- Cinéma : 1er Février 1976
- Coffret : 21 novembre 2023
- Durée : 6 heures et 33 minutes
- Acteurs : Rüdiger Vogler, Yella Rottländer, Nastassja Kinski, Peter Kern, Ivan Desny
- Sous-titres : : Français
- Langue : Allemand
- Studio : Carlotta Films
Coffret » La Trilogie de la route » : « Alice dans les villes » (1974 – N&B – 113 mn – Restauration 2K)-« Faux-Mouvement » et « Au fil du temps »
L’histoire : Au cours d’un trajet, Bruno, réparateur ambulant de matériel cinématographique, croise la route de Robert, qui a précipité sa voiture dans l’Elbe sur un coup de tête. Rapprochés par leur solitude commune, les deux hommes entament alors un périple les menant d’un cinéma rural à un autre, le long de la frontière entre l’Allemagne de l’Ouest et la RDA…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Intrigant sans intrigue, fascinant sans passion, à peine un fil rouge ( les déambulations d’un réparateur de projecteurs )et ça tient longuement et joliment la route .Celle que sillonne Bruno en solitaire (Rüdiger Vogler), de villes en villages, selon son programme établi autour des salles de cinéma qui lui font appel.
Wim Wenders dégaine là très vite son obsession autour du septième art. Une partie du chemin seulement entrepris par le jeune homme avec un compagnon d’infortune .
On apprend un peu plus tard pourquoi Robert a jeté sa voiture dans l’eau, et lui avec. Mais Robert parle peu et Bruno questionne encore moins. D’où le nouveau duo wenderien en marche sur les routes d’Allemagne de l’Ouest, pour un nouveau road-movie.
Pris par l’hypnotique défilé du décor, les images filent comme le temps, de la même manière, au grè de ces routes inachevées par de surprenantes rencontres. Une séance scolaire tourne au théâtre d’ombres et rend un bel hommage à Charlot, Robert et Bruno sublimant l’art du silence qui leur va si bien.
Une scène fondatrice de leur relation. Sans trop se parler , sans peu se connaître, ils se comprennent, agissent de concert, et se séparent parfois ( une visite chez le père ) avant de reprendre la route .
Celle des projecteurs en rade d’images, de son ou même d’un toit que Wenders recense au fil d’un commentaire ciné plus ou moins martelé. J’ai bien aimé le soliloque d’une vieille fille qui ne projetait plus rien, mais tenait à ce que le matériel demeure en bon état.
« Je ne peux plus passer ces films qui ne sont que de l’exploitation. Des films dont les gens sortent abrutis et paralysés par la bêtise, qui détruisent leur joie de vivre, qui tue le sentiment qu’ils ont d’eux-mêmes et du monde ». Ca date de quand déjà ce film ?
LES SUPPLÉMENTS
- Rencontre avec le réalisateur ( 16 mn ) – « Je savais quel était le chemin du film, mais pas son histoire. Il n’y a pas d’intrigue. (…) L’autre côté de la frontière, c’était la face cachée de la lune… »
« Je voulais voir les salles de cinéma qui avaient survécu, et là j’ai inventé mon personnage principal, un réparateur de projecteurs, il rencontre quelqu’un et après je n’ai aucune idée de ce qui va se passer … Mais j’avais deux acteurs qui pouvaient inventer leurs personnages… »
Fan du cinéma américain, Wim Wenders regrette qu’il soit aujourd’hui de plus en plus formaté. « Dès le début du film, vous savez ce qui va se passer. Ils sont obligés d’inventer d’autres distractions ».
- Scènes coupées avec accompagnement musical (21 mn)- Elles sont très intéressantes, car elles ne sont jamais apparues dans le film, sinon comme compléments de certains plans. Et puis Wenders joue aussi les mariolles .
Le film
Les bonus
C’est encore « on the road again » traduit en images par un Wenders déjà bien inspiré dans les années soixante-dix sur l’art de la fugue en solitaire, de l’errance permanente.
Un réparateur de projecteurs est cette fois l’objet de toute l’attention du réalisateur qui lui adjoint un glandeur de première en route pour nulle part. Le duo se forme et s’entend plutôt bien . De cabine de projection en village de carte postale, Wenders établit la carte d’un cinéma d’époque qu’il définit lui-même à travers ses propres critères.
Pris par l’hypnotique défilé du décor, les images filent comme le temps, de la même manière, au grè de ces routes inachevées par de surprenantes rencontres. Je retiens particulièrement cette séance scolaire qui tourne au théâtre d’ombres et rend un bel hommage à Charlot, Robert et Bruno sublimant l’art du silence qui leur va si bien.
AVIS BONUS
Rencontre avec l'auteur et scènes supplémentaires, c'est génial