- Format : Couleur, Noir et blanc
- Durée : 1 heure et 34 minutes
- Dvd : 19 novembre 2024
- Cinéma: 18 octobre 2023
- Acteurs : Anselm Kiefer, Daniel Kiefer, Anton Wenders, Martin Heidegger
- Sous-titres : Français
- Langue : Allemand, Anglais
- Studio : Carlotta Films
L’histoire : L’œuvre d’un artiste, son parcours de vie, ses inspirations, son processus créatif, et sa fascination pour le mythe et l’histoire. Le passé et le présent s’entrelacent pour brouiller la frontière entre film et peinture, permettant de s’immerger complétement dans le monde de l’un des plus grands artistes contemporains, Anselm Kiefer..
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Prix Lumière 2023
Des expositions, des rétrospectives, des interventions, Kiefer rayonne depuis des décennies à travers le monde. Le film de Wenders concentre toute cette énergie en un seul regard, qui depuis l’enfance de l’artiste, n’a cessé d’éclairer la terre entière.
Dès son plus jeune âge, les réminiscences de la seconde guerre mondiale le hante au point de le suivre encore et toujours dans l’exécution de ses œuvres. Ces avions fracassées, peut-être parmi les plus récentes, où plus éloignée, cette série de photos sur lesquelles Anselm Kiefer fait chaque fois le salut nazi.
Iconoclaste affirmé, on le dit alors provocateur. Ce qu’il réfute « pour une action nécessaire . » Nous somme à la fin des années soixante et l’Allemagne n’a toujours pas abordé ce sujet . « En fait j’ai tendu un miroir à chacun ».
Dans son propre univers, très personnel , les traumatismes du passé de son pays se forment sur des matériaux divers, comme des ruines en décomposition, du plomb fusionné, des lambeaux divers, calcinés . On le voit d’ailleurs charbonner ses toiles à l’aide d’un chalumeau, quand les mots du poète Celan défilent à cette évocation imagée d’un lance-flammes criminel.
Wim Wenders ne se contente pas de rapporter une histoire, des faits, une chronologie, à l’exemple d’un documentaire type, mais bien de le fixer à la hauteur d’une reconstitution artistique.
Et resituer un personnage dans sa propre existence. Comme nous le rappelle ces images à la Rossellini qui dans « Allemagne année zéro » suit les traces d’un enfant sans repères, qui tente d’en trouver de nouveaux.
Le chemin parallèle de Kiefer qui depuis 1992 s’est arrêté en France , où Wenders l’a retrouvé pour donner un sens commun à leur union . Telle une autre réunification allemande. Ce documentaire est magique.
LE SUPPLEMENT
- Conversation entre Wim Wenders et Hans Ulrich Obrist (16 mn)
Dans cette conversation inédite avec Hans Ulrich Obrist, historien et critique d’art, Wim Wenders discute de la genèse du film, liée à sa visite de l’atelier hors norme d’Anselm Kiefer à Barjac, de son amitié de trente ans avec l’artiste et du rôle de la 3D pour créer une expérience immersive dans les œuvres d’art de ce dernier.
En visitant le site gigantesque de Barjac, ( 35 ha, une centaine de musées à lui tout seul , 40 assistants ) « au bout d’une journée, j’étais exténué, et le film a pris forme. Anselm m’avait fourni une carte pour que je puisse me repérer » …
Dans un atelier gigantesque à Barjac ( ses précédents en Allemagne grandissaient au fur et à mesure de sa réputation ) Anselm Kiefer se promène à vélo, pour mettre une dernière touche de plomb en fusion sur une toile énorme , ou bien en cramer un autre.
Si Wenders réussit à nous intéresser à cet artiste contemporain, complexe et parfois ambigu, c’est qu’il s’approprie lui-même l’essence de son travail pour délivrer au sein de cette rétrospective filmée, une autre forme du documentaire.
Wim Wenders ne se contente pas de rapporter une histoire, des faits, une chronologie, à l’exemple d’un documentaire type, mais bien de le fixer à la hauteur d’une reconstitution artistique. Et resituer un personnage dans sa propre existence.
Dès son plus jeune âge, les réminiscences de la seconde guerre mondiale le hante au point de le suivre encore et toujours dans l’exécution de ses œuvres. Ces avions fracassées, peut-être parmi les plus récentes, où plus éloignée, cette série de photos sur lesquelles Anselm Kiefer fait chaque fois le salut nazi.
Iconoclaste affirmé, on le dit alors provocateur. Ce qu’il réfute…
AVIS BONUS
Conversation entre Wim Wenders et Hans Ulrich Obrist. On apprend encore bien des choses