Synopsis: 1920, Toulouse. La pension de famille des demoiselles Fusain, « Au grand balcon » est le quartier général des jeunes pilotes des liaisons aéropostales, sous les ordres de Carbot. Il ne vit que pour « la ligne » et impose une stricte discipline. Il se soucie peu - du moins en apparence - des existences sacrifiées à son idéal. Jean Fabien, héros de la guerre de 1914, tient tête à Carbot et se heurte constamment à lui...
La fiche du DVD / Blu-Ray
le film
Les bonus
- « J’aime encore plus cette ligne que je vous hais, Carbo »
- « Monsieur Carbo, s’il vous plaît ».
La France aura été la première à imaginer une distribution postale par-dessus les mers et les montagnes. L’Aéropostale, c’était alors « le signe de la vitalité de l’aviation française » rappelle Carbot son patron de l’époque dans un film qui sur un fond documentaire sérieux raconte plaisamment l’épopée de ces pilotes qui savaient parfaitement les risques énormes encourus.
Ils sortent de « la sale guerre » (je n’en connais pas personnellement de propre) et veulent encore en découdre dans les nuages et les tempêtes : le service postal proposé leur convient tout à fait.
On les voit prendre pied « Au grand balcon », une pension de famille toulousaine peu à peu désertée par ses habitués – des bourgeois comme il faut – au profit de cette escadrille dont l’intrusion bruyante et désordonnée chamboule le bel ordonnancement quotidien.
Les sœurs Fusain pincent du bec, mais peu à peu s’accoutument à l’ordinaire de ces hommes peu ordinaires. Sous les ordres de l’intraitable Carbot (Pierre Fresnay au summum de la sévérité) ils engagent leur vie, leur réputation et celle de la ligne à travers la France puis l’Europe.
Des avions s’écrasent (ils ne sont pas préparés à affronter les cimes enneigées et la météo désastreuse) mais chaque fois un pilote prend le relais et assure le courrier jusqu’à sa destination.
Le héros de l’histoire Jean Fabien (Mermoz ?) intrépide, brave et sans reproche a le tempérament des risque-tout. Il est très bien joué par Georges Marchal.Casse-cou, casse-tout, il va devenir la tête de turc de la compagnie face à un directeur qui ne lui fera aucun cadeau.
« J’ignore dans le travail le plaisir et le chagrin » dit-il en reprenant lui-même le manche d’un appareil quand tous les pilotes se rebellent devant l’impossibilité de décoller en raison du mauvais temps. Henri Decoin, lui-même ancien pilote de la première guerre a dû se frotter à ce type d’énergumène pour en découdre de cette façon dans une mise en scène aussi rêche et impavide que ses protagonistes.
Même dans leur intimité (les scènes « Au grand balcon » ne manquent pas de saveur) ils sont toujours au cœur des événements relatés par les journaux et les dialogues ad-hoc signés du grand Joseph Kessel.
LES SUPPLEMENTS
- « La Ligne de conduite » : documentaire inédit de 45 min avec Didier Decoin, romancier, fils d’Henri Decoin et Olivier Margot Journaliste et auteur de « L’aéropostale ».
« C’était son train électrique, il s’est amusé comme un fou avec ce film » raconte son fils, qui évoque un papa pilote dans l’âme depuis la première guerre mondiale, au cours de laquelle il a volé sur « un assemblage de bouts de ficelles, et de toiles .» Ce choix du pilotage auquel il ne connaissait rien lui évitera les tranchées…
Mais pas les duels célestes comme celui avec le fameux baron rouge.
« Il s’est craché une fois du côté des lignes françaises, et en est sorti en claudiquant, 76 éclats sur la carlingue et un dans le dos : 77 est devenu son chiffre fétiche et celui de sa famille… »
Avant le film c’est l’histoire de cette liaison aérienne pour le courrier que raconte Olivier Margot. Et c’est très intéressant.Les débuts de l’Aéropostale, tout est à faire, rien n’est créé, les avions ne sont pas encore équipés ou adaptés pour les trajets au-dessus des Pyrénées, des océans, ni pour traverser les déserts…
Il y a eu énormément d’accidents. Mais il faut que la ligne représente la France, il faut passer coûte que coûte…
Le journaliste évoque les figures tutélaires de la compagnie avec en tête Jean Mermoz, la figure de proue, et sa force herculéenne, hors norme
« Eux ils sont morts au moins avec Mermoz » dira Henri Guillomet, un autre pionnier de l’aviation, lors de la tragédie aérienne qui emporta Mermoz.
- Actualités Pathé d’époque.Toujours très émouvant de revoir ces quelques images mal ajustées d’une histoire qui nous revient toujours en mémoire. Le plus beau symbole : l’accueil de Mermoz après son premier exploit au-dessus de l’Atlantique Sud, et le retour triomphal en France.
Inauguration des premières lignes postales aériennes françaises (2 min)
Disparition de Mermoz et de ses compagnons (3 min)
Les Pionniers de la poste aérienne (3 min). Il y eut beaucoup d’accidents au cours de ces liaisons, mais des survivants témoignent à l’époque, de la grandeur de leur mission que seule la France alors assurait, par tous les temps.
le film
Les bonus
Sur un fond documentaire sans rature Henri Decoin signe en 1949 un beau film d’aventure sur la naissance et les premiers exploits et drame de l’Aéropostale. Des pilotes revenus de la première guerre s’engagent dans des liaisons aériennes périlleuses, pour certaines encore jamais exploitées, avec des appareils peu préparés pour ce genre d’expédition. Autour d’un patron emblématique (excellent Pierre Fresnay) et d’un pilote héroïque (peut-être inspiré par Mermoz), Henri Decoin lui-même ancien pilote de la première guerre filme aussi sèchement que passionnément ces aventuriers qui embarquaient, par tous les temps et au péril de leurs vies, pour transporter le courrier au-delà des frontières. AVIS BONUS Des documents d'époque et le point de vue du fils du réalisateur et d'un spéciale de l'Aérospostale, que du bon