- Dvd : 16 juin 2021
- Cinéma : 24 août 1990
- Réalisateur : James Foley
- Acteurs : Jason Patric, Rocky Giordani, Rachel Ward, Bruce Dern, Tom Wagner
- Durée : 111 minutes
- Langue : Anglais, Français
- Sous-titres : Français
- Studio : Carlotta Films
L’histoire : Un ancien boxeur Kevin Collins atterrit dans une petite bourgade de Californie après s’être évadé d’un hôpital psychiatrique. Il rencontre Fay Anderson, une jolie veuve portée sur la boisson, et l’oncle Bud, un ex-policier corrompu. Ce dernier fomente un mauvais coup …
L’intérêt de ce film adapté d’un roman de Jim Thompson, c’est qu’il donne furieusement envie de le lire.
Il ne manque pas quelques pages ou précisions quelconques ( le film est plutôt clair) , mais pour l’ambiance, le décorum , en savoir plus sur cette Californie confinée, recroquevillée sur elle-même et ces personnages qui passent leur chemin sans demander leur reste.
Ce que découvre Kevin Collins (Jason Patric), le regard abruti, la démarche hésitante, qui vient de nulle part et paraît y retourner. Un bar, une fille (Rachel Ward), il lui parle ce qui ne semble pas du goût du patron qui lui demande de sortir. Kevin s’exécute non sans lui avoir réglé son compte
L’homme a la main lourde, c’est un ancien boxeur, échappé d’un asile psychiatrique. D’où le profil éthéré du personnage que remarque le toubib du coin ( George Dickerson ) tout aussi bizarre, mais convient à la jolie dame du comptoir, Fay Anderson, veuve et alcoolique.
Elle lui propose de venir chez elle.
Rien qu’une hésitation, un flash d’un combat d’autrefois, du sang, et Kevin Collins repart à ses côtés.
En quelques pirouettes James Foley pose les raisons du drame qui va suivre, sans trop savoir qui en sera la victime. A peine le gamin de riche kidnappé par notre héros , sur les conseils de la dame bien évidemment, et celui qu’elle appelle « mon oncle Bud ».
Un sacré loustic lui aussi, ( Bruce Dern ) ancien flic, qui joue sur ses contacts au commissariat pour mener ses petites affaires en toute impunité ( photo). Kevin hésite à lui emboîter le pas, mais peut-être par amour pour la belle qui ne le repousse pas, il marche dans la combine.
Un demeuré, une alcoolique, un truand.
Tout en gardant un œil sur le capital confiance de ses nouveaux amis, aussi ambigus que lui parait fou. Sur ce tableau, le réalisateur s’attarde assez longuement, satisfait semble-t-il d’avoir dessiné les sombres contours d’une humanité normale.
LE SUPPLÉMENT
. LUMIÈRE SUR UN FILM NOIR (32 mn) . Dans cet entretien inédit, le réalisateur James Foley parle du choc ressenti lors de la lecture du roman de Jim Thompson . « Je me suis identifié de manière fantasmée au personnage, le livre parlait de moi. C’est mon premier film en terme d’expression personnelle, aux antipodes artistiques du film noir. Il fonctionne car j’ignorais que je faisais un film noir ».
James Foley revient en détail sur l’adaptation cinématographique qui en a suivi, en totale adéquation avec ses aspirations d’auteur. « C’est la racine des sensations humaines primitives (…) . Palm Spring et son désert, où les émotions primitives pouvaient se déchaîner. Quand je revois le film, on ne sent pas d’influences extérieures, pour le meilleur et pour le pire , c’est mon œuvre. »
Il est aussi intéressant de l’écouter sur le principe de la voix off ( ce que généralement les Américains font très bien ) et la direction d’acteurs. « Mon rôle n’est pas de maîtriser les techniques d’interprétation, je dois savoir ce que je dois apporter aux comédiens sur leur manière de jouer ».
Le film
Le bonus
On le dit noir, mais il est plutôt hybride ce film qui condense les paysages secs et désertiques de la Californie à l’humeur criminelle de quelques personnages sans importance.
Un ancien boxeur échappé d’un asile psychiatrique rencontre une belle qui lui présente son tonton, et par la même le projet d’enlèvement d’un gamin de riche.
Sur le principe ça fonctionne, le trio s’accorde mais sur la finalité les choses se corsent. Notre héros comprend que le tonton en question risque de se tirer avec la rançon en leur laissant le garçon sur les bras . Mort ou vif ?
Ce qui pourrait être l’enjeu du scénario ne fait que le nourrir partiellement au milieu de vagues considérations humaines sur lesquelles le réalisateur s’attarde à mon avis un peu trop.
Le seul vrai intérêt de ce film adapté d’un roman de Jim Thompson, c’est qu’il donne furieusement envie de le lire.
AVIS BONUS
Un entretien qui décoiffe avec le réalisateur