- Cinéma : 1er Février 1974
- Coffret : 21 novembre 2023
- Durée : 6 heures et 33 minutes
- Acteurs : Rüdiger Vogler, Yella Rottländer, Nastassja Kinski, Peter Kern, Ivan Desny
- Sous-titres : : Français
- Langue : Allemand
- Studio : Carlotta Films
Coffret » La Trilogie de la route » : Alice dans les villes » (1974 – N&B – 113 mn – Restauration 2K)-« Faux-Mouvement » et « Au fil du temps »
Synopsis : Phillip Winter, un journaliste allemand parti aux États-Unis, en panne d’inspiration, rentre au pays. À l’aéroport de New York, alors que tous les vols à destination de l’Allemagne sont annulés, il fait la rencontre de Lisa et de sa fille de neuf ans, Alice. Le lendemain, Phillip découvre qu’il va devoir ramener l’enfant en Europe…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Quatrième film dans sa chronologie, Wim Wenders estime pourtant que « Alice dans les villes » est en réalité son premier long-métrage, son film le plus personnel. Il s’en explique longuement dans les bonus, laissant en dernier lieu le spectateur maître de sa critique.
Elle est ici plus que positive, cinquante après la sortie de ce road-movie improvisé sur les pas d’une petite fille qui tente de retrouver sa mère, ou sa grand-mère, c’est selon , entre New-York, Amsterdam et Düsseldorf.
Son compagnon de route, lui aussi dû au hasard, retourne dans son pays l’Allemagne, peu inspiré par les gratte-ciel new-yorkais. Il est journaliste, en panne sèche.
Alors Winter photographie beaucoup, sur son Polaroïd, des images que Wenders confronte à la réalité. Il est beaucoup question de l’image dans ce film , d’une critique télévisuelle absolue à travers la prolifération des téléviseurs , des chambres d’hôtel au hall des aéroports.
Le réalisateur confie à son héros le soin d’en rapporter les commentaires idoines, des gribouillis s’amuse Alice qui ne saisit pas très bien la personnalité de son compagnon. Elle le met à l’épreuve, demeure très exigeante , mais se laisse emporter par ce courant insoumis de déambulations incertaines, qui l’éloignent de sa famille …
Sa mère ne donne aucune nouvelle, sa grand-mère qu’elle pense retrouver à Amsterdam est aux abonnés absents de ses souvenirs. Alice est très bien dans la ville et Winter exécute ses moindres demandes, comme pour mieux remplir son carnet de notes sur un reportage qui peine à se dessiner.
Contrairement à celui de Wenders pleinement inspiré par l’errance de ses personnages perdus dans l’éphémère et le contemplatif, glissant inconsciemment vers le réel.
Là où on les rejoint en liberté non-surveillée. La tête dans les nuages , complices , enfin complices.
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec Wim Wenders (42 mn ) : En préambule il explique très longuement pourquoi il considère « Alice dans les villes », comme son premier film, chronologiquement c’est le quatrième.
Le premier est pompé sur Cassavetes dit-il, le second sur Hitchcock, puis « La lettre écarlate » façon David Lean, mais le talent en moins, « rien ne m’autorisait à faire ce film ».
Tout aussi délayée, tout aussi intéressante la raison pour laquelle « Alice dans les villes » pourtant déjà bien avancé a failli ne jamais voir le jour …
Sa façon de travailler avec Rüdiger Vogler et Yella Rottländer. « Ils s’étaient très bien entendus sur -La Lettre écarlate » . Différence cette fois , la jeune Yella demande à Wenders de ne rien lui écrire, mais de lui dire ce qu’il veut exprimer « je le dirais alors avec mes mots à moi » …
Une expérience plus tard à la TV, Yella Rottländer décide d’arrêter le cinéma. Fassbinder a eu un entretien avec elle à ce sujet …
Le tournage dans la Ruhr … sa recette pour faire un film idéal « petit budget, petite équipe, ordre chronologique, et s’entendre avec tout le monde »
- Scènes coupées ( 16 mn )-Pas d’images particulièrement significatives, si ce n’est celles de Wenders avec son clap sur le tournage
Le Film
Les bonus
C’est un road-movie ( Wenders aurait presque créé le genre .. ) qui suit une petite fille et un compagnon de hasard entre New-York et la Ruhr en Allemagne, via Amsterdam.
L’histoire en elle-même tient de l’anecdotique, quand Wenders qui dénonce la dictature de l’image, particulièrement à la télévision, se prend de tendresse et d’amitié pour ce couple hors norme qui va cheminer pour mieux se comprendre, sinon s’entendre.
Mais comment résister à la bonhommie de la jeune Alice, Yella Rottländer, toujours convaincante dans ses exigences répétées. Rüdiger Vogler commence là une liaison fraternelle avec Wenders et l’honore dès ses débuts, d’une remarquable justesse.
AVIS BONUS
Un bel entretien avec le réalisateur et des scénes allongées