- 13 mai 1947 en salle / 1h 42min
- Reprise 7 juin 2023
- Avec Humphrey Bogart, Ingrid Bergman, Paul Henreid, Peter Lorre
Synopsis : Dans son night-club marocain, le cynique Rick Blaine ferme les yeux sur la misère de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à ce que son ancienne amante, Ilsa Lund, entre dans la pièce. Rick doit choisir entre vivre avec la femme qu’il aime oudevenir le héros dont elle a besoin.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
C’est comme un viel air oublié, une romance de quatre sous qui joue sur un piano-bastringue les amours oubliées. Sam (Dooley Wilson) est au clavier, dans le night-club de Rick Blaine, venu se réfugier au Maroc pour oublier la guerre.
Sur le sol français, Rick a œuvré dans la résistance, mais dans son havre de paix, le voici désormais très distant, cynique . Les affaires, mais rien sur la guerre.
Aussi, quand son grand amour de Paris débarque dans son tripot, au bras de son mari, Victor Lazlo (Paul Henreid), figure éminente de la résistance française, le coup est doublement dur à encaisser.
Auprès d’un préfet de police prêt à tout pour obtenir les faveurs de l’occupant et particulièrement du major Strasser ( Conrad Veidt ) en quête des assassins de deux soldats allemands.
Rick Blaine se retrouve ainsi prisonnier de sa boîte de nuit, ce huis-clos si bien protégé et maintenant façonné tel un étau. La belle Ilsa tout aussi amoureuse le resserre, partagée elle aussi par les souvenirs de son amant et la nécessité de sauver son mari des griffes de la gestapo.
Un dilemme filmé avec délicatesse, voire sensualité dans le clair-obscur d’une lumière dirigée par Arthur Edeson, noir et blanc fulgurant et prégnant sur cette histoire sans raccords. Seuls ceux de Don Siegel au montage figurent l’instantanéité du drame qui se noue autour du piano de Sam qui lui aussi porte le poids de son passé parisien.
Quand le projecteur s’allume, il illumine Rick et Ilsa, leurs rencontres amoureuses, silencieuses et sans issue, semble-t-il. Humphrey Bogart, et Ingrid Bergman, rayonnent au plus sombre de ce destin que recueille un aérodrome, où tout peut encore se jouer. C’est assez palpitant ce dilemme qui partage l’honneur de la patrie et le choix des sentiments.
Curtiz maintient le suspense jusque ce qu’il faut ( mais il va décoller cet avion ? impatience ! ) face à un préfet revenu un peu de sa faconde.
Claude Rains l’interprète, excellent, dans toute cette lâcheté humaine qui suinte le long des couloirs du night-club. Peter Lorre l’illustre aussi très bien à sa manière, trafiquant et profiteur de première. C’était déjà à l’époque un grand film ( 1942 ). C’est devenu un classique, un grand classique
Le Film
Une histoire d’amour tourmenté, le fil est assez commun au cinéma. Mais quand pour la raconter Michael Curtiz (déjà joliment palmé) s’entoure d’une équipe de techniciens hors pair ( Arthur Edeson à la photo, Don Siegel au montage … ) et d’une affiche sublimée par le couple Bogart-Bergman, cet amour est voué aux sommets de l’art. Celui qui nous emporte dans les tourments de la seconde guerre mondiale à Casablanca où un homme tente d’oublier son passé parisien, dans la boîte de nuit qu’il dirige. Mais les souvenirs enterrés ressurgissent à l’apparition d’un bel amour jamais oublié. Son huis-clos si bien protégé s’ouvre à tous les vents mauvais de la guerre. Resserrant l’étau d’une intrigue partagée par des sentiments contraires et des velléités guerrières. Un entre deux filmé avec délicatesse, voire sensualité dans le clair-obscur d’un noir et blanc fulgurant et prégnant. C’était déjà à l’époque un grand film ( 1942 ). C’est devenu un classique, un grand classique 4