Synopsis: Cinéphile obsessionnel et sans emploi, Hossein Sabzian ne peut résister à la tentation de se faire passer pour le célèbre cinéaste Mohsen Makhmalbaf à qui il ressemble, afin de s’attirer les faveurs d’une famille iranienne bourgeoise. Une fois démasqué, cet homme est traîné devant la justice pour escroquerie. Apprenant ce fait divers, le réalisateur Abbas Kiarostami s’empresse de réunir une équipe de tournage afin de reconstituer les faits et de filmer le procès de Sabzian.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Peu de moyens techniques, une approche de la mise en scène sommaire, à vif. 28 ans plus tard ce film conserve un point de vue cinématographique éminemment symbolique. Avec des acteurs amateurs qui font définitivement de ce « Close up » un film atypique et plus encore pour son histoire.
Une histoire vraie. Un cinéphile obsessionnel se fait passer pour le cinéaste Mohsen Makhmalbaf afin de s’attirer les faveurs d’une famille iranienne bourgeoise. Une fois démasqué, il est traîné devant la justice pour escroquerie. Après ce fait divers, Abbas Kiarostami fait rejouer toute l’affaire, procès compris, par les protagonistes eux-mêmes. Il réconcilie ainsi les deux parties en allant jusqu’à tourner le film promis par « l’imposteur ».
Merveilleux sujet pour un cinéaste : il démonte les mécanismes de la manipulation, et révèle le caractère d’un homme qui joue sa propre vie. On est loin du cinéma dans le cinéma, mais bien d’une introspection, involontaire, peut-être, mais qui fait qu’un individu en confondant le cinéma et son quotidien en vient à livrer les réflexions les plus secrètes de sa personnalité. Une psychanalyse en direct, prolongée par une réflexion sur l’art du cinéma.
Cette prise de pouvoir, admet notre homme, le fait sortir de son rang « pour l’amour du septième art. Et là en faisant le metteur en scène, en demandant à changer une tasse de place, ou de couper un arbre pour avoir le bon angle, j’étais respecté ». Kiarostami lui-même joue alors sur la mystification en amalgamant de manière incroyable le documentaire, la fiction, et le reportage. Il met en scène des images volées à la sortie de prison du faux cinéaste.
Mohsen Makhmalbaf lors d’un séjour cannois
Un regard à distance que le réalisateur a toujours conservé avec son sujet, lui laissant toute latitude pour s’exprimer, avec la sagesse exemplaire qui caractérise son travail.
LES SUPPLEMENTS
- Abbas Kiarostami : « Vérités et songes » de Jean-Pierre Limousin (52 mn) . C’est un périple très intéressant que propose Abbas Kiarostami, de Téhéran, son lieu de résidence, à la région du Guilan, où il tourne le plus souvent, 400 kms plus loin. Il demande aux passagers de sa 4×4 s’ils reconnaissent les lieux (des paysages, des villages qu’il a filmés) avant de s’arrêter pour faire la causette avec des personnages qui sont aussi parfois dans son casting.
Hossein de « La vie continue » est l’un de ses comédiens qu’il apprécie particulièrement, même si en évoquant sa technique avec les amateurs, Kiarostami assure qu’il ne les reprendra pas deux fois sur un plateau. La rencontre avec Hossein et son épouse est un des moments les plus forts et les plus émouvants de ce documentaire. La manière dont il parle de « Close-up », l’un de ses films préférés demeure aussi un point important de la rencontre.
Au fil des kilomètres, et de nombreux extraits de films ( parfois même de tournage ) le cinéaste se dévoile ainsi joliment dans un parcours professionnel qui de l’enfance au monde actuel paraît le perturber un brin.
- Présentation du film par Jean-Michel Frodon (22 mn ) . Autour de « cet objet majeur de réflexion sur le cinéma avec le cinéma » le critique développe son argumentaire pour un film qui témoigne en parallèle de la passion des iraniens pour le cinéma. La famille bourgeoise à qui on propose de tourner dans ses appartements est aux anges…
Jean Michel Frodon parle d’une « présence feuilletée en couches successives du cinéma (…) car c’est un film sur le regard, – comment nous regardons, que nous montre-t-on ? – et sur la justice (on assiste au vrais procès) … » .La circulation entre la mise en scène et des éléments naturels du quotidien de la capitale est intéressante à suivre.
Les Editions Montparnasse, proposent une autre édition (2010) de ce film avec des bonus différents, tout aussi intéressants.
Le film
Les bonus
C’est un film ahurissant dans sa maîtrise narrative, liée à une scénographie qui nous bringuebale joliment. Où est le véritable simulacre interroge Kiarostami à travers cette histoire d’un cinéphile qui réussit à se faire passer pour un réalisateur auprès d’une famille iranienne. Elle accepte de figurer dans son film. L’imposteur est-il vraiment un escroc ? Peu de moyens techniques, une approche de la mise en scène sommaire, à vif. 28 ans plus tard ce film conserve toujours un point de vue cinématographique éminemment symbolique. Avec le plus souvent des acteurs amateurs… Une belle pièce du cinéma mondial ! AVIS BONUS Un périple en compagnie du réalisateur qui revisite de façon très originale sa filmographie.
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