L’histoire : Avec mélancolie, Sophie se remémore les vacances d’été passées avec son père vingt ans auparavant : les moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux : la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Le même jour je visionne « Ma famille Asada » et cet « Aftersun » . L’intérêt que l’on y porte est bien différent, mais la même thématique familiale repose sur un socle indissociable, où la mémoire et le souvenir, prennent pour témoin la photographie.
Il y a vingt ans Sophie (Frankie Corio/Celia Rowlson-Hall) a passé des vacances dans un hôtel tout confort avec son père. Elle se les remémore aujourd’hui à travers des images aquatiques et les vidéos de son camescope qui ne la quitte jamais.
C’est tout l’objet de ce film, cette restitution du passé dont Charlotte Wells ne retient que d’évanescents moments, des complicités incertaines entre un père et sa fille.
Sophie y projette son enfance dans cette construction en forme de puzzle, pièce par pièce, fournies par cette caméra vidéo, sur laquelle elle confie ses notes, ses impressions, ses remarques.
Comme un journal intime ouvert à l’intention de son père, pas très à l’aise dans ses baskets, semble-t-il, mais sans trop comprendre pourquoi…
Le maniérisme de la mise en scène accentue cette impression d’un flou artistique joliment contrôlé mais sans effet sur le récit promis autour de «cette homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître » .
Il demeure toujours énigmatique à l’issue de notre rencontre, voire même étrange comme ce film qui ne fait que passer dans la nostalgie de souvenirs vaguement mélancoliques.
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec la réalisatrice Charlotte Welles, et les comédiens Paul Mescal et Frankie Corio,
« J’aime quand on commence à dévier du scénario avec l’apport d’autres collaborateurs . (…) Le langage visuel, un élément essentiel du film , j’écris de manière très visuelle ».
Paul Mescal : « Ce qui m’a intéressé c’est la dualité entre la personne publique et la personne privée, et le conflit qui en découle , il fallait trouver l’équilibre ».
Le montage a fait évoluer le film ne serait-ce que sur la longueur , initialement 02 h 30 , « le processus de remémoration des souvenirs offrait une nouvelle perspective qui a reconfiguré l’histoire ». L’évocation du travail entre le père et la fille, deux semaines de répétition, mais une fois dans le film « ça repose sur la confiance »
Cannes ? « Bien surpris par l’accueil public , étonnée, les gens ne partaient pas , je pensais que les portes étaient fermées »
- Scène supplémentaire autour du palmier ( 1 mn ) , sans intérêt particulier
- « Tuesday » de Charlotte Wells. ( 11 mn )
Le premier court-métrage de la réalisatrice est une petite merveille intuitive autour du portrait d’une adolescente qui le mardi après ses cours se rend chez son père. On devine des sentiments très forts envers cet homme qu’on ne voit jamais.
Sans paroles quasiment , Charlotte Wells , bien aidée par son interprète Megan McGill, marque l’absence, le manque, d’une vérité profonde, essentielle.
Le film
Je ne retiens pas grand-chose de cette évocation familiale qui se fait sur un retour sur images, vingt ans après les faits. C’était les jours heureux pour la jeune Sophie qui passait des vacances estivales avec son père. Les images qu’elle en a rapportées, les vidéos défilent à nouveau dans ses souvenirs. La réalisatrice en retient l’évanescent et la mélancolie dans une mise en scène maniérée, qui se regarde filmer une relation père-fille sans en fournir réellement les motivations. Ça va un temps, mais franchement …