L’histoire : Dans un refuge pour adolescentes à Bogota, un groupe imagine l’histoire d’une camarade de classe nommée ALIS. Au fur et à mesure que la fiction prend forme, grandit et se mêle à la réalité, elle leur offre la possibilité d’avoir un point de vue extérieur et de voir leurs propres expériences à travers une perspective différente.
Le procédé est original, pour une thérapie qui prend la forme d’une fiction scénarisée, en direct, devant une caméra. On propose à de jeunes filles en foyer de se projeter dans l’imaginaire d’une collègue qui s’appellerait Alis et d’en dire tout ce qui leur vient à l’esprit.
Les pensionnaires passent tour à tour devant l’objectif et des rêves ébauchés au début timidement surgissent des réflexions, des intentions, des vérités qui leur ressemblent de plus en plus . On le devine par l’intonation, les silences porteurs d’histoires interdites, douloureuses…
Filmés plan fixe de face, il n’y a pas d’échappatoire . Dans le hors champ, l’absence des éducateurs dont la présence parait si évidente dans le dispositif scénique, apparait alors comme un havre de réconciliation avec elles-mêmes.
Plus l’intimité perce , plus elles parlent , se livrent comme une délivrance.
Catharsis ? , thérapie ? , les jeunes femmes ne se racontent plus, elle revivent leurs enfances, des familles de guingois, des viols , des incestes , le malheur des enfants de Bogota dont elles ont fait partie.
L’imparfait qui primait s’estompe , les sanglots retenus, l’œil un peu humide et la parole qui demeure en suspens. Ce sont peut-être des histoires du passé, mais nullement dépassées car toujours présentes en Colombie et ailleurs.
Alis au pays des merveilles, l’effet miroir n’était pas un leurre, mais comme un reflet dans une vie encore à découvrir. Pour qu’elles deviennent ces femmes libres, indépendantes et heureuses que prône l’institution qui les a recueillies …
Le documentaire
Ou la souffrance actuelle de la jeunesse colombienne à travers le témoignage de quelques adolescentes d’un foyer à qui l’on propose devant une caméra d’imaginer une de leur collègue qui s’appellerait Alis et pour laquelle elles envisageraient une identité et une façon de vivre. Elles passent tour à tour devant l’objectif et des rêves ébauchés au début timidement surgissent des réflexions, des intentions, des vérités qui leur ressemblent de plus en plus. Catharsis, psychanalyse, les jeunes femmes se racontent de plus en plus, et revivent leurs enfances, des familles de guingois, des viols , des incestes , le malheur des enfants de Bogota dont elles ont fait partie. Alis au pays des merveilles, l’effet miroir devient un reflet dans une vie encore à découvrir. Pour qu’elles deviennent ces femmes libres, indépendantes et heureuses que prône l’institution qui les a recueillies …