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« Black dog » de Hu Guan . Critique cinéma

  • 5 mars 2025 en salle
  • 1h 50min | Drame
  • Avec Eddie PengLiya TongJia Zhangke

 L’histoire : Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires.

  • Le film :    

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article

  • Cannes 2024 Prix Un Certain regard

Du cinéma, total ! Sur un principe narratif incertain ( le héros ne parle quasiment jamais ), dans un décor figé pour le drame , autour d’une ville presque abandonnée, Hu Guan nous embarque dans son histoire, sans coup férir.

A peine , nous présente-t-il son personnage, Lang que l’on devine sortir de prison , de retour au pays où personne ne l’attend. Mais l’accueil est plutôt favorable, hormis la famille d’un certain Hu qui jure bien lui faire payer sa nouvelle liberté.

Lang, (Eddie Peng) impassible, laisse passer les intrus , et les quelques chiens errants qui cernent la maison de son père. Il n’est plus là, on le retrouve pas très loin, gardien d’un zoo miséreux. Hu Guan rajoute là un indice à cette intrigante mise en demeure d’un monde qui parait s’être vidé de toute sa substance.

Le jeune homme ne se formalise pas outre mesure, c’est là qu’il est né, et qu’il va réapprendre à vivre, cornaqué par la flicaille locale avec qui il chasse maintenant clébards et molosses égarés sur les places, dans les rues, et les immeubles délabrés.

Dans l’un d’eux vit le plus dangereux d’entre eux, le plus sauvage aussi. Il veut l’apprivoiser.

 

On dit qu’il a la rage, et qu’il mord pour un rien. Un chien noir, famélique, solitaire, qui lui ressemble peut-être un peu, dans son autre histoire, qui l’avait conduit en prison . Et bien avant, sous les feux des projecteurs qui se rallument dans le souvenir de ses rencontres.

Lang ne revendique aucune gloriole, mais savoure l’instant de l’homme indépendant, et bientôt libre de toute contrainte sociale. C’est ce portrait à l’arrache que le réalisateur façonne dans la pierraille, à la lisière du désert, où la lumière n’est jamais franche, et l’horizon toujours voilé, d’incertitude et de poussière.

Un chien noir , débarrassé de la rumeur et des jets de pierres va l’accompagner. Coûte que coûte. Du moins ce que coûte la liberté.

5 mars 2025 en salle 1h 50min | Drame Avec Eddie Peng, Liya Tong, Jia Zhangke  L'histoire : Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires. Le film :     Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article Cannes 2024 Prix Un Certain regard Du cinéma, total ! Sur un principe narratif incertain ( le héros ne parle quasiment jamais ), dans un…
Le Film

Que ce filme qui revendique la liberté à tout crin vienne de Chine n’est pas forcément surprenant. Ce qui l’est plus, c’est la manière dont le réalisateur Hu Guan pose son chevalet au cœur d’un décor miséreux pour en dessiner le portrait d’un homme qui va réapprendre à vivre, dans une ville comme abandonnée, où son souvenir laisse encore quelques traces douloureuses. Lang n’en parait nullement traumatisé , solitaire et mutique , en quête de ce chien noir qui rode dans les immeubles en ruine.  Peut-être lui ressemble-t-il encore un peu. On dit qu’il a rage, qu’il est sauvage. Un portrait à l’arrache, du cinéma, total, sur un principe narratif chaotique ( le héros ne parle quasiment jamais ), Hu Guan nous embarque dans son histoire, sans coup férir. Presque grandiose !

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