Accueil » A la une » « Bandits à Orgosolo » de Vittorio De Seta. Critique Blu-ray

« Bandits à Orgosolo » de Vittorio De Seta. Critique Blu-ray

  • DVD : 06 Juin 2023
  • 30 janvier 1963 en salle 
  • 1h 37min / Drame
  • Reprise 22 juin 2022
  • Avec Michele Cossu, Peppedu Cuccu, Vittorina Pisano

L’histoire : Au cœur de la montagne rocailleuse et désolée de Sardaigne, Michele veille sur son troupeau de moutons avec son jeune frère Giuseppe. Un jour, trois étrangers débarquent dans sa bergerie, recherchés par les carabiniers pour avoir volé des cochons. Michele va se retrouver accusé à tort du vol puis du meurtre d’un des gendarmes perpétré par l’un des malfrats.

  • Meilleur premier film Venise 1961, 22 ème festival
  • Prix de la fédération italienne de Ciné-Club
  • Le film :
  • Les bonus :

Ethnologue-cinéaste Vittorio De Seta a réalisé de nombreux courts-métrages sur les artisans des années soixante. Des témoignages éloquents aujourd’hui  d’une Italie alors renaissante, à l’image des  « Bergers d’Orgosolo » qui guident leurs troupeaux dans un climat rugueux en Sardaigne.

Deux ans plus tard, le cinéaste y réalise  son premier long-métrage, d’une même empreinte pastorale  marquée cette fois par la fatalité de cette vie solitaire que Michele perpétue autour du troupeau familial.

Il en a hérité de son père et s’apprête à le confier à son petit frère Giuseppe déjà à ses côtés. Le gamin apprend très vite mais ne comprend pas très bien le jour où il faut quitter la bergerie et entamer une transhumance sauvage, inattendue, pressée par le pas des carabiniers à la chasse.

Persuadés que Giuseppe est le responsable de la mort de l’un d’entre eux et d’un vol de cochons, ils ratissent monts et vallées dans une traque où se révèle toute l’âpreté d’une région aux accents inhumains.

Pour l’injustice qui mène le berger à fuir et à se définir coupable d’un crime qu’il n’a pas commis. Son périple pastoral, tel un va-tout, dessine un chemin de croix sans issue. Le berger un temps chasseur, maintenant chassé ne résiste qu’à l’instinct de survie que lui commande son innocence.

Ses proches l’aident encore comme ils peuvent, mais la fatalité depuis son enfance l’a marqué à tout jamais. Il est né pauvre et le demeure un peu plus dans sa fuite pastorale à laquelle ses propres bêtes ne peuvent résister.

Vittorio de Seta rapporte les faits tels qu’ils sont. Des plans secs, un pays de rocaille, une misère à l’infini. Et un homme condamné par les hommes …

LES SUPPLÉMENTS

 

  • « Communion »  (29 mn – HD*) par Dominique Cabrera . La réalisatrice de « Corniche Kennedy » raconte comment elle a découvert le film, alors jeune cinéaste, et l’engouement qui l’a conduite à écrire à Vittorio de Seta.  Elle a échangé pendant quelques temps une correspondance, avant de le rencontrer et de vivre pendant une semaine à ses côtés en Calabre.
Les bandits quittent la bergerie devant l’avance des carabiniers, délaissant Michele avec sa gueule de coupable

« Le film est transcendé par son extrême communion avec ceux qui sont là et avec le décor, la nature, le lieu. C’est comme si Vittorio De Seta avait intériorisé toutes les conditions historiques, sociales, politiques pour les transformer en poésie. »

  • « Vittorio de Seta : le monde perdu » (Couleurs – 117 mn – HD*) – 10 courts-métrages réalisés par Vittorio De Seta entre 1954 et 1959 dans le Sud de l’Italie.

Qu’il s’agisse de paysans, mineurs, pêcheurs ou bergers, Vittorio De Seta s’accorde à saisir le dur labeur des métiers ancestraux avec lyrisme et au rythme des chants populaires.

  • Entretien avec Vittorio de Seta (2008-18 mn) . Il revient sur la conception de ses films, son travail de montage, de sonorisation et parle de sa vision d’un monde paysan aujourd’hui disparu.

De nombreux extraits enrichissent la rencontre.

DVD : 06 Juin 2023 30 janvier 1963 en salle  1h 37min / Drame Reprise 22 juin 2022 Avec Michele Cossu, Peppedu Cuccu, Vittorina Pisano L'histoire : Au cœur de la montagne rocailleuse et désolée de Sardaigne, Michele veille sur son troupeau de moutons avec son jeune frère Giuseppe. Un jour, trois étrangers débarquent dans sa bergerie, recherchés par les carabiniers pour avoir volé des cochons. Michele va se retrouver accusé à tort du vol puis du meurtre d’un des gendarmes perpétré par l’un des malfrats. Meilleur premier film Venise 1961, 22 ème festival Prix de la fédération italienne de Ciné-Club Le film : Les bonus…
Le film
les bonus

Si la sécheresse ici ne rimait pas avec misère, on parlerait presque d’une épure pastorale au cœur de la Sardaigne profonde, plus que rurale, comme abandonnée. Là où les bergers ont peu de ressources pour amener leurs bêtes jusqu’à la livraison d’un commerce raisonnable. Mais vivre pauvre, c’est déjà être coupable assure Michelle suspecté d’avoir tué un carabinier. Il n’en est rien nous dit très rapidement Vittorio de Seta qui sait que la fatalité ici va de paire avec une existence sans lendemain. Ou presque. Vittorio de Seta rapporte les faits tels qu’ils sont. Des plans secs, un pays de rocaille, une misère à l’infini. Et un homme condamné par les hommes … On revient alors bien évidemment au néo-réalisme italien, et sur ce film, avec son pendant urbain «  Le voleur de bicyclettes ». La boucle est bouclée

AVIS BONUS D’une réalisatrice contemporaine aux souvenirs d’un pensionnaire du néo-réalisme italien, rien que du bon dans ces suppléments couronnés par une dizaine de courts-métrages

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire