- Format : Noir et blanc
- Durée : 1 heure et 36 minutes
- Dvd : 26 juin 2024
- 30 novembre 1960 en salle
- Acteurs : Jean-Pierre Léaud, Monique Brienne, Magali Noël, Pierre Mondy, Jacques Duby
- Studio : Pathé ( nouvelle restauration )
L’histoire : Ne supportant pas sa belle-mère, Jojo 15 ans ,vit seul sous les toits, à Pigalle. La présence dans une chambre voisine de la danseuse Jenny le trouble beaucoup. Mais Jenny a un amant. Déprimé, Jojo pense se jeter du toit où il se réfugie souvent.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
D’après le roman de Robert Sabatier ( 1956 )
Comme un petit frère de Poulbot, un cousin du titi parisien, Jojo vit à Pigalle sous les toits . Il a 15 ans . En conflit avec sa belle-mère, il préfère ce refuge au bistrot familial de son père.
Au dernier étage, dans une chambre minable, il a pour voisins des artistes, une famille avec la jolie Jenny et face à sa pièce, celle de la belle Maggy, danseuse qu’il aime par dessus-tout.
Mais Maggy est prise ailleurs ajoutant au désespoir de l’adolescent une énième raison d’en vouloir à la terre entière. Et à Dicky en particulier, son copain pensait-il, et qui lui fait l’entourloupe de sa vie.
Jojo va se venger et forger ses poings pour affronter cette ancienne gloire de la boxe, aujourd’hui dans la débine. Pierre Mondy est sur le ring que Duvivier portraiture avec soin, à l’image de tous ses personnages qui défilent au dernier étage . L’un des bonheurs du film.
Le réalisateur nous les présente avec humour et distinction, affichant à chaque personnalité, l’humeur vraie de leur comportement. Une galerie populaire, sympathique ou pas, dans un cadre tout aussi approprié aux propos de l’auteur.
La chambre minable sous les toits, Pigalle, le Sacré-Cœur , Saint-Germain des Prés, Paris en noir et blanc et ses toits où le gamin passe le plus clair de son temps .
« Pourquoi ils ne font pas des jardins sur les toits ? » s’interroge-t-il dans un contexte bien éloigné d’une quelconque fibre écologiste. Plutôt une ambiance filmée au plus près du pavé, des cartes postales jaunies , avec ses petits cœurs qui s’accrochent quand Jojo, fier à bras et fanfaron décide de tomber le masque, et de vivre avec son âge.
Jean-Pierre Léaud sort à peine des « 400 coups » de Truffaut. Tout aussi nature et spontané face à ces adultes aguerris aux feux des projecteurs. Monique Brienne, Magali Noël, Pierre Mondy, Jacques Duby
Je vous parle d’un temps …
Les Suppléments
- Julien Duvivier, biographie (6 min)
- « Boulevard, un film entre deux époques » (9 min) –Le 66 ème film de Duvivier ( sur 71 ) arrive au moment où la Nouvelle Vague bouscule les règles du septième art. Mais « Boulevard » relève déjà plusieurs points avant-gardistes de cette nouvelle vague : tournage en extérieur, à la dérobée, jeunes acteurs peu ou pas connus …
Guillemette Odicino, critique : « La notion de l’âge est constamment convoquée, tout en décalé. Et quand pour la première fois il embrasse une fille de son âge, le décalement disparait. Le seul moment du film, d’une pureté premier degré… ».
- Une adaptation moins fidèle qu’elle n’en a l’air (11 min)- Les références au toit, nombreuses dans les films de Duvivier , un décor mortifère, la chute n’est jamais bien loin . Mais cette fois, le toit est plus nuancé
Une ribambelle d’individus , ce qui intéresse Duvivier c’est comment évoluent-ils au sein de cet univers de dernier étage, sous les toits. Un peintre, une danseuse, une famille , qui ne sont pas forcément profilés de la même façon dans le roman
Idem pour le traitement des rapports familiaux , autour de Jojo, de son père, et sa belle-mère revêche et implacable
Le Film
Les bonus
Ce que l'on retient des amours adolescentes de Jojo, rêvées ou repoussées, c’est cette formidable galerie de portraits sous les toits de Paris où cohabitent des gens bien différents ( artistes, famille, colporteur … ) portraiturés au plus près du quartier qui les accueille et que de Duvivier filme avec tendresse.
Pigalle, le Sacré-Cœur , Saint-Germain des Prés, Paris en noir et blanc et les toits de Paris où le gamin passe le plus clair de son temps.
Une ambiance filmée au plus près du pavé, des cartes postales jaunies , avec ses petits cœurs qui s’accrochent quand Jojo, fier à bras et fanfaron décide de tomber le masque, et de vivre avec son âge.
Jean-Pierre Léaud sort à peine des « 400 coups » de Truffaut. Tout aussi nature et spontané face à ces adultes aguerris aux feux des projecteurs.
Monique Brienne, Magali Noël, Pierre Mondy, Jacques Duby…
Je vous parle d’un temps…
AVIS BONUS
Des éclairages sur l'époque et le style Duvivier au moment où la nouvelle vague commence à déferler