Brian De Palma est un cinéaste très discret, avare d’interviews et de confidences sur son œuvre et sa vie. Ce livre est sorti il y a seize ans sous la plume de Samuel Blumenfeld, journaliste au Monde et Laurent Vachaud, scénariste et collaborateur à la revue Positif. Très vite épuisé, jamais réédité, le voici proposé dans une nouvelle version révisée et mise à jour, avec de nouveaux entretiens sur les films réalisés depuis 2001.
Ce ne sont d’ailleurs pas forcément les plus intéressants, mais entendre le maître demeure incontestable. A ce jour on lui doit 38 longs-métrages, dans des genres aussi différents que le thriller (Sœurs de sang, Obsession, Pulsions, Blow Out, Body Double), le film d’action (Scarface, Les Incorruptibles, L’Impasse, Mission impossible), le fantastique ( L’esprit de Caïn,Carrie, Phantom of the Paradise), le film de guerre, la SF, l’épouvante (Furie) et la comédie.
Autant d’aventures qui revivent à travers la rencontre orchestrée par Blumenfeld et Vachaud dont le mérite est de nous plonger dans tous les compartiments de la vie du réalisateur, en dénichant la raison d’un masque, d’un décor ou d’une musique. Au fil de l’interview la technique se révèle et l’homme disparaît derrière le cinéaste. Bien évidemment le chapitre hitchcockien est une passerelle indispensable pour mieux saisir De Palma qui réfute toute idée de compétition avec le maître du suspense.
On peut le voir comme ça dit-il « mais avant tout, Hitchcock est le maître de la grammaire cinématographique, et si vous possédez un quelconque intérêt pour la forme – ce qui est mon cas- vers qui vous tourner, sinon lui ? En ce domaine, personne n’a jamais rien inventé d’aussi capital qu’Hitchcock ».
Et Stanley Kubrick ? lui réfute-t-on alors ! Sa réponse est merveilleuse et en quelques lignes, De Palma explique le style de l’auteur de « Barry Lyndon » un film qui l’a profondément marqué « par la manière qu’il avait de dilater le temps (…) on avait l’impression que tout se déroulait au ralenti… ».
Cet ouvrage est ainsi constamment perlé des petites révélations, confidences et commentaires d’un cinéaste qui méritait bien un tel hommage.
LE COFFRET
- Dans le coffret livre-dvd, six films.
« Phantom of the paradise ». De Palma faisait ses gammes et la petite musique commençait à faire du bruit. D’excellents bonus nous en révèlent la teneur !
« Furie ». Quand le cinéaste s’essayait au thriller, paranormal, mais presque…
« Pulsions ». Au début des années 80, De Palma n’en finissait pas de rôder du côté de chez Hitchcock. Aujourd’hui ça peut paraître suspect…
« Blow Out ». Entre « Blow up » d’Antiononi et » Conversations secrètes » de Coppola, de Palma tente un passage en force.
« Body double ». Les penchants très affirmés du réalisateur pour son maître trouvent un aboutissement dans ce thriller sous influence hitchcockienne. Ce Blu-ray a décroché la première place en décembre 2015 dans mon panthéon personnel qui l’a situé parmi les dix premiers Blu-ray les plus intéressants en 2015.
« Scarface ». Le film phénomène de la pop culture qui a redéfini le genre gangster : grandiose ! Meilleur dvd Septembre 2011 :2 ème !
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