Synopsis: Que s’est-il passé à bord du vol Dubaï-Paris avant son crash dans le massif alpin ? Technicien au Bureau des Enquêtes Aériennes, Mathieu Vasseur est propulsé enquêteur en chef sur cette catastrophe. Erreur de pilotage ? Défaillance technique ? Acte terroriste ? L’analyse minutieuse des boîtes noires pousse Mathieu à mener sa propre investigation. Le début des surprises, puis des ennuis …
La fiche du film
Le film
Le titre ne porte pas vraiment l’ambition de ce film, l’ampleur qui en résulte. Sur un sujet quasi inédit au cinéma : l’exploitation de ces fameuses boîtes noires ( elles sont rouges ) témoins susceptibles de rapporter les éléments d’un accident aérien.
On va suivre l’une d’entre elle dans un parcours assez particulier. Aux exigences techniques de l’événement relevées par les techniciens, des annotations troublantes contrarient l’un d’entre eux.
Pilote recalé pour une vue trop faible, Mathieu Vasseur est acousticien dans le domaine de l’aéronautique. Il exerce ses talents au sein du B.E.A, l’autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l’aviation civile.
A la suite d’un crash dans le massif alpin français ( 300 morts ) il prend les commandes de l’enquête, son patron Victor Pollock ( Olivier Rabourdin ) ayant mystérieusement disparu.
Une énigme supplémentaire sur les épaules du jeune homme qui pour l’heure ne retient que les enregistrements fournis par la boîte noire, et les conclusions que l’on peut en tirer.
Il faut faire vite, la presse veut savoir, et le monde de l’aviation est aux abois.
Des marchés sont en jeu, des alliances compromises, des certifications, en suspens. Le travail de son épouse Noémie, elle aussi très investie dans cette activité où elle est beaucoup sollicitée.
Un couple, le vent en poupe, mais toujours sous pression. Ce monde-là n’est pas tendre nous dit le réalisateur qui très habilement nous le fait découvrir sans jamais perdre le fil de l’histoire qui le tarabuste.
Des anomalies dans la prise en compte des enregistrements, des contradictions entre le visuel de l’écran et la bande magnétique, des coups de frein sérieux aux commentaires de Mathieu Vasseur.
Ses contacts le fuient, l’ignorent, pour des révélations impossibles, et un passif professionnel chancelant. Une journaliste de Médiapart Caroline Delmas (Anne Azoulay) le lui rappelle sur une erreur d’interprétation dans une précédente affaire.
Elle n’écrira pas l’article qu’il espérait, ce qui le désespère, et désespère son entourage qui le voit sombrer dans une paranoïa irréversible. Mathieu suspecte tout le monde, et surtout son meilleur ami de promo, Xavier Renaud ( Sébastien Pouderoux ) devenu le grand chef d’une société aéronautique.
Elle a besoin de nouveaux avions, de les faire voler rapidement, de les voir certifiés…
Plusieurs personnes ont participé à l’écriture de ce film parfaitement réaliste, brouillon d’une fiction tout à fait réelle. La mise en scène de Yann Gozlan, co-scénariste, gomme ainsi hasards bizarres et invraisemblances dans la maîtrise de ce suspense latent dont l’issue est chaque fois remise en cause par des rebondissements imprévisibles.
Le montage, particulièrement sur le final haletant, contribue pleinement à ce bonheur de cinéma partagé par l’ensemble des comédiens.
Pour son plus grand rôle à ce jour, Pierre Niney l’assume sans jamais trahir la forte personnalité de sa fonction. A l’image de Lou de Laâge pleinement investie dans cette femme-directrice, secrète, qu’elle exprime avec un naturel désarmant. Et presque secondaire, André Dussollier veille avec bienveillance sur tout ce petit monde qui s’agite dans son sillage, affirmation d’un cinéma hexagonal riche et indépendant.
- Le Prix Claude Chabrol depuis 2012
« Présumé coupable » de Vincent Garenq-« 38 témoins » de Lucas Belvaux-« Mains armées » de Pierre Jolivet-« Foxfire – confessions d’un gang de filles » de Laurent Cantet-« La chambre bleue » de Mathieu Amalric- « Coup de chaud » de Raphaël Jacoutot-« Diamant noir » d’Arthur Harari-« Petit paysan » d’Hubert Charuel-« Jusqu’a la garde » de Xavier Legrand- « Roubaix, une lumière » d’Arnaud Desplechin-Boîte noire » de Yann Gozlan
Le film
L’utilisation des boîtes noires, leur interprétation, après un accident d’avion. Un sujet à ce jour peu développé au cinéma, et qui sous le regard totalement investi de Yann Gozlan dévie dans les arcanes d’un récit aux énigmes multiples. La remise en cause des conclusions officielles par un technicien chargé de l’enquête sur un crash aérien terrible (300 morts) nous conduit dans les coulisses du monde de l’aéronautique. Là où les prises de pouvoir et les influenceurs marquent de leurs empreintes cette activité où la sécurité devrait être la priorité première. Loin d’une évidence pour ce jeune technicien qui devant ses révélations perd peu à peu la confiance de ses employeurs, puis celle de ses amis… La mise en scène de Yann Gozlan gomme hasards bizarres et invraisemblances dans la maîtrise d’un suspense latent porté par un montage particulièrement haletant. Un bonheur de cinéma partagé par l’ensemble des comédiens avec dans son plus grand rôle à ce jour, Pierre Niney qui l’assume sans jamais défaillir.