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« Biélutine » de Clément Cogitore. Critique dvd

Synopsis: Nina et Ely vieillissent paisiblement dans leur appartement à Moscou, au milieu de centaines d’œuvres de Michel-Ange, Leonard de Vinci, Velasquez… Entourés de leur corbeau et de leurs chats, ils racontent, à qui veut bien l’entendre, la formidable et très romanesque histoire de leur collection…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Braguino-Biélutine"
De : Clément Cogitore
Avec : Les habitants
Sortie le : 20 novemb 2018
Distribution : Blaq Out
Durée : 50 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le documentaire

Meilleur dvd Janvier 2019 (7ème).-

Ce documentaire fait partie du supplément du dvd « Braguino » de Clément Cogitore sorti en novembre 2018. Il est nommé aux César 2019, ce qui parait bizarre pour un moyen-métrage de 50 mn…

Mais c’est une raison supplémentaire pour présenter hors contexte commercial ce « Biélutine », pour l’intérêt du sujet et la manière dont cette fois le réalisateur s’implique réellement.

Contrairement à « Braguino », il  nous parle mieux de ce qu’il nous montre. Un couple bien sympathique mais totalement renfermé sur lui-même possède une collection incroyable plus ou moins certifiée. Nina fait le tour du propriétaire en montrant ce Vélasquez « méfiant comme tous les espagnols, mais sentimental, il peut devenir un Don Quichotte ».

C’est la collection du grand-père assure son époux qui raconte alors comment il se rendait en Europe pour en ramener ses tableaux.

Au fur et à mesure de leur récit, Nina et Ely se mélangent les pinceaux, et nous font comprendre, bien inconsciemment que nous ne vivons pas dans le même monde. On croit mollement à leur histoire tissée dans l’ombre d’un appartement moscovite qui n’a pas vu la lumière depuis des lustres.

Depuis combien de temps n’ont-ils  pas quitté leur appartement moscovite malgré tous les voyages annoncés. Le tour du monde, quasiment …

Il semble qu’ils vivent leur propre rêve dans un univers qui n’existe que pour eux, où il n’est pas possible de démêler le vrai du faux. Nina et Ely ont inventé leur propre vie à laquelle ils croient sans faillir, à force de se la raconter.

Noblesse, amour de l’art, héritage, et résistance au pouvoir ont selon eux constitué et préservé ce trésor artistique à travers l’histoire de la Russie du XX° siècle. Le réalisateur n’a pas l’air d’y croire non plus mais la manière dont il s’introduit et se faufile dans le lieu procure un sentiment nouveau dans un cinéma qui ose peu l’intrusion.

Clement Cogitore dans son bureau, son atelier

Mais l’émotion demeure pourtant bien vive quand Nina explique qu’on ne l’édite plus depuis 40 ans. « On nous a prévenus que l’on était espionnés » poursuit-elle énigmatique et touchante en évoquant ces opprimés qui possèdent dans leur petit réduit sans lumière, Le Greco, Titien, Vinci… Et un corbeau qui parle. Il s’appelle Ely, il faut le voir pour l’entendre !

  • Mais encore : Dans le supplément du dvd , le réalisateur dit pourquoi il a tenu à suivre ce couple en sachant pertinemment qu’il lui racontait « à 80 % » des bobards. Il nous éclaire beaucoup sur des images parfois trop retenues dans ce qu’elles pourraient dire de la nature, humaine ou pas…
Meilleur dvd Janvier 2019 (7ème).- Ce documentaire fait partie du supplément du dvd "Braguino" de Clément Cogitore sorti en novembre 2018. Il est nommé aux César 2019, ce qui parait bizarre pour un moyen-métrage de 50 mn... Mais c'est une raison supplémentaire pour présenter hors contexte commercial ce "Biélutine", pour l'intérêt du sujet et la manière dont cette fois le réalisateur s'implique réellement. Contrairement à "Braguino", il  nous parle mieux de ce qu’il nous montre. Un couple bien sympathique mais totalement renfermé sur lui-même possède une collection incroyable plus ou moins certifiée. Nina fait le tour du propriétaire en montrant ce Vélasquez…
Le documentaire

Nina et Ely sont bien sympathiques mais on croit mollement à leur histoire tissée dans l’ombre d’un appartement moscovite qui n’a pas vu la lumière depuis des lustres semble-t-il. Le couple est entouré d’une collection impressionnante de tableaux de valeurs achetés par le grand-père disent-ils. On comprend peu à peu que Nina et Ely ont inventé leur propre vie à laquelle ils croient sans faillir, à force de se la raconter. Noblesse, amour de l’art, héritage, et résistance au pouvoir ont selon eux constitué et préservé ce trésor artistique à travers l’histoire de la Russie du XX° siècle. Le réalisateur n’a pas l’air d’y croire lui non plus mais la manière dont il s’introduit et se faufile dans le lieu procure un sentiment nouveau dans un cinéma qui ose peu l’intrusion.

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