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« Blindspotting » de Carlos Lopez Estrada. Critique Blu-ray

  • Meilleur dvd Mars 2019 ( 3ème )
  • Acteurs : Daveed Diggs, Rafael Casal, Janina Gavankar, Jasmine Cephas Jones, Wayne Knight
  • Réalisateur : Carlos López Estrada
  • Sous-titres : Français
  • Studio : Metropolitan Vidéo
  • DVD : 28 mars 2019
  • Cinéma : 06 septembre 2018
  • Durée : 95 minutes

L’histoire : Dans trois jours, la liberté conditionnelle de Collin prend fin. En attendant il travaille comme déménageur avec Miles, son meilleur ami, dans un Oakland en pleine mutation. Mais lorsque Collin est témoin d’une bavure policière, c’est un véritable électrochoc . Il n’a plus d’autres choix que de se remettre en question pour prendre un nouveau départ.

  • Film :
  • Bonus :

Ce metteur en scène est un malin. L’histoire qu’il réalise est écrite par les deux protagonistes du film, Daveed Diggs et Rafael Casal . Ils racontent un peu leur vie dans le Oakland de leur enfance, qui aujourd’hui leur file entre les doigts.

Sur ce, Carlos Lopez Estrada signe son premier film.

A l’écoute de ses deux patrons-scénaristes-comédiens qui avec un tel scénario lui ouvre bien des portes. Oakland d’hier et d’aujourd’hui, un noir, un blanc, amis depuis toujours, et un fourre-tout d’idées qui s’accumulent derrière son objectif où le monde se met à tourner de manière spécifique.

Car le duo ainsi créé est plutôt particulier. Dans trois jours, Collin, en liberté conditionnelle sera définitivement dégagé de toute contrainte judiciaire. Plus que jamais à carreau, il frémit au premier regard d’un flic. Miles s’amuse de tant de prévention ( une p’tite fumette n’est pas un gros délit ) mais grimace un peu plus chaque jour devant son quartier qui ne le reconnait plus.

Rare blanc dans une communauté noire, il en fait son ghetto. Il est chez lui et le répète à coups de poings, si besoin. Le dernier écart, Collin en a fait les frais avec deux mois de prison au compteur.

La leçon a été entendue, la conditionnelle bien apprise.

Val (Janina Gavankar), l’ex de Collin est aussi la secrétaire de l’entreprise dans laquelle il est déménageur. Une manière comme une autre de ne pas perdre pied.

Malgré les crocs en jambe et les chausse-trappes qui chaque jour lui rappellent sa condition de paria. Témoin d’une bavure policière, et c’est la cata. Le flic lui dit de dégager, il s’en va, mais son visage le hante. Aux remords de ses écarts passés se joint la culpabilité d’un silence complice.

Collin ne pourra-t-il donc jamais s’affranchir d’une histoire qui lui colle à la peau. Celle du négro dont on l’a toujours affublé. Le terme aujourd’hui le choque, heurte sa conscience. Pour son copain qui depuis l’enfance en prenait autant pour son grade. A l’époque ils en riaient…

On est toujours dans Oakland où le réalisateur assimile ainsi les genres pour en faire des compléments de vie où la famille tente de sceller l’avenir de nos deux lascars. Une compagne très aimante, une ex toujours très proche, comme une sortie possible de cette ville qui ne veut plus d’eux. A moins de s’adapter, et d’aimer.

LES SUPPLEMENTS

  • Le making of ( 26 mn ). Du réalisateur aux comédiens, tout le monde explique bien le projet à l’origine et la façon dont il a pu voir le jour.

Il est donc préférable de voir ce chapitre après le film.

C’est un film né d’une amitié vieille d’une bonne vingtaine d’années entre Daveed Diggs et Rafael Casal. «  A l’arrivée d’Obama on a cru rentrer dans une ère post-raciale, mais ça ne correspondait pas à ce que l’on attendait. Et par exemple le meurtre d’Oakland a réellement existé… »

La séquence où on explique à Miles qu’il doit se calmer sur ses origines et son identité de blanc

«  Il fallait un réalisateur qui comprenne notre façon particulière de communiquer et surtout notre amour pour la ville (… ) L’art est essentiel quand notre société se retrouve face à des opinions et de convictions profondément antagonistes. Il est important de pouvoir montrer ce que l’on ressent, sa réalité, ce que l’autre camp ne perçoit pas ».

  • Le journal de bord ( 17 mn ) .Des répétitions, du tournage, l’équipe , c’est court mais très sympa à découvrir.
  • Des scènes coupées . La première est en réalité abordée dans une courte séquence : les deux copains dans leur camion déblatèrent sur le fait qu’ils ne sont plus chez eux. La scène durait trois fois plus et c’est bien de l’avoir coupée.

Les autres sont intéressantes mais sans grandes importances pour le film …

Meilleur dvd Mars 2019 ( 3ème ) Acteurs : Daveed Diggs, Rafael Casal, Janina Gavankar, Jasmine Cephas Jones, Wayne Knight Réalisateur : Carlos López Estrada Sous-titres : Français Studio : Metropolitan Vidéo DVD : 28 mars 2019 Cinéma : 06 septembre 2018 Durée : 95 minutes L'histoire : Dans trois jours, la liberté conditionnelle de Collin prend fin. En attendant il travaille comme déménageur avec Miles, son meilleur ami, dans un Oakland en pleine mutation. Mais lorsque Collin est témoin d’une bavure policière, c’est un véritable électrochoc . Il n’a plus d’autres choix que de se remettre en question pour prendre un nouveau départ. Film : Bonus : Ce metteur en scène est…
Le film
Les bonus

Ce qu’il y a de formidable dans ce film qui ne manque pas d’autres qualités par ailleurs, c’est qu’il nous emmène là où l’histoire ne nous prévient pas qu’elle va nous conduire. Deux copains de toujours dans Oakland en guise de fil rouge, ça n’a rien d’affriolant à priori, sauf quand chaque personnage possède une personnalité hors du commun, bien que commune à bien des personnages de cinéma. Mais les deux comédiens qui sont aussi les scénaristes et amis depuis toujours, Daveed Diggs et Rafael Casal ont une certaine idée de leur histoire et de la manière dont il faut la rapporter. Les thèmes nombreux ( amitié, réinsertion, urbanité… ) se mélangent subrepticement pour former un ensemble dans lequel le réalisateur oublie semble-t-il le propos d’origine ( comment vivre à trois jours de la levée de sa liberté conditionnelle ? ) pour mieux le glorifier dans un cadre approprié. Oakland, donc. Une accumulation de souvenirs et de remords, de rancœurs et d’attentes nourries par une mise en scène presque informelle, comme instinctive. Portée par l’espoir, le ferment de ce film .

AVIS BONUS Des scènes coupées, des commentaires, un journal de bord, que du bon ...

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