Synopsis: Du cirque au théâtre, de l'anonymat à la gloire, l'incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française. Le duo inédit qu'il forme avec Footit, va rencontrer un immense succès populaire dans le Paris de la Belle époque avant que la célébrité, l'argent facile, le jeu et les discriminations n'usent leur amitié et la carrière de Chocolat. Le film retrace l'histoire de cet artiste hors du commun.
La fiche du film
Le film
Autrefois, je crois, être chocolat signifiait la manière de se faire balader. Envoyer promener. Intéressant de voir que le vrai Chocolat de l’histoire qui nous raconte sa véritable histoire est un noir qui n’attend pas grand-chose de la vie. Mais quand celle-ci lui sourit il va la croquer à pleine dents, avant de se les mordre. Et puis d’être chocolat, un peu par sa faute, et aussi beaucoup par celle des autres.
Ou l’aventure extraordinaire d’une bête de foire qui à la fin du XIX ème siècle va arrêter de faire le clown cannibale pour devenir un vrai clown. Rafael Padilla de son vrai nom s’associe avec Footit un autre célèbre artiste de la piste, et former le premier duo qui toujours sévit à travers le monde entier : l’auguste et le clown blanc.
Roschdy Zem saisit l’opportunité de raconter une histoire hors du commun, qui au-delà de la vie du cirque, de ses aléas et des lumières qu’elle transporte dans les yeux ébahis des spectateurs, remet en perspective le sort des peuples opprimés. Qu’importe l’époque, les origines, les racines…
Payé deux fois moins que son partenaire, Chocolat est le gentil bouffon qui se prend les coups de pieds au cul. Ca peut paraître anodin sous le feu des projecteurs, mais la manière dont le réalisateur lui donne le rôle de l’idiot pose avec lucidité, mais beaucoup trop d’insistance, le droit des gens à disposer d’eux-mêmes.
Cette liberté prend ses grands airs au fur et à mesure que le héros découvre la réussite et le succès, sans remarquer que les flatteurs ont le sourire crispé. Chocolat se noie dans la vie facile, les filles qui le sont tout autant, l’alcool, la drogue. Il ne voit pas la méchanceté de quelques-uns, prompts à le renvoyer dans sa cage, comme la guenon qui l’accompagnait à ses débuts.
Derrière la caméra, Roschdy Zem ne fait pas mystère de ses intentions et les séquences assez prévisibles tombent comme des chapitres attendus. Sans l’omniprésence talentueuse d’Omar Sy, et la parfaite composition de James Thiérrée alter-ego dépassé par les enjeux sociaux de son partenaire, l’ensemble ne supporterait guère le poids d’une telle destinée. Le réalisateur a su la canaliser, sans conférer à sa mise en scène l’extraordinaire du récit porté sur le scénario. C’est peut-être d’ailleurs au niveau de l’écriture que le ton accuse les plus grandes faiblesses.
Paradoxalement, les seconds rôles prennent une dimension remarquable. Noémie Lvovsky et Frédéric Pierrot, les patrons du premier cirque sont extraordinaires. Clotilde Hesme, qui va aimer Chocolat jusqu’à la renonciation l’est aussi. Les comédiens ont parfois le beau rôle.
Le film
C’est je crois un film qui passe à côté de son sujet, ou qui par trop d’insistance lui donne un relief mal ajusté. On ne s’ennuie pas vraiment, mais une telle histoire racontée de cette manière donne l’impression d’une cote mal taillée. L' histoire vraie, d’un artiste noir présenté comme une bête de foire et qui deviendra un clown célébré par le Tout Paris qui ne lui veut pas forcément que du bien. Le racisme latent de cette fin de siècle est fortement inscrit dans la démarche du réalisateur Roschdy Zem qui la surligne au fil de l’évolution d’un homme confronté à plusieurs cultures. Sans l’omniprésence d’Omar Sy, et la parfaite composition de James Thérrée l’alter-ego, l’ensemble ne supporterait guère le poids d’une telle destinée. Les seconds rôles sont aussi parfaits. Roschdy Zem directeur d’acteurs, plus que réalisateur ?
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