L’histoire : Portrait de famille De 1960 à 1980, entouré de ses quatre frères, de Pink Floyd, des Rolling Stones et de David Bowie, entre les promenades en moto pour impressionner les filles, les pétards fumés en cachette, les petites et grandes disputes et, surtout, un père qu’il cherche désespérément à retrouver, Zac nous raconte son histoire…
Ce film nous revient tel un boomerang. Il y a quinze ans , le québécois Jean-Marc Vallée révolutionne la planète cinéma avec l’histoire de la famille Beaulieu, condensé forcené des années soixante et d’une fratrie apriori bien ordinaire.
Cinq garçons, dont Zac souffre-douleur de Raymond, le frère aîné (Pierre-Luc Brillant), le rebelle de la famille qui se déchaîne comme il peut sur le petit frangin. Le chouchou de sa maman, avec ses allures de petite fille, puis de pédé comme il le traite fréquemment.
Zac encaisse et vit sa vie entre les jupes maternelles et les refrains populaires de son père qui le protège comme il peut . Jusqu’au jour où l’inclination sexuelle parait se confirmer.
Changement d’attitude, et renouvellement du cadre pour le réalisateur qui de la complicité à l’observation des genres, passe en revue les tenants et aboutissants de cette vie de famille bien ordinaire.
Malgré le démarquage très sixties du décor et de ses ambiances, on prend place aisément autour de la table familial et de ses revers inattendus. Mais sans vraiment s’y attarder.
On sourit un brin gêné par les propos du père ( Michel Côté) réfractaire à toute idée « d’avoir mis au monde une tapette (…) qui trempe son pinceau dans une paire de fesses ».
La reprise de volée de la mère (Danielle Proulx) vaut alors tous les discours que Jean-Marc Vallée émiette dans cette mise en scène de petit poucet. A chaque petit caillou, une autre histoire, les traumatismes de l’enfance, un chanteur androgyne, des amours de passage, les veillées de Noël…
Brut de décoffrage, le récit prend ainsi au fil des années une dimension dramatique, dans laquelle les coups de canifs des uns et des autres, surdimensionnent un récit qui perd pied à force de vouloir trop en faire.
La nostalgie prime et sur un final plutôt chaotique devient pathétique. Il est temps que tout le monde grandisse …
LES SUPPLEMENTS
- Le casting d’Emile ( 5 mn ) –Emile Vallée : Zac enfant, avec les commentaires au moment de l’audition du réalisateur
- Le tournage au Maroc ( 4 mn )-Dépaysement assuré, sympathique
- Le Plateau de tournage ( 5 mn )-Avec une petite boîte particulière dont on nous explique le fonctionnement et la façon dont a été tourné l’accident de Zac en mobylette
- Making of ( 100 mn )-Avec le réalisateur, le producteur Pierre Even, et les acteurs. On ne s’ennuie pas un instant à les écouter raconter l’histoire de CRAZY et comment ils l’ont vécue. Beaucoup de séquences de tournage en prime, c’est top .
- Les effets visuel ( 24 mn ) –Le raisonnement qui préside à un effet , les corrections sur le décor, le ciel, le travail sur les perspectives … le responsable de la technique ne laisse rien au hasard pour nous faire comprendre son activité
- Les scènes non retenues ( 18.55 mn )
Le Film
Les bonus
C’est le retour sur nos écran d’un film qui a durablement marqué l’histoire du cinéma francophone et qui s’inscrit aujourd’hui dans ce cadre patrimonial très enviable. Pour resituer les années 70 ‘, des pattes d’eph aux musiques pop, via la famille Beaulieue qui n’arrête pas de s’agrandir avec chaque fois un nouveau garçon dans le foyer.
Ils sont maintenant cinq frères et l’avant dernier Zac, demeure toujours la tête de turc, protégé par une maman très mère poule et un papa qui change d’attitude le jour où la féminité de son petit garçon paraît trop criante.
Tolérance, amour et respect marquent le film de Jean-Marc Vallée qui aujourd’hui paraît souffrir de quelques boursouflures scénaristiques et une mise en scène trop surlignée. Mais la bande son réussit à nous faire comprendre que nous aussi on a pris de la bouteille.
Un conseil : le voir si possible en VO avec sous-titrage français, l'accent au sirop d’érable est admirable mais édulcore certaines séquences.
AVIS BONUS
De nombreuses incursions sur le plateau de tournage, c'est très bien