille nationale tant convoitée. Sur une trame assez fine Monte Hellman réussit à nous faire son cinéma sur la ruralité yankee et ce qu’il faut en attendre question population. Mais ce qui le retient quand même avant tout c’est bien la personnalité de ce propriétaire de coq , étrange aux yeux de tous et surtout de sa compagne qui ne le voit qu’épisodiquement. Il gagne , il perd, faute et élimination, un refus de combat, chaque rencontre alimente la légende du héros filmé tout autant que ses combats, parfois très violents, et sanglants. Et sur le ralenti, une certaine beauté se dégage, chorégraphie extatique. Un film qui se laisse donc voir malgré le peu d’intérêt suscité par les événements, le final excepté, qui est à mes yeux l’une des plus belles déclarations d’amour du cinéma. Totalement inattendue, mais tellement drôle …