- Durée : 2 heures et 11 minutes
- Dvd : 18 octobre 2023
- Cinéma : 22 décembre 1967
- Acteurs : Peter Sellers, Ursula Andress, John Huston, Kurt Kasznar, George Raft
- Sous-titres : Français
- Langue : Anglais
- Studio : Rimini Editions
Synopsis : Sir James Bond se repose dans son château d’Ecosse. Mais les quatre chefs secrets des grandes puissances le supplient d’accomplir une dernière mission. Pour le convaincre, ils font sauter sa demeure. Le grand Bond se décide alors à agir et à démasquer celui qui fait peser une terrible menace sur le monde
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Ce film invraisemblable parodie la veine James Bond pour en faire une suite de références plus ou moins évidentes, dans un fatras de situations de plus en plus loufoques.
C’est amusant un temps, et sans la personnalité des acteurs de cette comédie, on pourrait l’abandonner rapidement.
Mais David Niven en James Bond sorti de sa retraite pour traquer le méchant (Le Chiffre) , la partition est agréable de la part d’un monsieur qui à l’origine devait jouer le premier Ian Fleming. Petit coup d’œil des producteurs et de la dizaine de scénaristes qui se collent à l’aventure.
Parmi eux , Woody Allen également à l’affiche du film dans le rôle du fils de James Bond. Les séquences sont assez irrésistibles et entament le processus de reconnaissance des scènes empruntées aux originaux.
Des situations décalées, calées sur le profil du James Bond original, avec ses tics déviés d’une panoplie d’instruments scientifiques.
Tous les gadgets façon 007 réapparaissent , d’autres sont fabriqués au fur et à mesure du recrutement de nouveaux James Bond. C’est l’idée forte de ce pastiche , la multiplication des espions à l’image du héros.
Dans le rôle Peters Sellers me parait bien faiblard et pourtant sa présence est infaillible pendant les deux heures de délire au cours desquelles la rencontre entre Ursula Andress et Peter O’Toole parait tout aussi invraisemblable.
Des dialogues très suggestifs épicent leurs ébats presque amoureux. Une évidence chez James Bond, les femmes pullulent, les traitresses aussi. Ce qui au final nous produit un beau chambard, avec l’apparition de Jean-Paul Belmondo en légionnaire français et de la cavalerie américaine qui fait fuir les filles de Gold Finger, au cœur d’un casino complètement dévasté .
Pour cela il a fallu cinq réalisateurs John Huston, Ken Hughes, Val Guest, Robert Parrish, et Joseph McGrath. Ce qui peut aussi expliquer le bordel ambiant.
- Mais aussi : » OSS 117. Alerte rouge en Afrique noire » de Nicolas Bedos
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec Laurent Aknin . Historien du cinéma ( 25 mn )-Toute l’histoire des Bond, de la librairie au cinéma, via cette parodie qui arrive au sommet de la vague des OO7
« Il fallait faire attention à ne pas utiliser tout ce qui appartenait à Eon production, qui détenait les droits de tous les vrais James Bond , certains éléments référencés ne pouvaient être utilisés ».
« Le film fonctionne moins bien si on le voit en état de sobriété absolue , c’est un film psychédélique ».
Anecdotes . A l’origine Ian Fleming avait choisi David Niven pour jouer son héros, David Niven qui le joue en caricature ici
Peter Sellerset Orson Welles se haïssaient ils ont dû être filmés séparément lors de la scène du baccara. Un plan du film nous permet de penser le contraire ( photo )
- Making of ( 42 mn ) – Tous les témoins, acteurs et participants à l’événement cinématographique le reprennent pour compter leurs propres souvenirs, des anecdotes aussi.
Comme cette scène où Jacqueline Bisset tend une bouteille de champagne pour que Peter Sellers tire dessus afin de la déboucher. « Je n’ai pas aimé travailler avec cet acteur » . L’a-t-il ressenti ? Il rate son tir et la balle à blanc éclabousse la comédienne.
Peters Sellers décidément mal à l’aise sur le plateau, la vue d’Orson Welles lui procure de l’urticaire … Et le comédien disparait sans prévenir du plateau de tournage … Les autres coulisses du film ne manquent pas de piment …
- « Casino Royale » de William H. Brown, avec Barry Nelson, Peter Lorre, Linda Christian. TV 1954 – 48 mn- Un programme du soir sur Climax, où le premier James Bond à l’écran, même petit, est bien Barry Nelson. Le Chiffre c’est Peter Lorre, les deux hommes vont s’affronter au baccara. C’est peut-être la scène la plus intéressante de ce téléfilm ( avec celle de la baignoire ) sans grande passion dans la mise en scène, et l’interprétation gentillette de Barry Nelson.
Mais le document en lui-même ( noir et blanc grisaille ) demeure évident .
- Un film psychédélique ( 20 mn )-Van Guest , réalisateur du dernier quart du film , effectivement le plus déjanté. Il raconte comment il s’y est pris , et salue au passage le travail du monteur, « car c’était vraiment le bazar »
Le Film
Les bonus
James Bond la légende, démystifiée par une parodie sans fin pour laquelle cinq réalisateurs ont unis leurs efforts ( à leur tête John Huston, quand même ) autour d’une palette de comédiens qui endossent tous le costume de 007 . En face, des comédiennes en James Bond ’girls plus caricaturales les unes que les autres.
Cette suite de références plus ou moins évidentes, dans un fatras de situations de plus en plus loufoques, amuse un temps. Sans l’affiche impressionnante ,dont David Niven bringuebalé par son personnage qui lui en fait voir des vertes et des pas mûres, on lâcherait vite le morceau.
Mais avec Peter Sellers, Ursula Andress, John Huston, Orson Welles, Charles Boyer, Peter O’Toole et même Woody Allen, on se console d’un scénario foutoir pour un jeu d’acteurs conforme aux exigences de l’exercice parodique.
AVIS BONUS
Plusieurs chapitres très intéressants pour aborder l’histoire sans fin de ce film .