Dans l'Italie d'aujourd'hui le cœur n'y est plus, mais la vie continue
La fiche du film
Le film
- Dvd : 13 janvier 2021
- Acteurs : Ennio Fantastichini, Giorgio Colangeli, Gianni Di Gregorio, Daphne Scoccia, Roberto Herlitzka
- Langue : Italien, Français
- Sous-titres et Audio description : Français
Devant et derrière la caméra Gianni Di Gregorio n’est pas un foudre de guerre. Secondé cette fois par Marco Pettenello, au scénario, il nous fait le coup d’une jolie comédie non pas à l’italienne, mais légère et sensible pour nous dire comment va l’Italie et le monde qui l’entoure.
A l’image du héros de Elia Suleiman dans « It Must Be Heaven« , trois compères en retraite ou presque envisagent de quitter la botte pour aller vivre plus confortablement ailleurs.
Persuadés que leur pouvoir d’achat s’en trouvera amélioré.
En trois phrases et deux plans Gianni Di Gregorio évoque les petites retraites ( mais Giorgetto n’a rien fait pour l’améliorer ), les magouilles dans le bâtiment ,et la vie chère.
C’est vite dit, sans engagement formel, sans prétention et ça devient très amusant. Voire très drôle avec ce Federmann (Roberto Herlitzka ) érudit qui boit en cachette de sa femme et les conseille sur les destinations de leur projet d’évasion ( photo ci-dessus).
Un panoramique sur l’état du monde tout aussi bref et percutant face à nos héros un peu égarés par tant d’informations, avant que la grappa ne remette tout le monde dans le droit chemin.
Au final Giorgetto, Attilio et le Professeur ont de bonnes raisons de ne pas quitter leur chère péninsule. Ce qui nous amène à poursuivre notre voyage en Italie profonde où le problème de l’immigration demeure central.
Di Gregorio amène habilement le sujet avec Abu, un malien que Giorgetto (Giorgio Colangeli) a pris plus ou moins sous son aile. Le jeune garçon assiste au rendez-vous des trois copains qui échafaudent leur projet. La scène filmée de manière assez courante, devient grandiose avec Abu qui ne dit rien mais si expressif dans son regard.
La promenade nonchalante dans le Trastevere prend alors des allures de réquisitoire à l’égard de tous nos petits travers, addictions et autres « je m’en foutisme » du quotidien. Qui fait dire au professeur, joué par le réalisateur, « je comprends pourquoi on en est arrivé là, c’est un pays de dégonflés ». Pas très optimiste Di Gregorio !
Le film
Gianni Di Gregorio n’est pas vraiment ma tasse de thé , mais cette fois il me séduit derrière la caméra ( plus que devant ), avec un scénariste inspiré, Marco Pettenello . Ce qui signifie des dialogues ad-hoc autour d’un trio de compères qui envisagent de quitter l’Italie pour améliorer leur pouvoir d’achat. Mais alors que les préparatifs piétinent devant les hésitations des uns et des autres, Di Gregorio en profite pour glisser plusieurs allusions sur sa péninsule natale. En trois phrases et deux plans il évoque ainsi la bureaucratie traînante, les petites retraites , les magouilles dans le bâtiment ,et la vie chère. C’est vite dit, sans engagement formel de sa part, sans prétention et ça devient très amusant, voire très drôle . Même l’histoire d’Abu le malien apparait comme un exutoire implacable…. Le réalisateur n’en fait pas un drame, Abu non plus, mais visiblement le cœur n’y est plus…