Synopsis: New York, 1974. Chris est libéré pour bonne conduite après plusieurs années pour un règlement de compte meurtrier. Frank, son jeune frère, un flic prometteur, l’attend, à contrecœur. Des choix de vies et une rivalité depuis l'enfance, les séparent. Leur père a toujours eu une préférence pour Chris...Frank espère que son frère a changé, mais Chris est vite rattrapé par son passé et replonge. Pour Frank, c'est la dernière des trahisons…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Avril 2014 ( 3 ème )
Passer avec aisance du bassin d’Arcachon aux avenues sales des bas fonds de New-York, c’est déjà un bel un exploit. Un détail au regard d’autres réussites de ce film, qui m’a bluffé. On laissera très vite l’aventure d’un petit frenchie au pays de Sydney Lumet , pour ne voir qu’un formidable classique, revisité à la manière d’un réalisateur particulièrement inspiré.
Guillaume Canet rend hommage au cinéma américain des seventies, musique en prime, et ajoute sa touche personnelle : un regard de la caméra, souvent inédit, et original. Sur les fondamentaux du genre policier, il propose toujours une autre version, comme la course poursuite sur le pont, ou le braquage du fourgon.
Des scènes parfaitement maîtrisées ( Christophe Offenstein, chef opérateur attitré ) autour d’une direction d’acteurs qui dès les premières images s’imposent dans le face à face entre les deux frères. L’un policier, l’autre truand, tout juste libéré . Il est heureux que le réalisateur ait d’emblée cette aisance autour de son casting (fabuleux), car le préambule est d’une facture tout à fait conventionnelle.
Que peut-il se passer dans cette histoire déjà vue et entendue des dizaines de fois au cinéma ? Ne serait ce que « Les liens du sang » dans lequel le réalisateur jouait le flic. Mais Canet aime raconter des histoires, avec ses pleins et ses déliés. Son tempo se développe peu à peu au fil d’un récit qui évoque très subrepticement des problèmes de société, comme la réinsertion, ou la filiation paternelle.
Un point d’ancrage pour le cœur du film qui une fois en présence des deux frères ne va plus les lâcher et leur donner l’espace nécessaire à leurs ébats. Clive Owen face à Billy Crudup, le duo fonctionne parfaitement, et quand les femmes s’en mêlent, c’est sur un tempo identique
.Marion Cotillard, est plutôt étonnante dans son rôle de mère maquerelle, tandis que Zoë Saldana et Mila Kunis, femmes ballotées entre les hommes, possèdent grâce et dignité. Le plus étonnant demeure peut-être Matthias Schoenaerts, un truand qui à peine emprisonné par le frangin flic, voit sa femme le quitter. Et pour qui, je vous le donne en mille…
LES SUPPLEMENTS
- Making of (26.46 mn). Une vraie découverte des coulisses, en passant par toutes les étapes du film, commentées par les techniciens, les comédiens et bien évidemment le réalisateur. « Faire un film aux USA, j’avais peur de ne pas pouvoir tout contrôler » explique-t-il en évoquant certains problèmes, comme la langue (« marrant quand il ne trouvait pas ses mots » se souvient Zoé Saldana ) ou le choix du casting qui pour des raisons de financement doit être en partie européen. « Ca limitait les rencontres avec les très bons acteurs » reconnaît Guillaume Canet.
On le voit aussi se documenter sur les années 70, les quartiers de Brooklyn et Manhattan, que l’on découvre en tournage lors de la poursuite. Repérages de scènes (le braquage), répétition des bagarres, choix des armes, tout y est je vous dis et même les appréhensions, toujours.
« Une reconnaissance française, là-bas, ça veut rien dire, j’avais l’impression de faire un premier film ». Zoé Saldana, toujours elle, confirme « A New-York, on est dur avec les gens, surtout si vous avez un accent français. Mais Guillaume s’est très bien débrouillé ».
Je vous conseille le chapitre sur l’enregistrement de la B.O. Les musiciens ont un œil sur leur instrument et l’autre sur les images qui défilent. Leur chef d’orchestre s’appelle … Guillaume Canet et c’est assez marrant à voir.
- Scènes coupées (20 mn). Elles sont très nombreuses et comme chaque fois, le réalisateur regrette de l’avoir fait, mais Guillaume Canet explique bien qu’en général il s’agit de scènes trop explicatives. « Mon problème c’est de vouloir en raconter trop, ce sont des infos que l’on retrouve un peu plus tard « .Il dit aussi avec justesse que ces scènes-là « nourrissent malgré tout les personnages, et les comédiens conservent cette énergie, le reste du film ».
Personnellement j’aurais bien gardé celle où Vanessa voit sa petite fille confiée aux beaux-frères de la famille : elle est d’une grand force, et tout à fait juste par rapport à l’esprit du film.
Review Overview
Le film
Les bonus
L’impression de « déjà vu » s’estompe au bout de la première demi-heure quand l’hommage annoncé au cinéma américain des seventies se débarrasse des clichés du genre pour filer dans un chemin tout à fait codé, mais inédit. Il suffit de voir comment le frenchie dirige un casting fabuleux, et place sa caméra dans des lieux inhabituels. La course poursuite sur le pont, un traditionnel est à cet égard, exemplaire. Il y a aussi l’attaque du fourgon et encore beaucoup de choses à découvrir, dans ce cinéma des apparences, qui donne à voir et à entendre des choses nouvelles.
Avis bonus
Un making of très riche, très complet et des scènes coupées bien commentées, c'est du très bon ...
13 Commentaires
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