Synopsis: Campé par le chanteur d’ Aswad Brinsley Forde, Blue est perdu dans une société anglaise qui ne le comprend pas, pas plus qu'elle n'a réussi à assimiler sa vague d'immigration jamaïcaine depuis la décolonisation de l'île, en 1962. Le jeune rasta évacue cette oppression au micro de son Sound-system, avec l’ambition de devenir le “Sound” le plus couru de Londres. Mais sur sa route se dresse le King de cette scène, le redouté Jah Shaka (dans son propre rôle).
La fiche du film
Le film
Parmi ses nombreux avatars, l’Angleterre de Thatcher n’aimait pas trop les étrangers. Imaginez alors une minorité jamaïcaine, jeune et insouciante, prête à faire du bruit jour et nuit, et voilà « Babylon » au cœur de la vie britannique.
Chômage, policiers racistes, voisins et patrons xénophobes, Franco Rosso ne prend aucune précaution pour placarder la haine et le mépris à grands renforts de scènes brutes de décoffrage.
Mais la bande à Blue, obsédée par la finale du meilleur « Sound-system » londonien, passe outre les insultes et les bastonnades pour donner à leur musique le meilleur de ses racines : la Jamaïque.
La B.O est à ce titre éloquente , reprenant au passage des titres d’Aswad Brinsley Forde ( « Warrior Charge » au final, logique) dont le chanteur n’est autre que le héros de cette aventure communautaire. Dans son personnage de Blue, imprévoyant et dilettante, il s’éveille à la vie au contact des coups de poing qu’il reçoit et que rendent ses amis.
Comment alors trouver sa place dans ce royaume désuni et raciste, lui qui ne pense que dub, reggae, ganja, amour et liberté ? Une question que nous renvoie sans grand enthousiasme un metteur en scène dont la caméra ne fait pas plus d’effort que son scénario aussi mince qu’une feuille de cigarette.
On les aime bien, mais cette façon de jouer les filles de l’air, c’est la faute à Mme Thatcher !
Le film
Un de ces films qui entre fiction et documentaire plante le décor d’une culture d’exportation dans un pays peu coutumier du fait. Ou les années Thatcher quand de jeunes jamaïcains débarquent à Londres au début des années soixante, après la décolonisation de l’île. La bande de rastas vivote ainsi au jour le jour dans l’espoir de décrocher la super finale du meilleur « Sound system » londonien. Les galères se succèdent, marquées par l’hostilité d’une population xénophobe et des policiers tout aussi racistes. Ce que nous montre brut de décoffrage un réalisateur qui par ailleurs n’arrive pas à nous impliquer dans cette découverte musicale. Son scénario aussi mince qu’une feuille de cigarette ne l’aide pas beaucoup, et l’amateurisme du casting achève le reste .